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Proverbes dramatiques/Les Bons

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Proverbes dramatiquesLejayTome IV (p. 131-155).


LES BONS,


CINQUANTE-DEUXIEME PROVERBE.


PERSONNAGES.


M. DEGRANTIER, Financier. Habit brun, brodé, veste d’or.
Mad. DEVILLEMARE, femme de M. Degrantier. En robe du matin, avec un collet monté.
M. DUPONT, Secretaire de M. Degrantier. Habit & veste grise, galonné d’un petit galon d’or.
L’ABBÉ DE LA SOURDIERE. En habit noir, manteau, rabat, & bien poudré.
M. DESPRÉS, Employé de Chartres. Habit anglois brun, à boutons plats, veste verte, avec un petit galon d’or.
M. DEMERIN, Commis. Habit de petit velours, complet, boutons d’or.
DUBOIS. Habit rouge, complet, à boutons d’or.
LAFOND. Habit gris, complet, à boutons d’or.
DE L’ISLE, Valet-de-Chambre de M. Degrantier. Habit gris-de-fer, galonné d’or, veste d’or.
M. HOCHEPOT, Maître-d’Hôtel de M. Degrantier. Habit verd, grand galon d’or, veste d’or.


La Scène est dans le Cabinet de M. Degrantier.



Scène premiere.

M. DEGRANTIER, M. DUPONT.
M. DEGRANTIER, en entrant avec des papiers à la main.

Ah ! vous êtes ici, Monsieur Dupont, je vous faisois chercher par-tout.

M. DUPONT.

Il y a une demi-heure que j’attends.

M. DEGRANTIER.

Ah ! ça ! cette saisie, il faudra la faire rendre.

M. DUPONT.

Mais, Monsieur, c’est la seconde fois que ces gens-là sont pris en flagrant délit.

M. DEGRANTIER.

On n’en sait rien, ainsi n’en parlez pas.

M. DUPONT.

Je sais bien que Madame votre mere s’intéresse pour eux ; & je lui ai dit qu’ils n’étoient pas dans le cas qu’on leur fît de grace.

M. DEGRANTIER.

Vous avez bien fait ; mais Madame de Franville m’a dit qu’elle se brouilleroit avec moi, si je ne finissois pas cela, comme elle le desire ; ainsi, vous voyez bien…

M. DUPONT.

Il n’y aura qu’à faire accroire à Madame votre mere que c’est à sa considération.

M. DEGRANTIER.

Sans doute.

M. DUPONT.

Monsieur veut-il signer cette délibération d’hier ?

M. DEGRANTIER.

Oui, donnez. (Il signe.)

M. DUPONT.

J’ai répondu au Receveur d’Etampes, qu’il faut qu’il fasse des poursuites.

M. DEGRANTIER.

Il faut ajoûter, sans quoi il sera cassé.

M. DUPONT.

Je l’ai mis aussi.

M. DEGRANTIER.

Avez-vous les deux bons pour cet Entrepôt de tabac, & le Grenier à sel ?

M. DUPONT.

Oui, Monsieur, les voilà.

M. DEGRANTIER.

C’est très-bien.

M. DUPONT.

Si Monsieur vouloit donner l’Entrepôt de tabac à mon Frere.

M. DEGRANTIER.

Votre frere ? Mais je l’ai placé.

M. DUPONT.

Oui, Monsieur ; mais il n’a que huit cents francs.

M. DEGRANTIER.

Il est encore bien-heureux.

M. DUPONT.

Mais, Monsieur, à moi, il y a long-temps que vous m’en promettez un.

M. DEGRANTIER.

Nous verrons cela, une autre fois. Est-ce que vous voulez me quitter ?

M. DUPONT.

Non, Monsieur, assurément ; mais je le ferois exercer.

M. DEGRANTIER.

Cela ne se peut pas, il faut exercer soi-même.

M. DUPONT.

Mais, Monsieur, il y a des exemples…

M. DEGRANTIER.

Oui, autrefois ; mais, à présent, cela ne se fait plus.

