Projet de création d’un observatoire sur le Mezenc

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PROJET DE CRÉATION
D’UN
OBSERVATOIRE SUR LE MEZENC


I. — Historique.

Le projet de création d’un grand observatoire météorologique, au sommet du Mezenc, n’est pas nouveau.

Dès 1869, deux hommes, dans la Haute-Loire, s’occupent déjà de ce projet. M. Nicolas, professeur d’agriculture à l’École normale, écrit, à ce sujet, une longue lettre à M. Faye, alors inspecteur général de l’enseignement secondaire et occupé, en ce moment, à Clermont, à étudier la création de l’observatoire du Puy-de-Dôme[1]. Quelques jours plus tard, M. Isidore Hedde, membre de la Société académique du Puy, communique à cette Société un long rapport relatif aussi à l’établissement d’un observatoire sur le faîte du Mezenc[2]. Malheureusement surviennent les funestes événements de 1870-71 qui dérangent tous les plans et font renvoyer tous les projets.

Dix ans plus tard (1879), la question se réveille sur trois points différents. Aux environs de Pâques de cette année, pendant la réunion des Sociétés savantes à la Sorbonne, M. Nicolas, devenu directeur de la Ferme-École de Nolhac, fait part de son projet d’observatoire à la section de météorologie et en entretient particulièrement M. Hébert, ancien professeur de physique au lycée du Puy et vice-président de la commission météorologique de l’Allier[3]. En août de la même année, au congrés de l’Association française tenu à Montpellier, M. Froment, agent-voyer de l’Ardèche, démontre l’utilité d’un observatoire sur le Mezenc et cherche à fixer sur ce point, l’attention des savants[4]. Enfin, au mois de novembre 1879, la commission météorologique de l’Allier met spontanément la question à son ordre du jour, reconnaît unanimement tout le profit que retirerait la plaine du Bourbonnais d’un observatoire sur les Cévennes et en écrit, quelque temps après, à la commission de la Haute-Loire pour l’assurer de son concours[5].

En 1880, les commissions météorologiques de la Haute-Loire et de l’Allier, persuadées, l’une et l’autre, de la nécessité d’un observatoire et résolues de mener la chose vigoureusement, font une sorte d’alliance et se partagent l’ouvrage[6]. Celle de la Haute-Loire, sous l’impulsion énergique de M. Nicolas, s’occupe des études sur le terrain, prépare des plans, confectionne des devis et cherche à produire un avant-projet complet et acceptable par tout le monde[7]. La commission de l’Allier, guidée par M. Hébert, tâche de susciter un mouvement d’opinion en faveur du Mezenc. Le 31 juillet 1880, elle envoie une circulaire aux Conseils généraux de vingt-cinq départements des bassins de l’Allier, de la Loire et du Rhône[8]. Elle écrit, en même temps, aux commissions météorologiques des mêmes départements pour en obtenir un vote favorable[9]. Enfin, elle demande, au conseil central météorologique de France, d’étudier la question et de déclarer le projet d’utilité publique[10].

En 1881, le projet de la création de l’observatoire semble marcher à souhait. M. Nicolas reçoit officiellement la nouvelle que quatorze Conseils généraux, à leur session d’août 1880, ont émis un vote des plus favorables[11]. L’Association française pour l’avancement des sciences fait savoir de son côté, qu’à sa session d’août de la même année, réunie à Reims, elle a, sur la proposition de la commission de l’Allier, voté unanimement en faveur du projet[12]. Enfin le conseil central météorologique de France, dans sa séance générale du 21 avril 1881, sous la présidence de M. le Ministre de l’instruction publique, déclare d’utilité générale l’établissement de l’observatoire du Mezenc, promet de fournir les instruments nécessaires, mais subordonne son vote à l’achèvement préalable des observatoires du Ventoux et de l’Aigual, alors en construction. L’observatoire du Mezenc devra prendre rang immédiatement après[13].

En 1882 et 1883, M. Nicolas ne perd pas son temps. Attendant patiemment que le tour du Mezenc arrive, il s’occupe de préparer un second avant-projet beaucoup plus vaste et plus complet que le premier. Il combine tous les plans, entame toutes les études préparatoires, fait tous les devis nécessaires, entrant dans les détails les plus intimes et les plus minutieux de la construction[14]. Il va même jusqu’à présenter une copie de tous ses travaux, au bureau central météorologique, pour les faire approuver[15]. L’ardent directeur de la Ferme-École veut être prêt quand arrivera l’heure si attendue de la pose de la première pierre. Malheureusement la mort survient au moment même où l’auteur de tant de travaux allait peut-être aboutir et voir réaliser ses espérances.

