Poésies (Quarré)/Remercîment à la Reine

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REMERCIEMENT


À la Reine



Note de l’Éditeur. — Ces vers furent adressés à la Reine pour la remercier d’un nécessaire en or qu’elle avait envoyé à l’auteur.


REMERCIEMENT À LA REINE.



Sors de ton abandon, viens, résonne, ô ma lyre !
Que l’orgueil te réveille et que l’amour t’inspire ;
Ta corde ne va plus soupirer mon ennui :
Pour chanter l’hymne heureux de la reconnaissance,
La gloire, la vertu, la sainte bienfaisance,
Je te prends aujourd’hui.

Sors de ton abandon, viens, sois fière, ô ma lyre !
Une mère, une Reine a daigné nous sourire ;

Que ta voix désormais, en bénissant le ciel,
Ainsi qu’un doux écho de joie et de tendresse,
N’apporte que des chants d’amour et d’allégresse
À son cœur maternel.

Comme un ange d’amour, veillant sur notre France,
Tarissant les douleurs, protégeant l’innocence,
Et par toutes les voix faisant bénir son nom,
Le ciel semble l’avoir placée au rang suprême
Pour secourir le pauvre, et du coupable même
Obtenir le pardon.

De son royal époux tendre et noble compagne,
Heureuse de ses fils que la gloire accompagne
Des portes de l’Atlas aux mers de l’équateur,
Unie à nos destins, de nos victoires fière,

Ce n’est point à l’éclat d’une pompe étrangère
Qu’elle doit sa splendeur.

Et sa faveur pourtant, jusqu’à moi descendue,
Comme un rayon brillant perçant la sombre nue,
M’a cherchée au milieu de mon obscurité,
Et vers son trône auguste, amour de la patrie,
De mon cœur palpitant, de mon ame attendrie,
Tous les vœux ont monté.

Sors de ton abandon, viens, sois fière, ô ma lyre !
Une Reine, une sainte a daigné nous sourire ;
Que ta voix désormais, en bénissant le ciel,
Ainsi qu’un doux écho de joie et de tendresse,
N’apporte que des chants d’amour et d’allégresse
À son cœur maternel.