M. DUPONT.

Mais, le Grenier à sel ? Mon pere est dans cette Ville-là, & en le mettant sous son nom…

M. DEGRANTIER.

Votre pere ? votre pere n’entend rien à ces affaires-là.

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Scène II.

M. DEGRANTIER, L’ABBÉ, M. DUPONT.
DE L’ISLE, annonçant.

Monsieur l’Abbé de la Sourdiere.

M. DEGRANTIER.

Ah ! Monsieur l’Abbé, je suis charmé de vous voir.

L’ABBÉ.

J’avois peur de ne pas vous trouver.

M. DEGRANTIER.

Je devois sortir, ce matin ; mais une affaire que j’avois, est remise ; j’en suis bien aise, parce que j’ai l’honneur de vous voir.

L’ABBÉ.

C’est que j’ai une grande affaire à vous communiquer : c’est de la Vicomtesse ; elle vouloit venir elle-même ; mais elle a été obligée d’aller à Versailles.

M. DEGRANTIER.

Qu’est-ce que c’est ?

L’ABBÉ.

C’est pour un homme qu’elle protège beaucoup ; vous lui ferez le plus grand plaisir, si vous pouvez lui donner un Entrepôt de tabac, ou un Grenier à sel, qui est dans votre Département. Voilà son mémoire ; vous verrez les droits de cet homme-là ; elle ne demande pas à propos de rien.

M. DEGRANTIER.

Je n’ai pas besoin de voir : ces deux emplois ne sont pas de mon Département, & je n’y peux rien du tout.

L’ABBÉ.

On lui avoit pourtant dit que cela vous regardoit.

M. DEGRANTIER.

Je le voudrois très-fort, je serois enchanté de pouvoir lui faire ce plaisir-là, ainsi qu’à vous.

L’ABBÉ.

Quoi, ni l’un ni l’autre ?

M. DEGRANTIER.

Ni l’un ni l’autre.

L’ABBÉ.

Elle y compte, pourtant.

M. DEGRANTIER.

J’en suis désespéré.

L’ABBÉ.

Elle se plaint déjà beaucoup de vous, au moins.

M. DEGRANTIER.

De moi ?

L’ABBÉ.

Oui, vraiment ; elle dit que vous la négligez depuis quelque temps.

M. DEGRANTIER.

Elle est bien-bonne ; j’aurai l’honneur de lui aller faire ma cour, incessamment.

L’ABBÉ.

Je lui dirai donc que cela ne vous regarde pas.

M. DEGRANTIER.

Si vous voulez bien. Où allez vous donc, Monsieur l’Abbé ? Est-ce que vous ne dînez pas ici ?

L’ABBÉ.

Non, je ne peux pas avoir cet honneur-là, aujourd’hui.

M. DEGRANTIER.

Mais, quand vous verra-t-on ?

L’ABBÉ.

Sûrement demain ou après. Ah ! ça ! vous êtes en affaire, laissez-moi aller.

M. DEGRANTIER.

Vous le voulez ?

L’ABBÉ.

Vous vous moquez de moi.

M. DEGRANTIER.

Ne m’oubliez pas.

L’ABBÉ.

Non, non.

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Scène III.

M. DEGRANTIER, M. DUPONT.
M. DEGRANTIER.

Où en étions-nous ? Ah ! ces deux Cavaliers qui ont été pris avec du tabac ?

M. DUPONT.

Monsieur, voilà le procès-verbal.

M. DEGRANTIER.

Allons, il faut écrire au Major. Savez-vous où est le Régiment ?

M. DUPONT.

Non, Monsieur.

M. DEGRANTIER.

Vous vous en informerez.

M. DUPONT.

Oui, Monsieur.

M. DEGRANTIER.

Il faut répondre à Monsieur Delorme, à propos. Écrivez. Ne manquez pas, Monsieur, si-tôt la présente reçue.

M. DUPONT, écrivant.

Reçue ?

M. DEGRANTIER.

Reçue, de faire faire l’état que vous me proposez.

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Scène IV.

