Revue des Romans/Ad.-S. Saint-Valry

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Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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SAINT-VALRY (M. de).


MADAME DE MABLY, 1837. — Arthur, beau rêveur de dix-huit ans, s’est lié d’amitié avec Pierre, jeune peintre, élève de Guérin. Pierre le présente chez Mme de Mably, sa maîtresse, qui, après avoir quitté son mari pour suivre un colonel italien mort peu après à l’armée, a juré qu’elle n’aurait plus qu’un seul amant, et que cet amant sera Pierre. Nonobstant cette résolution dont il est instruit, Arthur devient passionnément amoureux de Mme de Mably, qui n’a des yeux que pour Pierre, et n’a pour Arthur que de l’indifférence. Celui-ci découragé s’éloigne et se fait soldat. Une double douleur l’attendait au retour ; il voit mourir successivement Pierre et Mme de Mably. Le mauvais succès de son premier amour fait renoncer Arthur à cette passion ; la poésie, qu’il courtise, ne lui étant pas une maîtresse plus prodigue de faveurs, il renonce à la poésie. Une seconde amitié qu’il essaye ne lui rapporte que des froissements et des mécomptes ; il renonce à l’amitié. Détrompé partout, en désespoir de cause, il se jette dans la politique, à laquelle il finit par renoncer. Enfin, de renoncement en renoncement, il finit par renoncer au monde, et va se réfugier en Italie dans un couvent de Camaldules.