À partir de cette époque, le silence se fait. La Société agricole et scientifique et la Commission météorologique de la Haute-Loire soulèvent quelquefois incidemment la question, mais ne connaissant pas exactement les résultats déjà acquis, n’ayant plus en main les immenses matériaux rassemblés par M. Nicolas, matériaux que chacun croit égarés ou perdus, persuadées que le problème financier est insoluble ou au moins bien au-dessus des ressources budgétaires disponibles, les deux Sociétés hésitent, tergiversent et proposent, comme pis aller, l’établissement d’une petite tourelle au pied de la montagne[16]. L’établissement d’un grand et beau monument, d’un véritable observatoire au sommet du mont est indéfiniment renvoyé vers des temps plus prospères.

Le 4 juin 1885, devant la Société agricole et scientifique[17] et le 20 du même mois, devant la Commission météorologique de la Haute-Loire[18], l’auteur de ces lignes cherche, à son tour, à réveiller cette question de l’observatoire, si attrayante par elle-même et si palpitante d’intérêt pour notre département. Il a le plaisir de voir les deux sociétés partager ses idées et voter ses conclusions : utilité d’un observatoire au Mezenc ; emplacement au sommet de la montagne ; nomination d’une commission d’initiative, chargée de s’occuper de la chose, non plus platoniquement, mais d’une façon active et militante.

La commission exécutive, définitivement constituée, dans ce but, le 20 juin 1885, après entente entre les deux sociétés[19], se compose de MM. Granboulan, Antoine Jacotin, Aulanier et Moullade et des docteurs Morel, Vibert, Récipon et Coiffier. Cette commission s’est mise à l’œuvre sur le champ et tout porte à croire que ses efforts seront couronnés de succès. Elle est encouragée, dans ses travaux, par l’appui moral que lui donnent les vœux des conseils généraux de quatorze départements : elle a pour elle la déclaration d’utilité publique de son projet, déclaration faite solennellement, par le conseil météorologique de Paris, le 21 avril 1881. Les observatoires du Ventoux et de l’Aigual étant construits, c’est au tour du Mezenc ; enfin, elle a eu la chance, dès le premier jour de sa formation, de faire une trouvaille[20]. Tous les plans, devis, projets de M. Nicolas et de la commission de l’Allier, qu’on croyait à jamais ensevelis, ont fait soudainement retour, entre ses mains, grâce à l’obligeance de M. Bertrand-Nicolas, percepteur à Béziers. Si, bientôt, un observatoire météorologique se dresse sur le Mezenc, c’est, pour une bonne part, à M. Bertrand, gendre de M. Nicolas, que nous le devrons.

L’auteur de ce mémoire croit faire œuvre utile que de livrer ces quelques pages à la publicité. Il pense seconder la Commission en lui faisant des prosélytes ; il espère grouper, autour de son projet, toutes les bonnes volontés, tous les esprits qui s’occupent de sciences, toutes les personnes qui ont à cœur le progrès et le bien-être de leur pays.

II. — Utilité de l’observatoire du Mezenc.

1o L’utilité des observatoires météorologiques ne fait de doute pour personne.

Toutes les puissances en créent à l’envi, sur leurs plus hauts sommets. Déjà, dès 1881, l’Italie en possédait neuf en pleine activité, l’Angleterre quatorze, la Prusse vingt-neuf, la Russie dix-neuf, l’Autriche huit, la France six, la Suisse quatre, la Suède trois ; la Hollande, la Norvège, l’Espagne et le Portugal chacun deux, la Belgique, la Grèce et le Danemark un[21]. Soit un total de quatre-vingt-quatre pour l’Europe entière. Il est même curieux de voir notre pays, qui, avec Leverrier, a été l’initiateur de la météorologie internationale, il est curieux, dis-je, de le voir un des moins bien pourvus en observatoires.

Situés convenablement, les observatoires peuvent servir à résoudre une foule de questions scientifiques du plus haut intérêt : la distribution des températures et des pressions, les mouvements principaux de l’atmosphère, la formation des orages, les phénomènes électriques des hautes régions, l’étude des météores, etc. Ils permettent de prévenir, de saisir et relier entre eux tous les phénomènes atmosphériques, de façon à les comparer, et de leur étude faire jaillir des lois générales, souvent fertiles en applications.

Dans certaines conditions déterminées, les observatoires de montagne peuvent être d’une très grande utilité pour l’astronomie. Lors de la construction de l’établissement du Mont-Ventoux, l’amiral Mouchez a réclamé absolument une salle spéciale pour y installer des instruments astronomiques[22].

Au point de vue pratique, les observatoires ne sont pas moins utiles ; ils permettent d’apercevoir les nuages de très loin, de calculer leur vitesse par celle du vent existant, de prévoir leur direction par celle de celui-ci, d’annoncer que tel jour, à telle heure, un orage éclatera probablement à tel endroit déterminé ; ils préviennent le cultivateur de se tenir sur ses gardes, annoncent aux riverains des cours d’eau les crues subites si souvent désastreuses et sont, pour une contrée agricole, une source de richesses, par les renseignements utiles, donnés, en temps opportun, aux personnes intéressées.

