Racine et Shakespeare (édition Martineau, 1928)/Racine et Shakspeare II/Protestation
Personne plus que moi ne tient que la vie privée des citoyens doit être murée ; ce n’est qu’à cette condition que nous pouvons être dignes de la liberté de la presse. Je me serai bien écarté du dessein de cet ouvrage s’il m’est arrivé de me moquer d’autre chose que des prétentions ridicules des rhéteurs antiromantiques. Si l’Académie n’avait pas jugé à propos de proscrire le romantisme d’un ton de supériorité et de suffisance qui ne convient à personne en parlant au public, j’aurais toujours respecté cette institution surannée.
Malgré tout le besoin que j’en avais, j’ai dédaigné l’esprit que je n’aurais pu obtenir qu’à l’aide d’allusions malignes aux accidents de la vie privée ; et cependant la meilleure partie de l’esprit de nos académiciens ne se compose, dit-on, que d’anecdotes scandaleuses sur le caractère de leurs prédécesseurs.