Pointe aux Esquimaux — Lettres des premiers missionnaires/01/1858

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I
1858,
l’abbé Ferland,


Il était descendu à bord de la « Marie Louise » Capt Narcisse Blais, au secours du Père Coupmeon Coopmeon, en mission sur la côte et tombé malade à Mécatina.

20 juillet,

Après être rentré à Mingan pour réparer une avarie, il dit : « Grâce à l’obligence de Sir Comeau, le mât brisé fut bientot étayé ; et le 30, matin, nous levons l’ancre et reprenons notre course, poussés par un fort courant qui nous aide beaucoup plus que le vent. Dans l’étroit canal entre les iles de Mingan et la terre ferme, la marée monte et baisse assez régulièrement. On me dit que dans les grandes marées, le flot s’élève à douze pieds au-dessus des basses eaux, tandis que sur la côte de l’île d’Anticosti il ne s’élève guère audessus de six pieds, et seulement de cinq pieds sur celle du Labrador. À 7 lieues au-dessous du poste de Mingan. Je trouve la Pointe aux Esquimeaux, où une vingtaine de familles acandiennes se sont établies depuis trois ans[1]. Elles viennent des Îles de la Magdeleine, d'où elles se sont expatriées pour ameliorer leur condition. Pêcheurs, agriculteurs et matelots, les acadiens ont fait un excellent choix en transportant leur résidence en ce lieu. Ici ils trouvent des terres cultivables, une mer abondante en poissons et en gibier ; à leur porte est le port des Esquimeaux.
complètement abrité par des îles ; et en arrière est un excellent pays de chasse tandis qu’aujourd’hui les îles de la Magdeleine n’offrent qu’une partie de ces avantages et sont beaucoup trop peuplées pour les ressources qu’elles présentent « Et puis, voyez vous » me disait un des émigrés : « les plaies de l’Égypte étaient tombées sur nous. Les trois premières sont venues avec les mauvaises récoltes, les seigneurs et les marchands ; les quatre autres sont arrivées avec les gens de loi. Du moment que les avocats ont paru, il n’y avait plus moyen d’y tenir. »

La côte de Mingan ci-devant déserte acquiert par l’émigration une population rigoureuse, morale et franchement catholique. Les hommes en général sont forts, robustes ; ils sont surtout de hardis navigateur : les mères de familles sont bien instruites des vérités de la religion, et savent élever leurs enfants dans la crainte de Dieu. L’établissement de la Pointe aux Esquimeaux possède des chevaux, des vaches, des moutons, des cochons ; et après les cinq ou six lieues de solitude que l’ont vient de parcourir l’on est tout surpris de tomber au milieu du mouvement et de la vie d’un vilage nouveau.

De Mingan au grand Natashquan, l’on compte un peu plus de trente lieues. Dans toute sa longueur, la côte est bordée d’îles, au milieu des quelles sont des passages assez difficiles pour les goëlettes. Après avoir laissé la Pointe aux Esquimeaux, nous prenons le large ; et ne pouvons ainsi voir les cinq ou sept habitations qui sont en-deçà du petit Natashquan.

Voilà pour l’abbé Ferland,

il n’y dit pas la messe comme il le fit à Natashquan, car il n’y arrêta que quelques heures.

Le père Arnaud y célébra la première messe le 29 juin 1857, les pères Babel et Bernard y firent la mission de 1858, mais il n’en est pas fait mention dans les rapports des missions,

Verso,
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