Pointe aux Esquimaux — Lettres des premiers missionnaires/03/1870

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De différentes Remarques que j’ai faites
après être entré dans ma maison.

1865Je me suis marié en premières noces le 9 janvier 1865, avec Louise Cormier, fille d’Hippolyte Cormier et de Marie Petit Pab. J’étais âgé de 22 ans et 4 mois, elle 21 ans et 11 mois. Ele mourut le 4 septembre de la même année (1865) c-à-d 8 mois plus tard.

1869Je demeurai à la maison paternelle jusqu’à mon second mariage, qui eut lieu le 23 novembre 1869, avec Victoire Doyle, fille de John Doyle et de Victoire Gaudet. Elle était âgé de 18 ans et 9 mois.

1870.21 novembre, je suis entré dans ma maison bâtie dans le cours de l’été par Hilaire Carbonneau, bon ouvrier.

J’ai oublié de dire en commençant que, au printemps de 1870 avant de partir pour la pêche, je transportai mes effets chez Vital Boudreau, dont je devais être le plus proche voisin et où nous devions demeurer ma femme et moi jusqu’à notre entré dans notre maison neuve. La femme de Vital Boudreau étant la sœur de la mienne. Notre premier enfant une fille que nous nommâmes Marie-Louise aussi, naquit en cette maison le 30 septembre. Elle mourut l’année suivante 1871, le 7 août, le jour de la naissance de son parrain mon frère Grégoire. Élise est née le 30 sept 1873, Vital le 11 juillet 1876, Marie-Louise le 15 août 1878, Hector le 13 sept 1880, M.R.B. le 24 février 1883.

1871Dans le cours de l’hiver, radoubé l’avant de notre Goëlette, « Wide-Awake ». Chargé de loup-marin au Printemps aussi de morue l’été et hareng l’automne.
5 Décembre, mort de mon père

1873Loni Gaudet est venu hiverner chez moi avec sa famille. S’en retourna aux îles de la Madeleine quelques années après. Ce même hiver, radoubé l’arrière de la goëlette. 1872-75 Une femme de la Gaspésie, veuve Dupuis née Henriette Farlotte, est demeuré chez moi comme servante avec sa petite fille de 1872 à 75 inclusivement.

1875Perdu le « Wide-Awake » dans les glaces, C’était le 10 mai.

1876Ma famille a passé le printemps chez mon beau-frère William Doyle le temps que j’étais au loup-marin. 11 juillet naissance de Vital. Durand l’été j’étais engagé à Mr Pitts, d’Halifax, comme commis.

1876-77Le 18 novembre, j’ai quitté ma maison avec ma famille pour hiverner chez maman, afin d’avoir plus de temps à couper du bois pour la construction d’une nouvelle goëlette, j’ai repris ma maison le 17 mai 1877.

1878Félix Boudreau avec sa famille est venu passer l’hiver de 78-79 chez moi. La maison n’étant pas habitable durand l’hiver.

 »   » Alfred Gobeil, jeune homme de Quebec, qui habite la Pointe depuis quelques années, est aussi venu demeurer chez moi pour un temps indéterminé.

1879
1881
En novembre 1879 Nelson Giasson, mon beau-père, est venu demeurer chez moi avec sa famille et, est sorti en mai 1881 pour entrer dans sa maison neuve.

1880Le 3 mars lancé notre goëlette neuve « Phoenix », 29 tommeaux. 40 pieds de quille. Propriétaires avec moi, mes trois frères, Amédé, Louis et Grégoire.

1883Le 7 avril ma pauvre femme est morte et je reste avec cinq enfants en bas âge sur les bras, la plus âgée Élise, 9 ans et 8 mois, la plus jeune, Marie Rose Blanche, 7 semaines. Seigneur ayez pitié de moi. Je n’ai pu faire le voyage du loup-marin. Alfred Gobeil a aussi été obligé de me quitter à cause de cette mort.