En hiver, l’observateur, armé de cartes lithographiées, représentant le tour de l’horizon, peut facilement marquer les points principaux de la limite des neiges et, au moment de la fonte, s’assurer, au rétrécissement plus ou moins rapide de la zône couverte, du danger plus ou moins prochain des crues à redouter. Que de millions eussent été épargnés, que d’existences sauvées, si le général de Nansouty, cerné par les neiges au Picdu-Midi, eût eu à sa disposition les moyens, qu’il possède aujourd’hui, de prévenir à temps les populations des signes précurseurs qu’il avait constatés dans la terrible inondation de la Garonne en 1875 !

2o Or, l’utilité des observatoires météorologiques étant indéniable, il est certain qu’il est peu de montagnes aussi bien placées que le Mezenc pour en être pourvu.

Celui-ci offre réunies toutes les conditions que réclament, pour les observatoires de montagne, les météorologistes les plus compétents : isolement, altitude, éloignement de tout sommet égal ou supérieur au sien.

Complètement détaché des masses voisines, d’une altitude de 1 754 mètres[23], centre de station des triangulations françaises de Cassini et de l’État-Major, le Mezenc domine, en effet, de tout son sommet, la chaîne des Cévennes qui est, elle même, comme l’on sait, la ligne de faîte, l’arrête de séparation des deux versants de l’Océan et de la Méditerranée. Les observatoires du Puy-de-Dôme, de l’Aigual, du Mont-Ventoux, de l’avis même de leurs promoteurs, sont dans une situation moins favorable. Situé dans l’intérieur du triangle formé par ces derniers, le Mezenc, sans doubler aucun d’eux, les relierait et leur servirait de centre. Les quatre observatoires, à n’en pas douter, communiqueraient bientôt, entre eux, par télégraphie électrique ou optique.

On l’a dit, il y a bien longtemps : « Si les Cévennes sont nos Alpes, le Mezenc est notre Mont-Blanc ». Du haut du pic qui le surmonte, le plus beau belvéder peut-être du centre de la France, le regard s’étend à l’aise sur dix ou douze départements. De là, comme d’un sémaphore, l’observateur peut surveiller facilement tout le massif central de nos montagnes et apercevoir, bien longtemps d’avance, les différents phénomènes météorologiques qui se préparent. Au Nord, la vue s’étend au loin sur les bassins de l’Allier et de la Loire, les monts d’Auvergne et de la Margeride, les plaines de la Limagne et du Bourbonnais. Aucun nuage menaçant, venant de ces régions, ne peut s’abattre sur la Haute-Loire sans avoir été d’avance prévu et annoncé. — Au Sud, le regard s’étend sur les départements de l’Ardèche, du Gard, de Vaucluse, de l’Hérault, jusqu’à la Méditerranée ; on aperçoit de très loin ces orages fréquents qui, venant de l’Afrique et de la mer, sont cause, d’après les météorologistes, de ces immenses trombes d’eau qui tombent sur nos montagnes et transforment nos ruisseaux inoffensifs en torrents dévastateurs.

— À l’Est, le Mezenc commande les bassins de l’Ardèche et de la Cèze, surveille au loin le cours du Rhône et ne voit son horizon borné que par les Alpes. — À l’ouest, l’on voit les monts de la Lozère[24] et, plus au midi, dans le lointain, les Pyrénées. Les tempêtes venant de l’Océan, les vents des Pyrénées toujours producteurs, dit-on, de grêles désastreuses, seraient annoncés longtemps à l’avance, à l’agriculteur, par un observatoire sur le Mezenc.

La ligne de faîte des Cévennes, que domine le Mezenc, semble être la ligne de séparation de deux zones bien distinctes quant aux phénomènes atmosphériques et au climat. Les courants aériens sont souvent de sens contraire dans les deux régions ; les nuages s’arrêtent presque toujours en face de nos hautes montagnes : il est très fréquent de voir pleuvoir dans l’Ardèche et faire beau dans la Haute-Loire. Il serait intéressant de suivre les différents phénomènes qui ont lieu, aux mêmes instants, dans le bassin de la Loire et dans celui du Rhône, et il est difficile de prévoir, dès maintenant, toutes les lois météorologiques que feraient découvrir les observations sur le Mezenc. Au point de vue de l’intérêt local, l’observatoire, que nous projetons, placé comme une sentinelle vigilante aux sources de l’Allier et de la Loire, mettrait à couvert des inondations brusques, les nombreuses populations riveraines de ces cours d’eau. L’Allier a un cours de 105 kilomètres dans la Haute-Loire[25] baigne cent quatre villages ou hameaux[26], traverse trente-huit communes (dont douze dans l’arrondissement du Puy, vingt-six dans l’arrondissement de Brioude) et produit, dans ce dernier arrondissement, où son lit est moins resserré, des ravages fréquents et dont chacun conserve encore le souvenir. La Loire, dans notre département, a un cours de 102[27] kilomètres, traverse trente communes (vingt-deux dans l’arrondissement du Puy, huit dans celui d’Yssingeaux) et baigne cent vingt-deux de nos villages[28]. Toutes ces populations agricoles, averties d’avance, par fil télégraphique, des trombes tombées dans la montagne, se mettraient à couvert des crues subites, la plupart du temps si désastreuses.