M. DEGRANTIER, M. DUPONT, DE L’ISLE.
DE L’ISLE.

Monsieur, il y a là un Employé de Chartres, qui demande à vous parler.

M. DEGRANTIER.

Savez-vous ce qu’il veut ?

DE L’ISLE.

Non, Monsieur ; il dit que c’est quelque chose de très-pressé.

M. DEGRANTIER.

Faites-le entrer.

DE L’ISLE.

Entrez, Monsieur.

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Scène V.

M. DEGRANTIER, M. DUPONT, M. DESPRÉS.
M. DEGRANTIER.

Eh bien ! Monsieur, qu’est-ce qu’il y a ? pourquoi venez-vous à Paris sans congé ?

M. DESPRÉS.

Monsieur, c’est que je viens vous demander vos bontés.

M. DEGRANTIER.

Pourquoi faire ?

M. DESPRÉS.

C’est que si Monsieur vouloit…

M. DEGRANTIER.

Parlez donc.

M. DESPRÉS.

Le Grenier à sel d’Épernon est vacant, & il ne dépendroit que de Monsieur de faire ma fortune.

M. DEGRANTIER.

Cela ne se peut pas.

M. DESPRÉS.

Mais, Monsieur, considérez…

M. DEGRANTIER.

Allons, Monsieur Dupont, où en sommes-nous ?

DUPONT, lisant.

De faire faire l’état que vous me proposez

M. DEGRANTIER.

Que vous me proposez dans votre lettre du 21 de ce mois.

M. DESPRÉS.

Si j’osois, Monsieur…

M. DEGRANTIER.

Allons, en voilà assez.

M. DESPRÉS.

Mais, Monsieur, si Monsieur vouloit se ressouvenir que j’ai eu une fois le bras cassé par des Contrebandiers, & que j’ai été encore une autre fois blessé…

M. DEGRANTIER.

Vous avez eu une gratification.

M. DESPRÉS.

Il est vrai, Monsieur, aussi je ne me plains pas.

M. DEGRANTIER.

Après, Monsieur Dupont ?

M. DUPONT.

Dans votre lettre du 21 de ce mois.

M. DEGRANTIER.

Du 21 de ce mois ; parce qu’en conséquence je ferai délibérer.

M. DESPRÉS.

Monsieur…

M. DEGRANTIER.

Je vous dis encore une fois que cela ne se peut pas ; & je vous conseille de vous en aller tout de suite, sans quoi on vous apprendra à venir à Paris, sans congé.

M. DESPRÉS.

Monsieur, j’espère que vous me pardonnerez.

M. DEGRANTIER.

Oui ; mais que cela ne vous arrive plus. Allons, adieu.

M. DESPRÉS.

Monsieur, je suis bien fâché…

M. DEGRANTIER.

Allons, allons, c’est bon.

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Scène VI.

M. DEGRANTIER, Mad. DEVILLEMARE, M. DUPONT, DE L’ISLE.
DE L’ISLE.

Madame de Villemare.

Mad. DEVILLEMARE.

Ah ! mon frere, je suis charmée de vous trouver.

M. DEGRANTIER.

Moi, je suis bien aise de voir que vous vous portez bien, à présent.

Mad. DEVILLEMARE.

Ah ! ne parlez pas de cela ; je suis dans un état affreux, depuis huit jours ; j’arrive de la campagne, pour voir ce que je ferai à mes nerfs.

M. DEGRANTIER.

Comment ! est-ce que la campagne ne vous a pas fait de bien ?

Mad. DEVILLEMARE.

Non, vraiment, au contraire.

M. DEGRANTIER.

C’est que vous vous êtes toujours couchée au jour, je le parierois.

Mad. DEVILLEMARE.

Eh bien ! oui ; mais je ne peux pas faire autrement ; ne parlons plus de cela.

M. DEGRANTIER.

Je n’en parlerai pas si vous voulez ; mais si vous vous couchiez comme moi, à minuit, vous verriez que vous vous porteriez à merveille. Je le disois encore hier à votre mari.

Mad. DEVILLEMARE.