J’ai mis la petite chez ma mère, Hector chez Vital Boudreau et Marie Louise chez Samuel Doyle. Gardé Élise et Vital avec moi.

Élise a passé l’été chez Nelson mon beau-frère et j’ai emmené Vital à la pêche avec moi.

 »  » Août. Mon frère John élevé par le révérend J. A. Pérusse et qui était au colège de Rimouski est revenu avec nous pour cause de mauvaise santé.

 »  » Octobre Le Bonhomme Joseph Gaudet (Coton) avec sa famille est venu passé l’hiver chez moi et est retourné chez lui en mai 1884.

18841884 Le 16 Février ma petite Rose Blanche est morte.

En Avril, j’ai mis Élise et Vital chez Nelson, et en Novembre de la même année j’y ai transporté mes effets jusqu’à ce que des circonstances plus favorables me permettent de tenir ma maison.

Le 9 septembre le commendant Wakeham m’a donné une baleine qu’il a trouvé à fondre à moitié.

29 Octobre acheté une part de l’ « Elizabeth Jane » St-Jean T. N. naufragé sur l’île au marteau chargé de hareng.

1886Le printemps de 1886 nous avons chargé de loup-marins que nous avons tué au nord des îles de la Madeleine près de terre vers le cap hopital avec les goëlettes « Marie-du-Sacré-Cœur » et « Pioneer ». C’est la première fois que je chassais les loups-marins autour de ces îles depuis que j’habite la Pointe aux esquimaux.

1886, Octobre, acheté l’épave de « l’Alouette » avec 8 associers, elle était tout attaché en cirure[illisible] jaune, payé chacun $2, gâgne chacun $36.
Le 2 Décembre j’ai repris ma maison seul avec Vital. J’ai laissé Élise chez F. Cormier mon beau-frère où elle était allée au printemps

Le 31 Décembre ma grand-mère maternelle est morte, 99 ans et 11 mois.

1887Le 27 juin, je me suis marié pour la 3ème fois à Natashquan en descendant pour la pêche avec Suzanne Chevary, veuve de défunt Arsène Bourgeois, âgée de 37 ans.

Je laissais Élise avec elle pour l’été et nous étions de retour à la Pointe le 2 septembre. De nouveau, j’ai réinstallé ma maison.

Le 2 Octobre, juste un mois après notre arrivée, Vital meurt d’un érésipèle au visage, âgé de 11 ans. Quel terrible coup ça m’a donné, justement au temps qu’il commençait à m’aider de sorte que je suis encore demeuré seul gâgner la vie de ma famille.

15 Octobre, mon frère John part pour Quebec y tenter la fortune. Il n’est plus revenu sur la côte.

1915, il demeure à Maria, Baie des Chaleurs sur une belle propriété que lui a acheté Mr Pérusse, son bienfaiteur, il a plusieurs filles et 3 garçons seulement.

1888En Avril, Marie Louise est sortie de chez Samuel Doyle pour venir demeurer avec moi.

En Août, ma belle-mère est venue de Natashquan pour demeurer chez moi, car les enfants émigrent tous à la Beauce et elle est trop vieille pour les suivre.

Septembre, Élise est entré au couvent pour aider les religieuses comme institutrice pour les jeunes enfants.

Le 27 Octobre (samedi) Nelson mon beau-frère, s’est embarqué à bord du « Otter » enigrer émigrer lui aussi à la Beauce avec sa famille. Il a vendu sa maison et tout ce qu’il ne pouvait emporter, de sorte qu’il a pu payer son passage et se procurera des provisions pour l’hiver du moins.

1889En Août, ma belle-mère est retourné demeurer à Natashquan où elle mourut 2 ans plus tard.

Le 21 Octobre, Élise s’embarquée à bord de la goëlette d’Alfred Vigneau, comme institutrice pour aller faire la classe à Natashquan à raison de $100~ de salaire, n’est âgé que de 15 ans.