Si l’on considère qu’en dehors de la Haute-Loire, l’Allier traverse encore quatre départements et la Loire onze, que ces deux cours d’eau réunis ont une longueur totale de 1 375 kilom.[29], baignent une dizaine de grandes villes et environ mille trois cents petites villes, villages ou hameaux, l’on conçoit encore et la légitimité et la nécessité absolue du projet que nous défendons.

III. — Moyens de se procurer les fonds nécessaires.

Le problème financier est certainement le point le plus important du projet ; c’est lui qui a fait reculer jusqu’ici la Société agricole et scientifique et la Commission de météorologie de la Haute-Loire ; c’est sur lui que nous chercherons à appuyer le plus fortement pour démontrer, qu’avec les moyens que nous possédons maintenant, il n’est pas insoluble.

On peut se faire trois questions : combien coûtera un observatoire au Mezenc ? Qui a fourni les fonds nécessaires à la construction des observatoires qui existent ? Qui pourrait nous fournir les fonds pour celui que nous projetons ?

A. Combien coûtera un observatoire au Mezenc ?

Nous avons deux données pour résoudre cette question : les études faites par M. Nicolas : les devis des observatoires déjà fondés.

1o M. Nicolas nous a laissé un dossier complet sur le Mezenc.

Dans le second avant-projet de cet auteur[30], avant-projet auquel M. Nicolas avait donné tout le fini désirable et qu’il avait soumis à l’examen du bureau central météorologique de Paris[31], l’on voit un plan très détaillé, très bien combiné d’un observatoire de montagne. C’est une maison rectangulaire de 13 mètres de long, 10 mètres de large, à murs très épais et composée d’un sous-sol, d’un rez-de-chaussée, d’un premier étage et d’un galetas. Le sous-sol a une citerne et est disposé de façon à contenir tous les objets nécessaires à la famille d’un garde. Le rez-de-chaussée est assez grand pour loger un observateur et pour aménager une cuisine et une salle à manger. Le premier comprend un cabinet de travail, un cabinet pour les archives, une bibliothèque et deux chambres à coucher. Enfin le galetas est disposé de façon à recevoir tous les instruments, et présente plusieurs réduits pour les dépôts. Comme on voit, l’auteur de ce projet ne voulait pas bâtir un palais en pleine montagne, mais bien un bon observatoire solide, susceptible de prendre plus tard de l’ampleur et des développements.

Les devis, qui accompagnent le plan, sont des plus explicites. L’auteur n’oublie rien : pierres, sable, chaux, fer, transports, main-d’œuvre, serrures, charnières de portes, espagnolettes, etc., etc. Tout est soigneusement noté, enregistré. Il entre dans les détails les plus intimes du mobilier ; il calcule le coût d’un chemin d’accès, il tient compte des difficultés imprévues, etc., etc. Or, les conclusions d’un pareil travail sont les suivantes :

Construction de la maison (maçonnerie, charpente, fer, etc.) 
 37000 »
Mobilier et instruments 
 8500 »
Coût d’un chemin d’accès 
 12500 »
Total 
 58000 »

En adoptant les plans de M. Nicolas et en s’en rapportant à ses devis, qui ne datent que de 1883, l’on voit déjà, par ce qui précède, qu’une somme de 58 000 francs paraît suffisante pour la construction d’un bon observatoire sur le Mezenc ; encore faudrait-il défalquer de cette somme le coût des instruments, lesquels nous ont été promis, comme nous l’avons vu page 3, par le Conseil central météorologique de France.

2o Si maintenant nous jetons un regard sur les devis des observatoires déjà fondés, nous voyons ce qui suit :

L’observatoire de l’Aigual, d’après un avant-projet dressé par M. le colonel Perrier (de l’Institut), ne devait coûter que 50 000 francs[32]. Si le magnifique monument qui couronne la montagne de l’Hérault a pris les proportions qu’on lui connaît, c’est que les subventions, comme nous le verrons plus bas, ont été si nombreuses et abondantes que les promoteurs de cet observatoire ont eu, en quelque sorte, la main forcée. Ils ont été obligés de faire grand pour employer l’argent offert.

