Pourquoi la Vie/Méthode

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Librairie des sciences psychologiques (p. 67-71).


Méthode recommandée aux Investigateurs sur la manière de communiquer avec les Esprits, d’après Stainton Moses (Oxon).
(Traduit du Ligth, de Londres.)


Pour savoir si la communication avec les Esprits est une vérité ou une erreur, le plus sûr est de faire des expériences personnelles.

Adressez-vous d’abord, si possible, à quelque spirite expérimenté, qui vous inspire toute confiance, demandez-lui conseil et, s’il tient des séances particulières, tâchez d’obtenir l’autorisation d’assister à l’une d’elles ; ayez alors soin de noter exactement la manière dont elle est dirigée et les résultats que vous pensez pouvoir en espérer.

Il n’est pas toujours facile de se faire admettre dans des groupes privés, mais, en tous cas, ne vous en rapportez qu’aux expériences faites dans votre propre famille ou avec vos amis, à l’exclusion absolue de personnes étrangères. C’est ainsi que la plupart des spirites ont assis leurs convictions.

Pour former un cercle, choisissez de quatre à huit personnes, dont la moitié, ou deux au moins, soient de tempérament négatif ou passif, du sexe féminin de préférence, et les autres d’un caractère plus positif.

Placez-vous autour d’une table ronde, de grandeur convenable, sans tapis ; les tempéraments positifs alternant avec les négatifs ; prenez vos mesures pour ne pas être dérangés et placez la paume des mains à plat sur la table. Que la chambre soit faiblement éclairée. Évitez les conversations frivoles et surtout les discussions et les altercations. Le scepticisme n’est pas un obstacle, mais un mauvais esprit d’opposition chez une personne douée d’une volonté forte peut nuire aux manifestations et les empêcher même complètement. Un peu de musique exerce une bonne influence, à condition qu’elle plaise à tous le monde et ne soit pas de nature à agacer des oreilles délicates.

Souvent il faut s’armer de patience ; dix à douze séances, à intervalles rapprochés, sont parfois nécessaires pour obtenir un résultat. Si au bout de ce temps, vous n’y êtes pas parvenus formez alors un autre groupe. Tâchez de découvrir la cause de votre échec ; évincez les éléments contraires et introduisez-en de nouveaux. Une séance infructueuse ne doit pas être prolongée au delà d’une heure.

Le prélude du succès est habituellement un courant fluidique qui passe sur les mains, de tressaillements involontaires dans les mains et les bras de quelques-uns des opérateurs et une sorte de tremblement de la table. Ces préliminaires, si faibles d’abord que l’on peut douter de leur réalité, s’accentuent ordinairement avec plus ou moins de rapidité.

Lorsque la table commence à s’agiter, laissez vos mains reposer délicatement à la surface, afin d’avoir la certitude que vous n’êtes pour rien dans ses mouvements. Avant peu, vous verrez probablement les mouvements se produire encore, lors même que vos mains resteraient au-dessus de la table, sans la toucher. Ne cherchez pas, cependant, à obtenir trop vite ce phénomène ; attendez que les mouvements soient bien accentués et ne soyez pas trop pressés de recevoir des messages.

Lorsque vous pensez avoir atteint un degré d’avancement suffisant, choisissez quelqu’un pour présider le groupe et diriger les expériences. Expliquez à l’Intelligence invisible qu’il est désirable de convenir de certains signaux et demandez-lui de frapper un coup chaque fois qu’en prononçant lentement les lettres de l’alphabet on arrivera à celle formant le mot que l’Intelligence veut dicter. On fera bien d’user d’un seul coup pour oui, de deux pour non, de trois lorsqu’il y a indécision.

Une fois les communications suffisamment établies, demandez si vous êtes bien placés, et, en cas contraire, dans quel ordre vous devez vous ranger. Demandez ensuite à l’Intelligence qui elle prétend être et quel est le médium du groupe ; posez les questions qui peuvent vous aider dans vos investigations. S’il se produit quelque confusion, attribuez-le simplement à la difficulté de diriger convenablement, dès le début, une conversation de ce genre. Avec de la patience vous en viendrez à bout, si l’Intelligence est vraiment désireuse de converser avec vous.

Il se peut que les signaux se produisent à l’aide d’autres moyens que la table. Laissez l’Intelligence agir à sa guise ; si elle attire votre attention par d’autres essais de communication, tels qui l’écriture médiumique, le somnambulisme, les coups frappés dans les meubles ou sur les murs, c’est probablement que ces procédés lui conviennent mieux ; elle sera contrariée si vous vous y opposez sans cause. Le genre de communications — élevées, frivoles ou même trompeuses — dépend le plus souvent des investigateurs eux-mêmes.

S’il venait à se faire une tentative d’endormir le médium, ou de produire des manifestations violentes, ou des matérialisations, demandez que ces essais soient différés jusqu’à ce que vous ayez pu vous assurer le concours d’un spirite expérimenté. Dans le cas où cette demande ne serait pas agréée, levez la séance. Le mode de développement d’un médium somnambule peut causer des difficultés à un investigateur novice.

Enfin, soumettez au contrôle de la raison les résultats obtenus. Ne vous départez ni de votre sang-froid, ni de votre bon sens. Ne croyez pas tout ce qui vous est dit ; car, si le monde invisible, dans son immensité, contient beaucoup d’Esprits sages et judicieux, il surabonde aussi en folie, en vanité et en erreurs humaines, qui se rencontrent encore à la surface du globe, bien plus que ce qui est bon et élevé. Méfiez-vous de l’emploi usuel des grands noms. Faites constamment usage de votre raison. N’entreprenez pas une investigation aussi sérieuse dans un esprit de frivolité ou de curiosité vaine. Recherchez ce qui est pur, bon et vrai. Votre récompense sera bien suffisante, si vous acquérez seulement la conviction positive qu’il y a une autre vie après la mort et que la meilleure préparation, en vue de cette existence future, c’est de mener une vie pure et bonne avant la mort.