1890Le 13 Mai, naissance et mort le même jour de notre unique enfant de mon 3ème mariage, a vécu 18 heures.

Le 12 Août, Élise étant de retour de Natashquan depuis un mois, s’est embarqué à bord du « Otter » pour aller faire la classe aux Sept-Îles à raison de $100~ encore.

Le 11 Octobre, Vital Boudreau, mon beau-frère et voisin s’est embarqué pour aller tenter la fortune à Thetford Mines. Hector qui demeure encore avec lui, l’y a suivi.

Le 10 Décembre, j’ai pris un beau renard noir de première qualité que j’ai vendu $60.~ le haut prix du marché courant.

N.B.Dans le cours du mois de Février précédent j’ai pris quelques leçons de télégraphie afin d’en avoir une idée.

1891 Avril, l’hiver qui vient de s’écouler est mon meilleur hiver de chasse depuis que j’habites ma maison. 4 renards, 11 lièvres et 2 perdrix. (Je dis mon meilleur hiver) c-à-d pas ma meilleure année.

Le 10 mai je suis de retour de la chasse au loup-marin bien malade de la maladie des rogons, mais heureusement le docteur Tremblay qui vient habiter la Pointe étant arrivé le lendemain, m’a donné de bons remèdes et m’a guéri complètement. Sans lui il est probable que j’aurais tourné l’œil.

Le 14 Mai Vital Boudreau est de retour de Thetford Mine.

Le 27 juin, ma sœur Victoire, épouse de William Doyle, est morte de la grîppe qui sévit depuis plus d’un mois, et, qui a emporté 12 grandes personnes et une quinzaine d’enfants.

Cet été je ne suis pas allé en pêche, le docteur Tremblay m’ayant défendu de me livrer à aucun travail fatigant pour quelque temps.

Le 14 Octobre mon frère Amédé (Blais) s’est embarqué avec la famille pour aller lui aussi tenter la fortune à Quebec.

Élise fait encore la classe à Sept-Îles.

Nota =Ce n’est qu’en 1879 que j’ai commencé à faire des dettes, avant ce temps là j’avais toujours eu de l’argent dans mon coffre.

1892Alleluia ! Alleluia !! Alleluia !!!

Enfin ! le Bon Dieu a eu pitié de ma misère. Étant arrivé de la chasse au loup-marin le 28 Avril avec 3 petits loups-marins vallant $1.50 chaque à partager entre 10½ parts, âgé de 50 ans sans aucune aide et loin d’être prêt d’en avoir, l’avenir me paraissait bien sombre. Mais par un coup de la divine providence que j’atribue presque à un miracle, le 10 mai je suis nommé gardien du Phare de l’île aux Perroquets, à raison de $600.= par an, en remplacement de Forgues, le gardien noyé accidentellement le 6 du même mois. Nommé officiellement le 4 Octobre.

1893Le 12 Avril, Élise s’est marié aux Sept-Îles, avec Francis, fils de Franscis Gallienne, jerseyain, et de Bibiane Cumming, ma cousine germaine par sa mère et la mienne.

1894 Naissance de mon premier petit-fils.

Edmond Gallienne.

1895Vers le 15 mai, mon frère Amédé est de retour de Quebec avec sa famille, il est retourné le même automne.

Le 20 Mai, Mr J. C. Nickerson, qui tient un petit commerce, est venu habiter ma maison, car il a remis celle de Placide Daigle qui est de retour de Thetford Mines, et qu’il habitait depuis plusieurs années. En juin, j’apprend que mon frère John est marié à Quebec. Avant cette époque il avait fait son service de 3 ans à l’école royale de cavalerie, servi de secrétaire à Mgr Duhamel à Ottawa et un an ou deux chez les trappistes d’Oka pour y apprendre la fabrication du beurre et du fromage.

1897Le 20 mai Mr Nickerson a quitté ma maison pour prendre celle de William Doyle qui a quitté la Pointe depuis 2 ans pour aller demeurer à Artabaska.