Nous avons sous les yeux, grâce à l’obligeance de M. Bertrand-Nicolas, tous les plans des observatoires du Puy-de-Dôme, du Mont-Ventoux, du Pic-du-Midi, mais il ne nous a pas encore été possible de nous procurer les devis. D’ailleurs les conditions ne sont plus les mêmes au Mezenc que pour ces montagnes, et nous voyons que l’observatoire du Ventoux aurait très peu coûté si n’avait été la construction d’une large route de 15 kilomètres[33] à travers un pays accidenté et où il a fallu de nombreux travaux d’art. Pour le Mezenc, il existe une route carrossable d’intérêt commun qui va jusqu’au dessus du village des Estables, et M. Nicolas n’estimait qu’à 4 500 mètres[34] la route à exécuter, ou à mettre en état, pour arriver au sommet du mont.

B. Qui a fourni les fonds pour les observatoires existants ?

M. Louis Figuier[35] nous répond pour l’Aigual et nous donne les renseignements les plus utiles sur le point qui nous occupe. Il nous dit que le Conseil général de l’Hérault commença par voter 3 000 fr. ; celui du Gard y répondit par une somme de 5 000 fr. ; le Ministre des Travaux publics alloua 10 000 fr. ; l’Association Française pour l’avancement des sciences 5 000 fr. ; la Société d’agriculture de l’Hérault 1 000 fr. ; un généreux ami des sciences (M. Bischoffsheim) 5 000 fr. ; l’administration des Forêts 25 000 fr.. En quelques mois, la commission d’initiative avait réuni 54 000 fr. ; 4 000 fr. de plus qu’elle n’avait demandé.

À ce moment, voyant le projet réussir, tout le monde voulut aider la commission. La ville de Nîmes vota à son tour une subvention ; la Société météorologique de l’Hérault apporta son tribut ; le bureau central météorologique s’offrit à fournir gratuitement les instruments ; le Ministre de l’Agriculture se chargea de l’entretien ; enfin, les chambres votèrent une somme de 50 000 fr.[36], de sorte que les promoteurs du projet se virent tout à coup à la tête d’une fortune inespérée et firent alors les choses grandement.

Le docteur Pamard, d’Avignon[37], nous donne les renseignements les plus circonstanciés pour l’observatoire du Ventoux. M. Bischoffsheim, après une simple conversation avec un des membres de la commission d’initiative, s’inscrivit pour une somme de 10 000 fr. ; l’Association Française vota 2 000 fr. ; la Société scientifique de Vaucluse 500 fr. ; le Conseil général de Vaucluse 20 000 fr. ; la ville de Bédoin (aux pieds du mont) 10 000 fr. ; la ville de Carpentras 1 000 ; les autres communes du département, environ 3 000 fr. ; la chambre de commerce d’Avignon 1 000 fr. ; la compagnie du chemin de fer P.-L.-M. 2 000 fr. ; souscriptions particulières 10 000 fr. Les conseils généraux des Bouches-du-Rhône, de l’Hérault, de l’Ardèche, de la Drôme, du Rhône, de la Haute-Saône, du Var, le conseil municipal de Toulon, etc., chacun son tribut ; le Ministre des Travaux publics 10 000 fr.[38] ; les chambres 50 000 fr. !!!

Il ne nous a pas encore été possible de savoir comment s’y sont pris les initiateurs des observatoires du Puy-de-Dôme et du Pic-du-Midi ; cependant on peut voir, dans Figuier[39], que le Ministre de l’instruction publique a versé, pour ce dernier, la somme ronde de 80 000 fr.

C. Qui pourrait fournir les fonds pour l’observatoire du Mezenc ?

Ce que nous venons de dire pour l’Aigual et le Ventoux nous l’indique : nous pouvons espérer une foule de subventions de la part des départements intéressés, des sociétés savantes et de l’État.

Notre département nous refuserait-il une subvention ? C’est peu probable. L’arrondissement de Brioude a vingt-six communes dommageables par l’Allier ; celui du Puy, vingt-deux communes sujettes aux inondations de la Loire ; l’arrondissement d’Yssingeaux huit communes pouvant craindre les crues du même fleuve. Ce dernier arrondissement, verrait ses montagnes devenir le rendez-vous d’une foule de touristes. Il est monté mille sept cents étrangers au Pic-du-Midi en 1882[40], il pourrait espérer un concours au moins pareil. Ce serait pour lui une source de richesses et un prétexte à la construction de nouvelles voies ferrées[41]. Le Puy deviendrait un centre météorologique important ; notre agriculture profiterait la première des indications fournies par la montagne ; tout le département aurait à honneur d’avoir un des observatoires les mieux placés de France. Toutes ces raisons réunies et aussi la crainte, en ne mettant pas la première mise, de se voir refuser toute autre subvention, forcerait la Haute-Loire à faire des sacrifices. L’Ardèche nous donnerait, pour les mêmes raisons, car elle y est aussi intéressée que notre pays. Le Mezenc lui appartient presque autant qu’à nous ; il a vue sur ses vallées profondes, sur ses rapides cours d’eau et surveille le Rhône ; les touristes la traverseraient à l’aller ou au retour ; elle, qui a donné pour le Ventoux, ne pourrait refuser pour le Mezenc. Le Conseil général de la Loire[42], saisi, à sa session d’août 1881, de la demande de création d’un observatoire sur le mont Pilat, lui a, sur le rapport de l’ingénieur en chef, M. Péronnel, préféré de beaucoup celui du Mezenc, comme offrant, pour toute la région, une importance bien supérieure ? C’est d’un bon augure pour notre cause. Enfin, nous pouvons compter d’avance sur l’Allier, dont la Commission météorologique a été la première à appuyer et à patronner vivement le projet de M. Nicolas[43].

