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Quelques développements nouveaux sur les principes émis dans la brochure intitulée: De la formation des églises/De l’unité du Corps de Christ

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De l’unité du Corps de Christ.

Maintenant nous en venons à des points beaucoup plus graves que de simples explications.

Si l’on appelle ce que j’ai dit, de la controverse, je réponds qu’on a insisté pour que je m’explique, afin d’être compris de l’auteur même de la brochure ; je crois m’être borné à peu près à cela. Avant d’en venir à quelques observations sur les passages cités, il y a un point de la plus haute importance mis en question dans la brochure de notre frère. J’avais dit que, en étant préoccupé de la pensée des Églises, on oubliait trop l’idée de l’Église. Quelle n’a pas été ma surprise de voir nier formellement l’unité de l’Église sur la terre, comme si elle n’était pas dans la pensée de Dieu. L’auteur m’attribue l’idée d’une confédération d’Églises, parce que les Églises sont toujours le point de départ de ses pensées. Quant à moi ce n’est pas une confédération d’Églises que je vois dans la Parole, mais l’unité du corps de Christ. Notre frère, en citant Timothée, prétend que lorsque la Parole parle de l’Église, c’est comme si on disait en français, la famille, pour désigner les familles ou chaque famille. (Voyez pages 26 et 27, première réflexion.) Je crois que la Parole de Dieu parle très-clairement d’un corps sur la terre, ayant certains dons et priviléges, comme aussi une certaine responsabilité et une destinée commune ici-bas, quoi qu’elle appartienne au ciel dans les conseils de Dieu. Je vais citer quelques passages par lesquels on verra qu’il est question d’un seul corps, et d’un corps sur la terre doué de certains priviléges pour l’emploi desquels il est responsable également sur la terre, quoique le résultat, qui est la perfection du corps, soit en haut selon les conseils de Dieu. Ainsi on peut considérer ce sujet sous le point de vue de cette responsabilité ici-bas, ou sous celui de l’accomplissement des conseils de Dieu dans les cieux. Voici ces passages de l’Écriture sainte :

Éph. II, 16 : Et qu’il réunît les uns et les autres pour former un corps devant Dieu.—20 : Jésus-Christ étant la maîtresse pierre du coin, en qui tout l’édifice posé et ajusté ensemble, s’élève pour être un temple saint au Seigneur, en qui vous êtes édifiés ensemble pour être un tabernacle de Dieu par l’esprit.—Éph. iv, 4 : Il y a un seul corps et un seul Esprit.—Éph. iv, 16 : Duquel tout le corps bien ajusté et serré ensemble, par toutes les jointures du fournissement, prend l’accroissement du corps, selon la vigueur qui est dans la mesure de chaque partie pour l’édification de soi-même en charité. Les dons sont donnés non pas pour l’édification d’une Église, mais « pour l’édification du corps de Christ, (v. 12). Ils se trouvent placés, non pas dans une Église, mais dans l’Église. Les conséquences de ce principe sont de toute gravité, attendu que si je suis docteur, je ne le suis pas d’une Église, mais dans l’Église. Mais, dira-t-on peut-être, ce corps a son unité dans les cieux. Je réponds que l’apôtre parle du service des membres du corps ici-bas, des jointures de service ici-bas, dont l’œuvre sera terminée quand l’Église sera glorifiée.

Du reste l’application de ce passage à l’Église, société ici-bas, est selon les vues de l’auteur de la brochure lui-même, page 43, et nous pouvons nous convaincre de cette application en lisant avec attention les passages qu’il cite. L’Église est donc un seul corps ici bas, et les dons envoyés d’en-Haut sont des dons placés comme des jointures dans le corps tout entier. On pourrait citer ici toute l’Épître aux Éphésiens, car cette vérité fondamentale et précieuse en forme le sujet d’un bout à l’autre.