En mai, Amédé est revenu de Quebec. Sa femme et ses enfants ont hiverné à la Pointe.

1898Le 15 Octobre Amédé est remonté à Quebec encore avec toute sa famille. Cette fois-ci pour tout de bon.

Le 22 Octobre, Hector qui demeurait chez son oncle depuis la mort de sa mère, est venu demeurer avec moi sur lile aux perroquets. Vu que c’est son oncle qui l’a élevé, il lui remettra une partie de son salaire comme engagé au phare jusqu’à l’âge de 21 ans.

1899Le 20 mars, Élise, fille de mon frère Louis, qui demeurait avec nous depuis 4 ans, est retourné chez son père.

190017 juin on a embarqué Vital Boudreau mon voisin et beau-frère pour la vile de Beauport, il est complètement fou depuis un mois

Le 5 Novembre, Marie Louise s’est embarqué pour aller passer l’hiver avec sa sœur aux Sept-Îles. Une faveur de la divine providence car si elle eut attendu l’autre voyage, elle aurait certainement été enveloppé dans la catastrophe du « St-Olaf », perdu corps-et-biens dans la nuit du 21 au 22 novembre.

N.B.Cet automne nous ne retournons pas hiverner à la Pointe, nous hivernerons chez Mr John Vibert à Longue Pointe, et y hivernerons probablement plusieurs années si les circonstances le permettent, car je ne me sent pas plus les jambes assez solides pour faire le trajet à pied jusqu’à la Pointe après qu’on est traversé à terre ferme.

1901Le 17 Mai Marie Louise est de retour des Sept îles

1903Le 2 Août, Élise, ma fille est venue passer une quinzaine de jours sur lile avec les enfants.

Elle y était déja venue en 1896.

Le 22 Octobre, Marie Louise s’est embarqué avec hector pour aller se marier à Magpie avec Calixte Dupuis. C’est lui qui est venu la chercher avec son père, un de ses frères et sa sœur. Ils se sont marié le 26.

C’est le révérend Père E Gallix, Eudiste, qui les a marié. C’était le premier mariage qu’il bénissait, et pourtant il est joliment âgé, il approche la soixantaine.

1904Le 24 Octobre, Calixte est venu débarquer Marie Louise avec ses effets pour passer l’hiver avec nous, car cet hiver nous hivernons sur notre rocher.

À présent il faut éteindre à date fixe le 11 décembre et c’est risquer de ne pouvoir traverser en terre ferme

à cette saison de l’année. Quant à moi, il reviendra dans 15 jours, ils ont aussi une élève avec eux de 8 ou 9 ans.

1905 Le 31 Mars, Mr John Vibert ags[illisible] est traversé à l’île et nous apprend la mort de son père arrivé le 22 du courant c’est là que nous avions toujours passé l’hiver depuis 1900.

Le 4 Avril, Calixte et Marie Louise s’en retourne chez eux.

Le 27 Avril, nous apprenons que mon neveu Christophe, âgé de 6 ou 7 ans, fils de Grégoire s’est noyé en tombant du rempart de glace devant le couvent le 4 courant, et que ma mère est morte hier (26) à 6 h.p.m. (R.I.P.)

Le 20 juin, naissance du premier enfant de Marie Louise, une fille Zélia.

Novembre. Nous hivernons encore sur notre rocher nous trois seulement. 1905-1906.

1906Novembre. Par une permission spéciale du département de la marine il nous est permi d’éteindre notre lanterne aussitot que le dernier bateau de la malle monte de son dernier voyage c-a-d dans le cours de la 1re semaine de Decembre de sorte que nous passerons encore l’hiver qui arrive chez Mr Vibert.

1907 Le 25 mai Edmond, mon petit-fils, est venu ici à l’île pour y passer une partie de l’été avec nous.

Le 10 Octobre, Calixte et Marie Louise se sont embarqué à bord du « Nateshquan » avec leurs enfants pour monter à Quebec et y demeurer quelques années s’ils y trouvent que ça fait leur compte.