Des vingt-cinq départements interrogés en août 1880, par M. Hébert, quatorze ont répondu à l’appel et « ont énergiquement réclamé la construction aussi rapide que possible de notre utile établissement »[44]. M. Nicolas[45] nous a conservé les noms de ces départements : ce sont, sans compter l’Ardèche, la Loire et l’Allier : le Puy-de-Dôme, la Nièvre, le Cher, le Loir-et-Cher, le Maine-et-Loire, l’Indre-et-Loire, la Loire-Inférieure, la Saône-et-Loire, la Drôme, l’Aveyron et le Rhône. Il serait permis de demander à ces départements d’appuyer, par le vote d’une subvention conditionnelle et à plusieurs termes, le vote favorable émis par eux. On pourrait interroger à nouveau les Bouches-du-Rhône, le Cantal, la Corrèze, la Creuse, le Gard, l’Isère et la Lozère, dont les réponses ont malheureusement été égarées. Enfin, les départements qui, comme le Loiret[46], ont demandé l’avis des corps savants, ne pourraient nous refuser aujourd’hui que nous avons l’appui du Conseil météorologique de France. L’Hérault et le Vaucluse[47], dotés chacun d’un observatoire, ont été les seuls à refuser catégoriquement.

La Loire traverse un certain nombre de villes importantes : Roanne, Nevers, la Charité, Cosne, Gien, Orléans, Blois, Tours, Saumur, Nantes, etc., lesquelles pourraient nous venir en aide. Il en serait de même d’Issoire, Vichy et Moulins qu’arrose l’Allier.

Ne perdons pas de vue que l’Association française pour l’avancement des sciences, qui a donné 2 000 fr. pour le Ventoux, 5 000 fr. pour l’Aigual[48], s’est également prononcée pour le Mezenc, à sa session de Reims, 1880[49]. Le Conseil central météorologique[50] a déclaré notre projet d’utilité publique, le 21 avril 1881 et nous a promis les instruments et le concours de l’État. Or, ce concours s’est traduit pour l’Aigual et le Ventoux par un vote des Chambres de 50 000 fr.[51]. Enfin, nous pouvons encore espérer de fortes sommes des Ministères : celui de l’Agriculture a pris l’Aigual en main et s’est chargé des dernières dépenses[52] ; celui des Travaux publics a donné 40 000 fr. à l’Aigual, 10 000 fr. au Ventoux ; celui de l’instruction publique 80 000 fr. au Pic-du-Midi[53]. Ces sommes rondes sont d’un bon augure pour l’avenir et permettent de croire, qu’avec un peu d’insistance, la Haute-Loire, qui n’a pas démérité, pourrait peut-être profiter, elle aussi, des faveurs ministérielles.

Autre point à remarquer : c’est que, près des observatoires, il faut toujours une hôtellerie, pour loger les ouvriers au moment des travaux, pour recevoir les nombreux touristes, lorsque le monument est terminé. Or, ne serait-il pas possible à l’Administration des forêts d’aliéner, à cet effet, la maison du garde du Mezenc et, la somme résultant de la vente, la faire servir à la construction de l’observatoire ? Il serait bien entendu que le garde forestier aurait de droit son logement dans ce dernier. La commission de Montpellier a employé un expédient à peu près semblable pour l’observatoire de l’Aigual[54] et a parfaitement réussi dans sa combinaison ; elle a reçu de ce chef, la somme de 25 000 fr. ; la Commission de la Haute-Loire ne pourrait-elle pas user du même moyen que la Commission de Montpellier ? Les questions d’entretien de l’établissement et de rémunération d’un surveillant ou d’un observateur ne doivent pas nous arrêter ici ; pour tous les observatoires créés jusqu’ici et déclarés d’intérêt public, l’État s’est chargé de ces soins ; nous n’avons donc pas à y insister.

On voit, par ces quelques aperçus, que la question financière elle-même n’est pas insoluble et qu’il serait possible de l’aborder hardiment. Ce qui précède ne fait-il pas entrevoir, dans un avenir prochain, l’heureuse réussite de l’œuvre que nous entreprenons ? Les exemples de l’Aigual, du Ventoux, du Pic-duMidi, etc., sont là pour nous guider ; d’autres ont semé, nous n’avons qu’à cueillir ; on nous tend presque la main, refuserons-nous ?

