Psyché (Laprade)/Argument du livre troisième

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Alphonse Lemerre, éditeur (Œuvres poétiques de Victor de Lapradep. 99-100).

LIVRE TROISIÈME




ARGUMENT



L’OLYMPE OU LE CIEL.
UNION DE L’ÂME HUMAINE AVEC DIEU
DANS UNE AUTRE VIE.


L’absence de Psyché attriste l’Amour son époux et fait un vide dans le ciel. — Éros vient supplier le père des dieux de mettre un terme aux épreuves et à l’exil de l’âme à laquelle il doit s’unir éternellement. — Le dieu médiateur, au moment de la désobéissance de Psyché, avait laissé tomber la première larme versée par un immortel. — Il pleure de nouveau, quoique dieu ; il a expié lui-même la faute de celle qu’il aime en acceptant sa part des douleurs de l’exil. — Les Grâces, ces augustes messagères des suppliants, filles de la Piété, personnification du plus doux attribut de la nature divine, la clémence, les Grâces prient à leur tour pour Psyché. — Elles révèlent le sens de la faute primitive ; elles expliquent cette déchéance si amèrement expiée. — Par la première faute, l’homme, se détachant de l’être infini et prenant conscience de lui-même, a passé de l’immobilité dans le mouvement ascensionnel de la vie. — La douleur était nécessaire à la formation de la personnalité de l’âme humaine, à cette évolution sublime qui défait ramener l’humanité dans le sein de Dieu, comme un être distinct, comme une nouvelle personne admise à participer à la félicité infinie. — Les dieux, à leur tour, racontent comment ils ont désiré cet hymen du ciel et de la terre figuré par leurs amours avec les filles des hommes. — Lorsque le Père tout-puissant sortit de son repos éternel, il y fut conduit par un motif d’amour, car l’amour est le motif essentiel de l’infini. — L’union de Psyché et d’Eros, de l’homme avec Dieu, est nécessaire, en quelque sorte, pour compléter l’être et parfaire l’infini. — Jupiter consent au retour de l’âme dans le ciel, à la réunion des époux mystiques. — Mais l’âme ne saurait remonter dans le ciel par ses propres forces et sans un médiateur divin : Eros descend sur la terre et rapporte dans ses bras Psyché évanouie. — Les noces se célèbrent dans l’Olympe. — Les Muses font entendre le chant nuptial. — Au lieu de la première lampe, pâle et furtive, un astre immortel inonde de lumière la couche de l’hymen condamné jadis à l’obscurité. — Hymne de Psyché : Bénie la première faute ! felix culpa ! bénie la curiosité aujourd’hui satisfaite par la vérité infinie ; béni le désir assouvi dans l’amour éternel. — La mort est bénie, car elle a donné naissance à la résurrection ; la vie de la résurrection est plus belle que la vie d’avant la mort. — De l’hymen d’Eros et de Psyché, la Volupté naquit dans l’Olympe. — Le bonheur infini est engendré par l’union de l’âme et de l’idéal, par le retour de l’humanité au sein de Dieu. — Les divinités exilées rentrent dans l’Olympe. L’hymne universel célèbre la vie bienheureuse et l’anéantissement du mal.