1907-8Mr Têtu, surintendant de la ligne télégraphique s’en allant passer l’hiver de 1907-8 à Quebec, nous a demandé si nous voulons hiverner dans sa maison, service que nous lui rendons avec plaisir. Mr Daniel Têtu, son frère âgé de 79 ans, passe l’hiver avec nous, et le 4 mais Suzanne a quitté la maison aux soins de son élève et de Mr Daniel pour s’en revenir sur l’île, 1908.

1908Novembre. Nous passerons encore l’hiver qui s’approchechez Mr Vibert.

1909Le 27 Octobre je me suis embarqué en berge avec Suzanne et une partie de nos effets, pour nous en aller reprendre notre maison à la Pointe. Vu mon âge avancé, 67, le département m’accorde une vacance d’un mois l’automne et un le printemps.

Hector reste avec une jeunesse sur l’île jusqu’à l’extinction de la lanterne, ainsi le printemps jusqu’en mai.

Bardeauté le côté sud de la maison à neuf.

1911Mai. calixte et Marie Louise sont de retour à Magpie ils ont deux enfants de mort à Quebec, et la plus vieille Zélia arrivé malade, est morte le 28 juillet.

Novembre. Bardauté le côté nord de la couverture de la maison.

1912Dans le cours de l’hiver j’ai fait lambrisser le bas de la maison à l’intérieur et peinturé aussi une petite cuisine à l’arrière.

Le 9 mai, ayant résigné ma

ma charge de gardien. Hector est nommé pour me succéder et a pris charge du phare définitivement le 1er juillet.

1913Cet été Suzanne reste à la maison permanament, et ne viendra plus à l’île à moins de circonstances extraordinaire. Fait bâtir une étable 15x12, elle me coûte $100.~

1914En Mai. Fait une cloture de séparation avec Éphrem Boudreau.

En décembre, finir le haut de la maison.

19151915, en mai, Calixte a quitté Magpie pour aller s’établir à Jipitagan

Novembre. Fait un petit fournil près de la maison, 12x10.

Bonté divine ! que les planches et la main-d’œuvre sont chers, il coûte $56.~

1916Le département de la marine ayant ordonné à tous les gardiens de tenir leur lanterne

allumé jusqu’au 23 décembre, nous trouvons que nous serons obligé encore d’hiverner sur l’île. Donc le 18 septembre je suis allé à la Pointe chercher Suzanne, vache, poules et tout le pataclin et sommes de retour le 28 pour l’hiver, nous ne serons que nous trois seulement, et que le Bon Dieu nous ait en sa Sainte Garde, que nos anges gardiens aient soin de notre maison.

Du temps que j’étais à la Pointe, ⁁25 septembre Élise ma fille m’apprend le mariage de sa fille, Maria, le 9 septembre.

1917 Le 21 juin mai le « Montcalm » arrive ici et débarque des matériaux avec 9 hommes pour bâtir un sifflet d’alarme.

Juillet le 11 mon petit-fils Edmond Gallienne est arrivé à l’île comme mécanicien pour assistant avec son oncle Hector pour le sifflet d’alarme.

Septembre le 12, Naissance de mon premier arrière petit enfant, Louis Placide Toutant fils de ma petite-fille Maria Gallianne.

Le 4 Octobre, je suis descendu à Mingan avec Edmons et de là descendu à la Pointe avec William Leblanc pour hiverner chez moi. Suzanne était descendu ce printemps à bord du « Montcalm ».

23 décembre, La mer étant libre de glace Hector a pu traverser en terre ferme.

1918Octobre. Ma petite fille Maria et son mari Ls Toutent sont descendu à la Pointe, il s’est engagé à l’emploi comme teneur de livres de M. H. Foley.

