Précaution/Chapitre XXVIII

La bibliothèque libre.
Traduction par A. J. B. Defauconpret.
Furne (Œuvres, tome premierp. 185-193).



CHAPITRE XXVIII.


Elle a été trompée ; elle l’aime encore.
Goldsmith.


En se retirant après le dîner dans son cabinet de toilette, suivie d’Émilie, Mrs Wilson commença la tâche pénible de déchirer le voile qui couvrait les yeux de sa nièce, en lui racontant en substance ce que Mrs Fitzgerald lui avait dit le matin. Une persécution si opiniâtre ne pouvait inspirer à l’innocente Émilie qu’une surprise mêlée d’horreur, et comme sa tante ne lui avait pas dit que le suborneur eût parlé d’une des filles de sir Edward, elle exprima son étonnement qu’il pût exister un pareil misérable. — Serait-il possible, ma tante, dit-elle en frissonnant involontairement, que le coupable fût un des jeunes gens que nous avons vus dernièrement, et qu’il eût assez d’art pour cacher aux yeux du monde son véritable caractère ?

— La dissimulation serait à peine nécessaire, ma bonne amie, répondit Mrs Wilson ; la morale des gens du monde est si relâchée que je ne doute pas que sa conduite ne fît qu’exciter le sourire de ses amis, et qu’il ne continuât à passer pour un homme d’honneur.

— Et qu’il ne fût prêt, continua Émilie, à sacrifier la vie de celui qui pourrait concevoir le moindre doute sur ce même honneur.

— Ou bien, ajouta Mrs Wilson, qui voulait l’amener plus près de son but, que, prenant au contraire le masque de l’hypocrisie, il n’affectât des principes et une morale qui sembleraient l’empêcher d’exposer sa vie, par respect pour un préjugé barbare.

— Oh ! non, chère tante, s’écria Émilie en rougissant au souvenir que cette phrase éveillait dans son esprit, un homme ne peut être si artificieux et si vil.

Mrs Wilson soupira douloureusement à ce nouveau témoignage de l’estime confiante d’Émilie, qui ne lui permettait pas de supposer qu’un refus qu’elle avait admiré de la part de Denbigh pût provenir, même chez un autre, d’un froid calcul. Désirant l’amener par degrés à la fatale découverte, elle ajouta :

— Et cependant, ma chère, les hommes qui se vantent le plus de leurs principes de morale, ceux même qui prennent le masque de la religion, ne refusent point de se battre en duel. Ces inconséquences de caractère ne sont pas rares ; et tel, que l’idée d’un meurtre révolterait, n’hésite pas à se rendre coupable de tout autre crime.

— L’hypocrisie est un vice si bas, dit Émilie, que je ne crois pas qu’il puisse s’allier à la bravoure ; et Julia convient que son persécuteur est brave.

— Un homme de cœur ne devrait-il pas être révolté à la seule idée d’insulter une femme sans défense ? et voilà cependant ce que fait votre héros ! répondit Mrs Wilson avec amertume, et cédant à la violence de son indignation.

— Oh ! ne l’appelez pas mon héros, je vous en supplie, chère tante, dit Émilie en tressaillait. Mais cette sensation désagréable fut bientôt effacée par la certitude qu’elle croyait avoir de la supériorité de l’homme qu’elle aimait.

— Dans le fait, mon enfant, la faiblesse de notre nature nous rend susceptibles de toutes les inconséquences possibles ; les scélérats les plus endurcis ont quelquefois, sur un seul point, de l’honneur à leur manière, et les hommes les plus parfaits ont leur côté faible. Les affections longues et éprouvées sont les seules auxquelles on puisse se fier ; encore-nous manquent-elles quelquefois.

Émilie regarda sa tante avec surprise, en l’entendant parler d’une manière si opposée à son caractère. Jamais Mrs Wilson ne lui avait montré la fragilité humaine sous un point de vue si désespérant ; et, frissonnant malgré elle, elle sentit son cœur se glacer.