IV. — Emplacement de l’observatoire.

Toutes les Commissions de météorologie des départements consultés, l’Association française pour l’avancement des sciences, la Société agricole et scientifique de la Haute-Loire, le Conseil central météorologique de Paris, etc., se sont unanimement prononcés pour placer l’observatoire du Mezenc au sommet de la montagne, aussi ne reviendrions-nous pas sur cette question, s’il ne nous avait été donné de voir un certain nombre de personnes désapprouver ce projet et préférer l’emplacement au pied du mont, près de la maison du garde. Le choix de l’emplacement, au sommet, est cependant basé sur des raisons péremptoires.

Un observatoire, le mot l’indique, doit pouvoir observer dans tous les sens, n’avoir la vue limitée d’aucun côté ; borner sa perspective dans une seule direction, c’est diminuer d’autant sa zône d’action et amoindrir son influence. Le général de Nansouty, qui avait bâti, au début, à mi-côte du Pic-du-Midi, renonça bientôt à cet observatoire pour en bâtir un second au sommet du Pic[55]. Or, il est certain, que l’architecte qui a construit la maison du garde du Mezenc, doit avoir cherché pour elle une position aussi abritée que possible ; que celle-ci a la vue limitée de tous côtés, sauf au couchant ; qu’enfin, il est impossible au garde de voir, de chez lui, les nuages de l’Ardèche ; que ferait donc un observatoire dans pareil emplacement ?

D’un autre côté, l’on ne peut placer l’observatoire dans un autre point au pied de la montagne. Au nord, la position est trop froide et l’on se prive gratuitement de la vue des sources de la Loire et de l’Allier. Au midi, l’escarpement est trop rapide et le monument, placé complètement dans l’Ardèche, devient inutile pour la Haute-Loire. Il en est de même pour le levant. Au couchant, la vue est limitée par le mont d’Alambre et le mont Tourte. Le sommet seul du Mezenc permet l’observation du tour de l’horizon, et la surveillance de toute la chaîne des Cévennes. De ce point seul l’observatoire peut espérer pouvoir se mettre en communication, optiquement, avec l’Aigual, le Ventoux et le Puy-de-Dôme.

Avec le projet d’emplacement à la base, la question financière change elle-même complètement de face. L’observatoire n’a plus qu’un rayon insignifiant, ne peut servir que pour la Haute-Loire, devient une simple loge armée d’un baromètre et d’un thermomètre et ne peut espérer, comme observateur, qu’un garde absolument incapable de recherches originales et personnelles. Bien plus, il peut empêcher plus tard la création d’un véritable observatoire. Or, n’étant plus un établissement d’intérêt public, utile à un grand nombre de départements, il ne peut plus compter, ni sur les subventions extra-départementales, ni sur les largesses de l’État. Il devient un établissement misérable, non susceptible de développement et destiné à succomber, tôt ou tard, faute d’entrain et d’entretien[56].

Aux personnes qui croient impossible de bâtir au sommet du Mezenc, à cause de la hauteur de celui-ci (1 754 mètres), l’on peut répondre par l’exemple d’observatoires plus haut placés encore. Le mont Washington, en Amérique, a 1 916 mètres ; le Ventoux 1 927 mètres[57] ; le Simplon 2 010 ; le petit Saint-Bernard 2 160 mètres ; l’Infernet, près Briançon, 2 367 mètres ; le grand Saint-Bernard 2 478 mètres ; le Pic-du-Midi a deux stations : l’une à mi-côte, à 2 366 mètres ; l’autre principale, au sommet du pic, à 2 877 ; celui de l’Etna, 2 943 ; celui, enfin, de Pike’s-Peak, en Amérique (Colorado), a l’altitude énorme de 4 313 mètres[58].

D’ailleurs le sommet du Mezenc a été, pendant longtemps, le siège d’un château-fort, détruit seulement au 15me siècle et dont l’histoire a conservé les noms des possesseurs : les familles de Fay, de Valentinois, l’Hermite de la Faye, de Callard, Talaru-Chalmazel etc.[59] Plus tard, l’illustre Cassini s’y installe pour faire des études d’astronomie et de géodésie et s’y fait construire une petite maisonnette dont on voit encore les ruines (Tour de Cassini).

Trouver un observateur pour se cloîtrer dans la tour et lui procurer de l’eau potable sont[60] des difficultés qui ont été résolues pour des observatoires plus hauts que le Mezenc et qui se résoudraient certainement pour celui-ci. Nous ne sommes pas les premiers à vouloir élever un observatoire ; nous pouvons donc demander des conseils à ceux qui en ont déjà construit ; nous pouvons leur écrire, nous mettre en relation avec eux, leur demander comment ils ont fait, employer les moyens qu’ils ont employés, suivre la route qu’ils ont suivie. Ils nous ont ouvert la voie, nous n’avons qu’à marcher après eux. Nous réussirons sûrement, puisqu’ils ont réussi.