La grippe sévit sur la Pointe et Vital, le seul garçon qui restait à mon frère Grégoire est mort le premier décembre. La maison de mon plus proche voisin de l’Ouest est déserte. Nazaire Cormier il est mort le 20 décembre. Sa femme Wilhémine Blais est morte le 15 juin, et sa bru, femme de son dernier garçon avec lequel il demeurait est morte le 9 novembre et il n’a pas voulu tenir la maison seul avec son frère Joseph (Titant) célibataire et qui est joliment lourd.

1919Le 7 mai Mariage de mon premier Petit fils Edmond Gallienne, 25 ans.

Le 28 juin Élise est descendue à la Pointe. C’est la 1re fois depuis son mariage en 1893.

En juillet, mon neveu Joseph, fils de mon frère, Jean N. Vigneau qui demeure à Maria Baie-des-Chaleurs, qui s’est fait emporter une jambe à la prise de Cambrai, justement un mois avant l’armistice est de retour chez son père (il servait dans les mitrailleuses). Il a été cécharg avec honneur et distinction as a Gallant Soldier avec deux insignes.

1920Notre vache que nous avions depuis 1907 a crevé n’ayant pas pu mettre bas, elle avait 2 veaux.

Octobre = J’ai bardeauté le pignon de l’Est de ma maison à neuf et il était grand temps. La filière et le bas du lambris étaient pouris.

Le 26 Octobre Calixte est venu mener Marie Louise avec ses enfants passer l’hiver ici pour les mettre à l’école. Lui il va aux chantiers.

1921 Le 23 Avril Marie Louise s’en retourne chez elle avec ses enfants et Calixte qui est venu la chercher avec la berge.

Le 17 juin je me suis embarqué à bord du « Labrador » pour Quebec me faire oter une verrure que j’ai sur la lèvre, je n’y étais pas allé depuis 28 ans. En passant je suis arrêté aux 7 îles et suis allé chez Élise que je n’avais pas vu depuis plusieurs années. Vu Amedé mon frère à Quebecé Ma lèvre est guérie.

De retour à la Pointe le 5 juillet.

Le 21 juillet la petite taure que nous avons élevée âgée de 2 ans et 17 jours a vêlé elle paraît être très bonne laitière. Nous avons toujours possédé une vache depuis 1902.

1922Avril, réparé et bardeauté la grande face de la maison à neuf.

Octobre et novembre. Bardeauté à nouveau le côté sud de la couverture de la maison dont le bardeau ne vallait rien.

Mon petit-fils Antoine & îles, marié aussi en Octobre.

1923Le 5 mars un beau petit chien rouge (Petit Dick) que nous possédions depuis une dizaine d’années est mort subitement durand la matinée, plusieurs penses qu’il a été empoisonné car il en disparaît plusieurs depuis quelque temps que l’on croit empoisonnées. Avril, cette année c’est Calixte qui vient à l’île comme assistant avec Hector et Marie Louise ira les rejoindre bientot avec les enfants.

Le 9 mai nous avons mâté un mat de Pavillon, il est bien temps si je veux en avoir un avant ma mort. 81 ans.

1924 Cette année à partir du 1er mai le nom de Pointe-aux-Esquimeaux est changé en celui de Havre St Pierre par les autorités Religieuses et Civiles.

En mai ma fille Élise est venue passer une quinzaine ici.

Juin 27. Ma sœur Marie Anne avec son mari Nelson sont venus passer quelques temps ici en promenade. S’en retournent le 22 Août, les verrai-je encore qui sait, absence de 36 ans

Le 3 juillet mon petit-fils, edmond Galliane est venu passer quelques temps ici à la Pointe avec nous autres.

Première quinzaine d’aout Madame Alfred Vigneau (Joséphine) est venu passer une quinzaine avec nous autres.


première quinzaine de septembre, Élise a venu mener ces petites filles au couvent et a demeurer 8 jour ici. Dili était avec elle.