Après une-courte pause, Mrs Wilson continua :

— Le mariage est pour une femme un engagement terrible, et elle aventure son bonheur lorsqu’elle n’a pu juger de sang-froid l’homme à qui elle le confie. Jane a failli en faire la triste expérience ; j’espère que vous n’êtes pas décidée à l’éprouver à votre tour.

Tandis qu’elle parlait, Mrs Wilson avait pris les mains d’Émilie ; et, par son regard et son accent solennel, elle avait réussi à faire naître dans le cœur de la pauvre enfant l’appréhension de quelque malheur, quoiqu’elle fût encore loin de penser que Denbigh pût y être pour quelque chose.

Voulant enfin s’acquitter du pénible devoir qu’elle s’était imposé, Mrs Wilson reprit avec émotion : — N’avez-vous pas remarqué le portefeuille que Dick a rendu à M. Denbigh ? Émilie fixa sur sa tante un œil égaré ; et celle-ci ajouta d’une voix mal assurée : — C’était celui que Mrs Fitzgerald m’a remis ce matin. Une lueur de l’affreuse vérité pénétra dans le cœur d’Émilie ; dans son trouble, dans son désespoir, elle ne vit qu’une chose, c’est que Denbigh était à jamais perdu pour elle. Elle tomba privée de sentiment entre les bras de sa tante.

Mrs Wilson, après des efforts longtemps infructueux, parvint enfin à la rappeler au sentiment de son infortune ; et, ne voulant pas que personne autre qu’elle fût témoin de la première explosion de sa douleur, elle réussit à la conduire dans sa chambre et à la mettre au lit. Émilie ne se plaignait point, elle ne versait pas une larme, elle ne faisait aucune question ; son œil était fixe, et toutes ses facultés semblaient absorbées sous le poids affreux qui oppressait son cœur.

Mrs Wilson avait trop de véritable sensibilité pour lui adresser des consolations prématurées ou des réflexions inutiles ; elle s’assit en silence au chevet de son lit, et attendit avec anxiété la fin de cette crise effrayante.

Enfin les beaux yeux d’Émilie levés vers le ciel, et ses mains jointes avec ferveur, lui apprirent qu’elle avait recours au consolateur des affligés ; sa piété reçut bientôt une première récompense, et un torrent de larmes vint la soulager.

Lorsque Émilie fut un peu plus calme, elle écouta toutes les raisons qu’avait sa tante de croire à la culpabilité de Denbigh ; bientôt il ne lui fut plus possible d’en douter elle-même, et son cœur fut brisé. L’agitation de son esprit lui ayant donné un peu de fièvre, sa tante l’engagea à rester dans sa chambre ; et Émilie, sentant qu’il lui serait trop pénible de revoir Denbigh, y consentit volontiers. Mrs Wilson, après avoir fait placer sa femme de chambre dans la pièce voisine, sortit pour aller annoncer au salon que sa nièce était un peu indisposée, et qu’elle désirait être seule, dans l’espoir de goûter quelque repos.

Denbigh s’informa avec inquiétude de la santé d’Émilie ; mais, depuis qu’on lui avait rendu son portefeuille, il régnait dans toutes ses manières une contrainte qui persuadait à Mrs Wilson qu’il voyait que son odieuse conduite n’était plus un mystère. Il se hasarda à demander quand on aurait le plaisir de revoir miss Moseley ; il désirait bien vivement que ce fût le soir même, puisqu’il devait partir le lendemain matin ; mais lorsqu’il apprit qu’elle ne reparaîtrait point dans la journée, son trouble devint manifeste, et il se hâta de sortir.

Mrs Wilson était seule dans le salon, et elle se disposait à aller retrouver sa nièce, lorsque Denbigh y entra, tenant une lettre à la main. D’un air timide et embarrassé, il s’approcha d’elle, et dit d’une voix tremblante : — L’inquiétude que j’éprouve et l’approche de mon départ me serviront d’excuse, je l’espère, auprès de miss Moseley, si je la dérange en ce moment. Auriez-vous la bonté, Madame, de lui remettre cette lettre ? Je n’ose vous demander vos bons offices en ma faveur.