Si vous m’aimiez, voilà ce que vous ne lui diriez pas.

M. DEGRANTIER.

Mais je vous demande pardon : c’est parce que je vous aime.

Mad. DEVILLEMARE.

Nous allons le voir ; car je viens vous demander de me faire un plaisir.

M. DEGRANTIER.

Qu’est-ce que c’est ?

Mad. DEVILLEMARE.

Vous connoissez la Marquise de Courrière ?

M. DEGRANTIER.

Oui.

Mad. DEVILLEMARE.

Vous savez comme nous nous aimons ?

M. DEGRANTIER.

Oui, comme les femmes s’aiment.

Mad. DEVILLEMARE.

Vous ne le croyez pas ; cependant rien n’est plus vrai, je l’aime beaucoup, moi. Il y a un homme, pour qui elle s’intéresse vivement ; je me suis chargée de vous demander, pour lui, un Entrepôt de tabac qui est vacant, & que vous…

M. DEGRANTIER.

Il est donné.

Mad. DEVILLEMARE.

Mais il y a un Grenier à sel ?

M. DEGRANTIER.

Tout cela est donné.

Mad. DEVILLEMARE.

Mais son pere doit vous écrire aussi.

M. DEGRANTIER.

Le Pere de la Marquise ?

Mad. DEVILLEMARE.

Oui, vous ne pouvez pas le refuser.

M. DEGRANTIER.

Pourquoi cela ? Il n’est plus en place.

Mad. DEVILLEMARE.

Ah ! mon frere… un homme comme lui !

M. DEGRANTIER.

Mais, Madame, je ne peux pas faire l’impossible.

Mad. DEVILLEMARE.

Ma mere vous en parlera, je vous en avertis.

M. DEGRANTIER.

Ma mere me tourmente toujours ; tenez : Monsieur Dupont peut vous dire qu’il y a deux des ses Protégés, à qui je sauve aujourd’hui les galeres.

Mad. DEVILLEMARE.

Bon, voilà une belle misere ! mon Frere, si vous pouviez, vous me feriez plaisir ; d’ailleurs vous connoissez celui pour qui nous demandons.

M. DEGRANTIER.

Qui est-ce ?

Mad. DEVILLEMARE.

Monsieur Demérin.

M. DEGRANTIER.

Demérin ?

Mad. DEVILLEMARE.

Oui, il est là, dans votre antichambre.

M. DEGRANTIER.

Ah bien ! j’arrangerai cela avec lui.

Mad. DEVILLEMARE.

Je vous en aurai la plus grande obligation.

M. DEGRANTIER.

Ne vous inquiétez pas.

Mad. DEVILLEMARE.

C’est charmant à vous. Je m’en vais, en ce cas-.

M. DEGRANTIER.

Pourquoi ne dînez-vous pas ici ?

Mad. DEVILLEMARE.

Est-ce que je dîne ?

M. DEGRANTIER.

Vous avez tort.

Mad. DEVILLEMARE.

Oui, avec mon estomach. Ah ! ça ! adieu, mon frere. Embrassez-moi donc. (Elle l’embrasse.) Quand est-ce que je vous verrai ?

M. DEGRANTIER.

Ce soir ou demain. (Il la reconduit.) Monsieur Demérin, entrez un peu ici.

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Scène VII.

M. DEGRANTIER, M. DEMÉRIN, M. DUPONT.
M. DEMÉRIN.

Monsieur, Madame votre Sœur a eu la bonté de vous parler en ma faveur.

M. DEGRANTIER.

Oui, oui ; mais je voudrois bien savoir à propos de quoi vous vous avisez de me faire parler, comme cela, par tout le monde.

M. DEMÉRIN.

Monsieur ; c’est que je n’ai osé vous parler moi-même.

M. DEGRANTIER.

Et vous avez bien fait, Monsieur. Je trouve votre demande fort extraordinaire.

M. DEMÉRIN.

Comment, Monsieur ?…

M. DEGRANTIER.

Il me semble que vous deviez être content de l’emploi que vous avez.

