Réflexions et prières inédites/07

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Debécourt, Libraire-Éditeur (p. 51-60).


LA SCIENCE.



Toute science vient de Dieu.


On blâme la science, et quelques personnes la croient incompatible avec la piété. Elles se trompent. Mais Dieu doit être le fondement de la science, et c’est de lui qu’elle tiendra son utilité et sa profondeur.

L’histoire renferme les leçons terribles de la Providence ; la morale, les misères éternelles du cœur humain, la physique, la chimie, apprennent à remonter à cette cause mystérieuse et impénétrable qui n’est autre que Dieu même, et dont les plus grands impies ont été forcés de confesser l’existence. Les mathématiques calculent tout, mais s’arrêtent devant l’infini. L’anatomie enseigne l’organisation physique de l’homme, mais tous les efforts de la physiologie n’ont pu réussir à surprendre le secret de la vie, connu de Dieu seul. L’astronomie dans l’immensité de ses merveilles confond l’imagination, et l’homme est forcé de reconnaître Dieu dans tous ses ouvrages. Quelle différence entre le savant athée et le savant pieux ! Il ne faudrait que les nommer pour montrer que Dieu est le flambeau de la science comme de tout le reste ; il inspire l’éloquence, enflamme le génie, tandis que l’impiété l’étouffe et l’éteint. La foi produit Bossuet, Pascal et Newton. Quels noms l’irréligion peut-elle opposer à ceux-là ?

C’est donc à tort qu’on croit la religion ennemie de la science. La simplicité de cœur, qui plaît à Dieu, est le partage le plus ordinaire du savant chrétien. Rien ne mène plus sûrement à l’humilité que la véritable science. Les sciences se perdent dans l’infini, parce que leur terme est Dieu. Plus on marche dans la voie droite des sciences, plus on s’aperçoit que ce qu’on sait n’est rien en proportion de ce qu’on ignore ; le champ s’agrandit à mesure qu’on s’avance, on est forcé de reconnaître son néant devant la grandeur des ouvrages de Dieu et les merveilles de la création, dont l’homme est la plus belle et la plus inexplicable.

Je ne sais rien, ô mon Dieu, sinon que vous m’avez créé et que ma pensée s’élève jusqu’à vous ; c’est assez pour croire que mon âme est immortelle. Sauvez-la par les mérites de Jésus-Christ ; que son sacrifice expie mes fautes, et que, dépouillée un jour de mon corps, je me réunisse à vous dans le ciel !