La même vérité se retrouve au chapitre 12 de la première aux Corinthiens. Il n’y a qu’un même Esprit… Mais un seul et même Esprit fait toutes ces choses, distribuant à chacun ses dons comme il le trouve à propos. Car comme le corps n’est qu’un, et cependant il a plusieurs membres, mais tous les membres de ce corps qui n’est qu’un, quoiqu’ils soient plusieurs, ne sont qu’un corps, il en est de même de Christ. Ce n’est donc pas une confédération d’Églises, mais un seul corps ; et nous avons ici la constitution divine du corps de Christ qui est l’Église. On ne saurait dire d’une Église particulière, il en est de même de Christ, parce que nulle Église particulière n’est le corps de Christ. Or vous êtes le corps de Christ, et vous êtes chacun un de ses membres, et Dieu a mis dans l’Église, d’abord des apôtres, etc. La même vérité se retrouve Col. ii, 19 ; Rom. xii, 4-6.

J’admets donc pleinement l’existence des Églises dans l’intention de Dieu, mais je dis que la pensée dominante de l’apôtre, ou plutôt de l’Esprit de Dieu sur ce sujet, c’est le corps de Christ, l’Église, et non pas les Églises ; et quoique les dons puissent s’exercer çà et là généralement, mais non pas nécessairement dans une assemblée, dans le principe ils n’étaient pas considérés comme le partage d’une Église, mais comme celui de l’Église, du corps de Christ.

Aussi les chrétiens ne sont pas membres d’une Église, mais de l’Église, savoir du corps de Christ. Dieu a placé chaque membre dans le corps, les membres (1 Cor. xii, v. 12) ne sont qu’un corps. La destinée de ce corps envisagé dans son unité de vie intérieure ici-bas, est une, et envisagé dans sa responsabilité ici-bas, sa destinée comme économie est une aussi. Je ne nie pas que des Églises ne puissent tomber et être ensuite relevées[1] par la repentance, mais l’admission de cette vérité n’exclut pas l’autre. Ignorer, oublier, et à plus forte raison nier cette unité, c’est se priver du principal élément de la doctrine de la Parole sur le sujet que nous traitons. On est alors conduit à s’occuper de questions de confédérations d’hommes, plutôt qu’à reconnaître les droits de l’Esprit de Dieu dans le corps de Christ. C’est pourquoi je dis que je ne parle pas de confédération d’Églises, mais de l’unité de l’Église, du corps de Christ, et j’affirme que les dons du Saint Esprit se trouvent dans ce corps, agissant par ses membres. Cette vérité de l’unité de l’Église comme corps ici-bas, vérité méconnue et défigurée, il est vrai, dans la manière de la présenter comme une confédération, est, dit l’auteur de la brochure, « une erreur fondamentale dans laquelle je suis tombé, et qui jette du faux sur toute mon argumentation » (p. 26). Cette expression l’Église signifie les Églises ou chaque Église (p. 27 et 28) : « La Parole, en envisageant l’Église comme société, ne voit que des Églises et non l’Église. »

Ici il faut être clair et précis. J’affirme que la doctrine de l’unité du corps de Christ est une vérité fondamentale de la parole de Dieu. J’en appelle au 4e Éph., 2 Col., 1 Cor. xii, et Rom. xii, et j’engage tous mes frères à examiner à fond ces passages. J’affirme encore que tous les priviléges de l’Église découlent de ce principe[2], que les dons sont dans l’Église, que les fidèles sont les membres de l’Église, du corps de Christ, et non pas d’une Église. Il est évident que là où ce principe est ignoré ou nié, tout jugement sur l’état de l’Église doit être proportionnellement erroné Les apôtres étaient dans l’Église, et non pas dans une Église. Apollos était aussi bien docteur à Corinthe qu’à Éphèse, parce que l’Église n’était qu’une. Les filles de Philippe remplissaient la fonction qui leur était confiée dans la maison de leur père ; elles faisaient valoir le don qu’elles avaient reçu comme membres de l’Église, du corps de Christ, lors même qu’elles auraient dû se taire dans une assemblée.



  1. Je ne crois pas que nous ayons l’exemple d’une Église dé chue qui ait été relevée.
  2. Je ne dis pas de la connaissance de ce principe, quoique cette connaissance soit très-importante pour que l’Église soit bénie.