M. DEMÉRIN.

Monsieur, ce sont ces Dames qui veulent bien s’intéresser à moi, & qui ont cru que vous voudriez bien me protéger.

M. DEGRANTIER.

Je vous protégerai aussi ; mais c’est pour vous conserver ce que vous avez : & je vous défends de jamais penser à autre chose.

M. DEMÉRIN.

Monsieur, je n’ai pas cru…

M. DEGRANTIER.

Il n’est pas question de cela, Monsieur, je vous le dis très-sérieusement.

M. DEMÉRIN.

Cela suffit, Monsieur.

M. DEGRANTIER.

Pensez-y, & qu’il ne me vienne plus de recommandation à votre sujet : allons, voilà qui est fini.

M. DEMÉRIN.

Monsieur, comme vous voudrez. (Il sort.)

M. DEGRANTIER.

Ces Messieurs-là ne sont jamais contens : avec douze cens francs ; il me semble qu’il y a, pourtant, bien dequoi vivre !

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Scène VIII.

M. DEGRANTIER, M. DUPONT, DE L’ISLE.
DE L’ISLE.

Monsieur, il y a là Monsieur Dubois & un de ses parens.

M. DEGRANTIER.

Qu’est-ce que c’est que Monsieur Dubois ?

DE L’ISLE.

C’est le valet-de-chambre de Madame de Franville.

M. DEGRANTIER.

Faites-le entrer.

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Scène IX.

M. DEGRANTIER, M. DUPONT, DE L’ISLE, DUBOIS, LAFOND.
M. DEGRANTIER.

Qu’est-ce qu’il y a, Monsieur Dubois ?

DUBOIS.

Monsieur, Madame de Franville vous fait bien ses complimens ; & voilà une lettre qu’elle m’a chargé de vous remettre.

M. DEGRANTIER.

Ah ! ah ! voyons. (Il lit la lettre.)

DUBOIS.

Voilà aussi Monsieur Delafond, le frere de Mademoiselle Julie, qu’elle vous recommande.

M. DEGRANTIER, lisant.

C’est le frere de Mademoiselle Julie ?

DUBOIS.

Oui, Monsieur, la femme-de-chambre de Mademoiselle.

M. DEGRANTIER, lisant.

Ah ! je suis bien aise de lui faire plaisir, ainsi qu’à vous, Monsieur Dubois.

DUBOIS.

Monsieur, nous vous serons très-obligés.

M. DEGRANTIER.

Monsieur Dupont, mettez le nom de Monsieur Dubois, au Bon pour l’Entrepôt de tabac ; & à celui du Grenier à sel, celui de Monsieur…

LAFOND.

Delafond, Monsieur, à vous servir.

M. DEGRANTIER.

Vous direz à Madame de Franville, que je ne lui écris pas ; mais que j’aurai l’honneur de la voir, ce soir.

DUBOIS.

Monsieur, je n’y manquerai pas.

M. DUPONT.

Monsieur, c’est fini. (Il donne les Bons à M. Degrantier.)

M. DEGRANTIER, donnant les Bons à Dubois & Lafond.

Tenez, Messieurs. Ah ! ça ! j’espere que vous vous comporterez bien.

DUBOIS.

Ah ! Monsieur, vous pouvez en être bien sûr.

M. DEGRANTIER.

Allons, je suis charmé de vous avoir fait plaisir.

DUBOIS.

Nous vous avons bien de l’obligation, & nous ne l’oublierons jamais.

M. DEGRANTIER.

C’est très-bien. Adieu, adieu.

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Scène X.

M. DEGRANTIER, M. DUPONT, M. HOCHEPOT.
M. HOCHEPOT.

Monsieur est servi.

M. DEGRANTIER.

Allons, Monsieur Dupont, allez-vous-en dîner ; nous achèverons cela tantôt. Revenez de bonne heure.

M. DUPONT.

Oui, Monsieur. (Ils s’en vont.)


Fin du cinquante-deuxième Proverbe.
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Explication du Proverbe :

52. Aux derniers les bons.