Recueil des lettres missives de Henri IV/1578/19 août ― À monsieur de Lardimalie

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1578. – 19 août.

Imprimé. – Lettres de Henri IV.... publiées par N. L. P. Paris, 1814, in-12, p. 84 ; et en extrait dans M. de Courcelles, Histoire des Pairs de France, t. IX, article Foucauld, p. 25.


À MONSR DE LARDIMALIE[1].

Monsr de Lardimalie, Desliberant partir bientost pour aller recueillir la Royne et ma femme qui s’en viennent en ce pays[2], j’ay advisé de vous escrire la presente pour le desir que j’ay d’estre accompaigné de mes serviteurs et amys, au nombre desquels je vous tiens pour l’un des plus affectionnez, vous priant bien fort de vous tenir prest pour me venir trouver lorsque je vous manderay. Et Vous serez le trez-bien venu, et me ferez un singulier plaisir, lequel je recognoistray en toutes les occasions qui s’en presenteront, d’aussy bonne volonté que je prie le Createur vous tenir, Monsr de Lardemalie, en sa saincte et digne garde.

De Montauban, le xixe août 1578.

Vostre bien bon amy,
HENRY.


  1. Jean Foucauld, seigneur de Lardimalie, etc. baron d’Auberoche, fils de Bernard Foucauld et de Gabrielle de la Faye, fut nommé, le 15 juin 1574, gouverneur du comté de Périgord et de la vicomté de Limoges ; le 29 juillet 1576, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi de Navarre. Il devint chambellan de Henri IV, roi de France, et fut tué d’un coup de canon en 1606.
  2. La reine Marguerite, dans ses Mémoires, parle aussi de cet accueil : « Dans peu de temps nous fûmes en Guyenne, où dés que nous entrasmes dans le gouvernement du roy mon mary, l’on me fist entrée par tout. Il vint au-devant de la royne ma mere jusques à la Reolle, ville que ceux de la Religion tenoient : la desfiance qui estoit encor alors (la paix n’estant encore bien establie) ne luy ayant peu permettre de venir plus oultre. Il y estoit trés-bien accompaigné de tous les seigneurs et gentilhommes de la Religion de Gascongne, et de quelques catholiques. » (Édition de M. F. Guessard, p. 158.)
    C’estoit, dit d’Aubigné, au temps de la fin d’aoust 78, sur le point que la Royne mere et sa fille arrivoient à Bordeaux, et de là s’acheminerent en une maison entre Saint-Macari et la Reole, où le roi de Navarre les fut recevoir accompagné de six cens gentilhommes. » (Hist. univ. t. II, l. IV, chap. II.)
    « La Royne mère, dit Mézeray, estoit en Guyenne, où elle estoit allée conferer avec le roy de Navarre, sous pretexte de luy mener sa femme, qu’il n’aimoit gueres et dont il estoit encores moins aimé. » (Abrégé chronologique.)