Le Puy, 25 juin 1885.

Dr COIFFIER.




  1. Lettre de M. Nicolas à M. Faye. Le Puy, 9 juillet 1869.
  2. Lettre de M. Nicolas à M. Guerrier. Nolhac, 14 août 1880.
  3. Même lettre de M. Nicolas à M. Guerrier, 14 août 1880.
  4. Rapport relatif à l’érection d’un observatoire au Mezenc, par M. Nicolas, Nolhac le 30 mars 1881.
  5. Lettre de la commission de l’Allier à celle de la Haute-Loire, 31 juillet 1880.
  6. Lettre de la commission de l’Allier à celle de la Haute-Loire, 31 juillet 1880.
  7. Premier avant-projet, au dossier laissé par M. Nicolas.
  8. Circulaire de la commission de l’Allier, signée A. Doumet et Hébert.
  9. Lettre de la commission de l’Allier, à celle de la Haute-Loire, Moulins, 31 juillet 1880.
  10. Même lettre.
  11. Rapport de M. Nicolas à la commission de la Haute-Loire, Nolhac, 30 mars 1881 et la lettre de la commission de l’Allier à celle de la Haute-Loire, le 11 août 1881.
  12. Même lettre, Moulins le 11 août 1881. Cachet de la commission.
  13. Même lettre, no11, dans le dossier laissé par M. Nicolas.
  14. Deuxième avant-projet, au dossier Nicolas.
  15. Lettre de M. Bertrand-Nicolas au Dr Morel, Béziers, 16 juin 1885.
  16. Voir procès-verbal de la séance du 30 mai 1885, de la commission météorologique de la Haute-Loire.
  17. Procès-verbal de la séance du 4 juin 1885 de la Société agricole et scientifique.
  18. Procès verbal de la séance du 20 juin 1885 de la Commission météorologique.
  19. Même procès-verbal.
  20. Lettre, du 16 juin 1885, de M. Bertrand Nicolas au président de la Société agricole et scientifique.
  21. Louis Figuier. Année scient. 1881, p. 30.
  22. Observatoire du Mont-Ventoux. par le Dr Pamard. Brochure, p. 5.
  23. Carte de l’État-Major.
  24. Le Mezenc domine encore les monts Lozère, dont la cime dominante, le Mont-Finiels, n’a que 1 702 mètres.
  25. Guide de l’étranger dans la Haute-Loire. Malègue, p. 55.
  26. Voir carte d’État-Major.
  27. Haute-Loire, par Adolphe Joanne p. 11.
  28. Carte de l’État-Major.
  29. Joanne, loc. cit., p. 11 et 19.
  30. Voir dossier Nicolas.
  31. Lettre de M. Bertrand Nicolas au docteur Morel. Béziers, 16 juin 1885.
  32. Figuier, Ann. scient., de 1883, p. 55.
  33. V. brochure du docteur Pamard, p. 7 : Observatoire du mont Ventoux.
  34. Second avant-projet.
  35. Année scientifique de 1883, p. 56.
  36. Lettre de M. Bertrand-Nicolas au docteur Morel, 16 juin 1885.
  37. Loc. cit., p. 11.
  38. Figuier, Ann. scient. 1881.
  39. Ann. scient.1882, p. 70.
  40. Année scientifique, 1882.
  41. Le chemin de fer, si désiré, du Puy dans l’Ardèche, à travers les cantons du Monastier et de Fay, ne tarderait pas, sans doute, à entrer dans une période d’exécution.
  42. Lettre de la Société de météorologie de l’Allier, 11 août 1881.
  43. Voir Historique.
  44. Lettre de M. Hébert, 11 août 1881.
  45. Lettre de M. Hébert, 31 juillet 1880, au dossier Nicolas.
  46. Lettre de M. Hébert à M. Nicolas, 3 août 1881.
  47. Même lettre.
  48. Voir pages 16 et 17.
  49. Voir l’Historique, p. 3.
  50. Ibid.
  51. Voir plus haut, pages 16 et 17.
  52. V. p. 16 et 17.
  53. Figuier, Ann. scient. 1882, p. 70.
  54. Figuier, Ann. scient. 1883, p. 55.
  55. Voir dossier Nicolas, 1re partie.
  56. Exemple de l’anémomètre de Ronzon, près le Puy.
  57. Brochure citée du docteur Pamard. Observatoire du mont Ventoux.
  58. Figuier, Ann. scient. 1882, p. 73.
  59. Voir : Seigneurie du Mezenc, par Truchard du Molin, le Puy 1874.
  60. Citernes du Pic-du-Midi revêtues de ciment Vicat. Voir Figuier, Ann. scient., p. 72.