Politesse canadienne/32

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Imprimerie l’Union (p. 106-107).


CAMPAGNE


C’est une grave erreur et un grand tort que beaucoup de personnes ont de s’imaginer qu’à la campagne, tout leur appartient, tout est permis, et d’y agir avec un sans-gêne et une audace impardonnables.

À la campagne, pas plus qu’ailleurs on est dispensé d’être honnête et poli. On est toujours tenu de respecter les gens, de respecter leur domaine et leur propriété.

Il n’est pas plus permis de dérober des fruits ou des légumes dans un jardin de campagne, que de les prendre, sans payer, à l’étalage d’un fruitier de la ville.

À la campagne, on fait de charmantes excursions, de beaux pique-niques, etc ; tout cela est bien amusant ; mais n’oubliez pas que toutes ces fêtes champêtres coûtent aussi quelque chose, et qu’il serait peu convenable d’en laisser tous les frais à ceux qui ont eu la délicatesse de vous inviter.

Soyez gais ! amusez-vous bien ; mais ne cessez pas d’être polis et distingués ! « Songez, dit A. de la Fère, qu’une personne distinguée ne marche, ne court, ni ne se mouche même, comme ceux qui sont mal élevés. »

« Tous les gestes, le maintien, la démarche, d’une personne comme il faut, sont différents de celle qui ne l’est pas. »