Mrs Wilson prit la lettre et répondit froidement : — Je voudrais cependant, Monsieur, pouvoir vous rendre un véritable service.

— Je vois avec douleur, Madame, que j’ai perdu votre bonne opinion, dit Denbigh en hésitant ; ce portefeuille…

— M’a fait faire une affreuse découverte, dit Mrs Wilson en soupirant.

— Une seule faute ne mérite-t-elle pas quelque indulgence, chère Mrs Wilson ? s’écria Denbigh avec chaleur ; si vous connaissiez les circonstances…, les raisons cruelles… Oh ! pourquoi, pourquoi ai-je négligé les avis paternels du docteur Yves ?

— Il n’est pas encore trop tard, dit Mrs Wilson avec plus de douceur, pour votre bonheur du moins ; car pour nous, votre duplicité…

— Est impardonnable… je le vois…, je le sens ! s’écria-t-il avec l’accent du désespoir. Cependant Émilie ne sera peut-être pas insensible… : ayez la bonté de lui remettre ma lettre…Tout est préférable à cette cruelle incertitude.

— Vous aurez ce soir une réponse d’Émilie, et sans que je cherche à l’influencer, répondit Mrs Wilson. En fermant la porte, elle remarque sur les traits de Denbigh une expression si vive d’anxiété et d’angoisse, que le souvenir de ses vices ne put l’empêcher d’en avoir pitié.

Son inquiétude pour la santé de sa nièce bien-aimée se calma un peu, lorsqu’en entrant dans sa chambre, elle la trouva baignée de larmes. Elle savait que si elle avait la force de déposer ses chagrins dans le sein de celui qui mesure le vent à la force du jeune agneau, elle y puiserait le courage de les supporter, sinon avec calme, du moins avec résignation. Mrs Wilson l’embrassa tendrement, en lui remettant la lettre de Denbigh, et elle lui dit qu’elle reviendrait dans une heure chercher la réponse.

Elle espérait que la nécessité d’agir éveillerait son énergie, et son attente ne fut point trompée.

En entrant dans l’antichambre de sa nièce, elle apprit par la femme qu’elle y avait placée qu’Émilie était levée et occupée à écrire. Elle ouvrit la porte, et elle resta un moment immobile d’admiration au tableau qui s’offrit à ses yeux. Émilie, à genoux et les mains jointes, paraissait prier avec ferveur ; ses beaux cheveux flottaient sur ses épaules et cachaient sa figure baignée de larmes ; deux lettres étaient près d’elle sur le tapis. Dès qu’elle entendit le bruit, elle se leva, et, s’avançant vers sa tante avec un air de résignation, elle lui donna les lettres : — Lisez-les, ma tante, et si vous approuvez la mienne, veuillez la remettre à son adresse. Mrs Wilson la serra dans ses bras, et, Émilie désirant être seule, elle se retira dans sa chambre, où elle prit connaissance du contenu des deux lettres. Celle de Denbigh était conçue en ces termes :


« J’ose espérer de la bonté de miss Moseley qu’elle excusera la liberté que je prends de la déranger dans un moment où elle est souffrante, dans un moment si peu convenable pour un pareil sujet ; mais mon départ…, mon amour…, me serviront d’excuse. Dès le premier jour où je vous ai vue, votre amabilité, votre innocence, toutes ces qualités que vous seule ignorez, ont fait sur mon cœur une impression ineffaçable. Je ne sens que trop que je ne suis pas digne du bonheur où tendent mes vœux ; mais, après vous avoir connue, il est impossible de ne point s’efforcer de vous obtenir… Vous avez cru me devoir quelque reconnaissance, parce que j’ai été assez heureux pour vous sauver la vie ; vous ne saviez pas que tout mon bonheur y était attaché… Si vous daignez accepter mon cœur et ma main, je serai le plus heureux des hommes ; si vous le refusez, j’en serai à jamais le plus misérable »


