Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre/I/V/Sec 2/Art 3/A
Les recherches statistiques dans l’aliénation mentale seraient dénuées de tout intérêt, si l’on ne séparait sans cesse les différentes variétés qu’elle présente. Si pour les guérisons cette distinction a été indispensable, elle ne l’est pas moins dans l’article où nous nous occupons des décès.
21 | étaient | maniaques. |
2 | monomaniaques. | |
125 | déments avec paralysie générale. | |
4 | idiots. | |
12 | épileptiques. | |
164 |
Si nous ne prenons que les 84 individus décédés admis pendant l’année 1839, nous trouvons que :
15 | étaient | maniaques. |
1 | monomaniaques. | |
65 | déments paralytiques. | |
3 | épileptiques. | |
84 |
Par conséquent la mortalité est, pour les
Maniaques, comme | 1 | est à | 12,06 |
Monomaniaques, | 1 | 62 | |
Déments, | 1 | 1,84 | |
Épileptiques, | 1 | 16 |
En opérant sur 1,557 malades, admis de 1831 à 1838,
Chiffre des Admissions. | ||||
427 | étaient | déments et paralytiques. | 724 | |
191 | déments sans paralysie. | 307 | ||
312 | maniaques. | 1,418 | ||
90 | maniaques à l’état chronique. | 297 | ||
19 | mélancoliques. | 73 | ||
7 | suicidaires. | » | ||
5 | stupides. | 26 | ||
63 | idiots. | 177 | ||
150 | épileptiques. | 433 | ||
293 | non indiqués. | |||
1557 |
Ce qui fait pour les :
Déments paralytiques, | 1 sur 1,69 |
Déments, | 1 sur 1,60 |
Maniaques, | 1 sur 4,54 |
Maniaques à l’état chronique, | 1 sur 3,36 |
Mélancoliques, | 1 sur 3,80 |
Suicidaires, | » |
Stupides, | 1 sur 5,20 |
Idiots, | 1 sur 2,65 |
Épileptiques, | 1 sur 2,88 |
La démence sans paralysie donne ici une mortalité un peu plus forte que dans la démence paralytique ; mais nous ignorons si, dans les registres où nous avons puisé nos matériaux, cette fâcheuse complication a toujours été mentionnée avec soin.
Les déments donnent le plus grand nombre de décès, puis les idiots et les épileptiques : la manie chronique et la mélancolie fournissent un chiffre plus élevé que la manie, qui vient, avec la stupidité, en dernier lieu. La monomanie, surtout quand elle ne s’accompagne point de penchant au suicide, donne une proportion si faible, qu’il est plus rationnel d’attribuer, dans tous les cas, la mort à une affection incidente qu’au progrès de la maladie mentale. Nous n’avons pu recueillir que les documents comparatifs qui suivent :
VARIÉTÉS DE DÉLIRE. | M. Esquirol. | M. de Boutteville. | M. Rech. | M. Greco. | M. Bonacossa. | |||||
Manie. |
39 | 18 | 2 | 293 | 34 | |||||
Monomanie. |
25 | 10 | 8 | 89 | 60 | |||||
Démence. |
89 | 120 | 13 | 70 | 70 | |||||
Idiotisme. |
» | 4 | 2 | 6 | 17 | |||||
Non indiquées. |
» | 9 | » | » | 7 | |||||
Épilepsie. |
» | 7 | 1 | » | » | |||||
Totaux. |
153 | 168 | 26 | 458 | 188 |
Il y a assez de conformité entre ces résultats et ceux que nous avons obtenus. Cependant nous voyons une proportion bien considérable de monomaniaques (8 sur 26) dans le compte rendu de M. Rech. Nous serions portés à croire que quelques déments auraient été compris dans ce nombre. Plusieurs observations qu’il rapporte (monomanie avec paralysie générale) autoriseraient cette supposition. Pour MM. Greco et Bonacossa, la manie donne le plus grand nombre de morts : chez l’un (Greco) la monomanie vient en deuxième ligne, puis la démence ; chez l’autre, c’est le contraire.