Ce billet, sans signature, portait les traces de la plus vive agitation. Émilie y avait fait la réponse suivante :


« Monsieur,

» C’est avec, bien du regret que je me vois forcée de causer quelque chagrin à une personne à qui j’ai de si grandes obligations. Il n’est point en mon pouvoir d’accepter l’honneur que vous voulez me faire, et je ne puis que vous remercier de la preuve d’estime que vous m’avez donnée. Recevez mes vœux pour votre bonheur futur, et mes prières pour que vous vous en montriez toujours digne.

» Votre très-humble servante,
Émilie Moseley. »


Très-satisfaite de cette réponse, Mrs Wilson descendit pour la remettre à Denbigh ; elle savait qu’il avait envoyé ses bagages à une auberge de L*** pour ne déranger personne le lendemain ; et par amitié pour le docteur Yves, autant que par reconnaissance pour les services de Denbigh, elle espérait que son prompt départ jetterait un voile impénétrable sur sa conduite.

Denbigh prit d’une main tremblante la lettre qu’elle lui présenta ; et jetant sur elle un regard expressif, comme s’il eût voulu lire au fond de son cœur, il se retira.

Émilie venait enfin de s’endormir, et Mrs Wilson descendit à l’heure du souper. M. Benfield était étonné de ne pas voir arriver son favori ; il l’envoya prévenir par un domestique ; et toute la famille, debout autour de la table, l’attendait pour s’y placer, lorsqu’on remit un billet à M. Benfield. — De quelle part ? demanda le vieux gentilhomme. — De la part de M. Denbigh, Monsieur. Et le messager se retira.

— De M. Denbigh ! s’écria M. Benfield étonné ; j’espère qu’aucun accident… Je me rappelle que quand lord Gosford… Tenez, Peter, vos yeux sont encore jeunes : lisez-moi cela, et lisez haut.

Mrs Wilson n’était pas moins impatiente que lui de voir le contenu de ce message ; mais Peter avait beaucoup de préparatifs à faire avant que ses jeunes yeux pussent parvenir à le déchiffrer. Pendant qu’il essuyait ses lunettes, John lui prit vivement la lettre, en disant qu’il voulait lui éviter cette peine, et il lut ce qui suit :


« M. Denbigh, forcé de quitter L*** sur-le-champ, ne se sent pas le courage de faire ses adieux à son respectable ami ; il lui renouvelle les plus tendres remerciements pour l’hospitalité qu’il en a reçue, et le prie d’être son interprète auprès de son aimable famille, dont il n’oubliera jamais les bontés. Au moment de quitter l’Angleterre, il les prie de recevoir l’expression de sa reconnaissance, et du vif regret qu’il éprouve en leur disant un long adieu. »


— Un long adieu ! s’écria M. Benfield. Adieu ! Y a-t-il adieu, John ? Ici, Peter ; courez… Non, vous êtes trop vieux…, John, courez… Qu’on m’apporte mon chapeau, je veux aller moi-même au village… Quelque querelle d’amour… Emmy malade, et Denbigh parti !… Oui… oui… je veux y aller moi-même… Lady Juliana, pauvre chère âme… fut longtemps avant de pouvoir oublier… Mais, Peter… Peter avait disparu aussitôt, après la lecture de la lettre, et John se hâta de le suivre.

Sir Edward et lady Moseley ne pouvaient revenir de leur étonnement, et leurs cœurs paternels étaient pénétrés de douleur, en pensant que le bonheur d’un de leurs enfants était peut-être compromis.

Jane sentit renouveler tous ses chagrins en pensant à ceux qui attendaient sa sœur, car son imagination n’avait rien perdu de sa vivacité. Au lieu de considérer la trahison d’Egerton comme une conséquence nécessaire de son manque de principes, elle n’y voyait que la fatalité et le malheur qui s’acharnaient à la poursuivre. Comme M. Benfield, elle était en danger de se créer une idole, et de passer le reste de ses jours à adorer des perfections qui n’auraient jamais existé que dans son imagination abusée.

Le vieux gentilhomme était absorbé tout entier dans des réflexions bien différentes ; et, persuadé que la fuite du jeune homme ne pouvait avoir pour cause que quelque malentendu, comme il y en avait eu souvent entre lui et lady Juliana, il pensa qu’il ne demanderait pas mieux que de se laisser ramener, et il se mit tranquillement à manger sa salade, jusqu’au moment où, tournant la tête pour demander son premier verre de vin, il vit Peter à sa place accoutumée. Le pauvre serviteur paraissait accablé sous le double fardeau de l’âge et du chagrin, et ses lunettes favorites étaient insuffisantes pour cacher une larme qui coulait lentement sur les rides de ses joues. Dès que son maître l’aperçut, il reprit l’alarme ; le verre de vin tomba de sa main défaillante, et il dit d’un ton d’inquiétude : — Mais, Peter, je croyais que vous étiez allé…

— Oui, mon maître, répondit Peter avec son laconisme ordinaire.

— Vous l’avez vu, Peter ; reviendra-t-il ?

Peter paraissait fort occupé à ranger et à apporter des verres, quoique personne n’en eût demandé.

— Peter, répéta M. Benfield en se levant, sera-t-il ici à temps pour souper ? Peter, ainsi pressé, se voyait forcé de répondre. Il ôta ses lunettes pour gagner du temps ; enfin il était sur le point d’ouvrir la bouche, lorsque John entra, et se jeta sur une chaise d’un air consterné. Peter le désigna à l’impatience de son maître comme celui qu’il devait interroger, et se retira en silence.

— John, demanda sir Edward, où est Denbigh ?

— Parti, mon père.

— Parti !

— Oui, mon père, parti, sans nous dire un mot d’adieu, sans nous dire où il va et quand il reviendra… Oh ! cela est bien mal… bien mal, en vérité !.. Je ne lui pardonnerai jamais. Et John, dont la sensibilité vive était rarement excitée, cacha sa figure dans ses mains, et pencha la tête sur la table ; il ne la releva que pour répondre à la question que lui fit son oncle : — Comment Denbigh a-t-il pu partir, puisque la diligence ne passe à L*** qu’à la pointe du jour ?

Mrs Wilson fut alors sur les traits expressifs de John combien il était ému, et elle s’en voulut d’en ressentir presque du plaisir. Le chagrin de John en perdant son ami lui prouvait que, si elle-même elle avait été trompée, ce ne pouvait être que par une hypocrisie consommée, et que le remords ne devait point aggraver encore la douleur qu’elle ressentait, en voyant celle de sa chère Émilie.

— J’ai vu le maître de l’auberge, mon oncle, répondit John ; il m’a dit que Denbigh était parti en chaise de poste, à huit heures. Mais demain matin j’irai à Londres. Et il commença sur-le-champ ses préparatifs de voyage.

La famille se sépara tristement. M. Benfield et son conseiller privé restèrent enfermés une demi-heure avant de se coucher ; et John alla s’installer à l’auberge L***, pour être sur de ne pas manquer la diligence. Mrs Wilson passa par la chambre d’Émilie avant de se rendre dans la sienne ; elle la trouva éveillée, mais calme. Émilie parla peu, et parut éviter de faire allusion à Denbigh. Sa tante lui apprit son départ, la résolution qu’elle avait prise d’en cacher la cause, et se retira.

Lorsque Mrs Wilson se trouva seule, elle réfléchit sur tous les événements du jour. La découverte inattendue qu’elle avait faite renversait toutes les idées de bonheur qu’elle entretenait depuis longtemps, mais ne portait aucune atteinte à sa confiance dans la Providence ; et elle adressa une fervente prière ai celui qui gouverne tout, pour qu’il lui fît la grâce de reconnaître tous les replis du cœur de celui à qui elle confierait sa pupille chérie.