Revue des Romans/Dorvigny

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Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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DORVIGNY, né vers 1734, mort en 1812.


LA FEMME À PROJETS, ou l’Abus de l’esprit et des talents, 4 vol. in-12, 1808. — L’héroïne de ce roman, fille d’un huissier qui a fait fortune à la Martinique, reçoit une éducation très-virile à Marseille, en l’absence de ses parents. Pour mettre à profit les leçons d’escrime, d’équitation et de natation, auxquels elle est parvenue à exceller, elle s’engage comme matelot sur un bâtiment marchand. On la ramène, mais bientôt elle s’échappe de nouveau de la maison de ses instituteurs. Toujours habillée en homme, elle prend querelle dans un bal, blesse dangereusement son adversaire, et se fait renfermer. Pour sortir de captivité, elle consent enfin à être femme une fois en sa vie : elle se fait enlever et épouser par un Anglais, avec lequel elle s’embarque pour aller re cueillir une succession à la Martinique. Peu après son arrivée, elle s’embarque de nouveau, aborde chez les sauvages, qu’elle entreprend de civiliser et dont elle devient la souveraine. Le nouvel empire ne prospère pas ; la reine, détrônée et devenue veuve, est trop heureuse d’épouser un gouverneur espagnol qui la ramène à Madrid. Elle revient en France par mer, est accueillie par une tempête, fait naufrage, et toute sa fortune est engloutie. Arrivée à Paris, elle met un louis à la loterie, gagne un terne de 132 000 livres, qu’elle dissipe en prodigalités. Enfin, après avoir été souffleuse de comédie, elle se fait maîtresse de pension, à la grande satisfaction de tous les pères et mères qui lui confient leurs filles, pour puiser chez cette institutrice de nouvelle espèce des leçons de prudence, de modération et de sagesse. — Tout cela n’est ni bien neuf, ni bien moral, ni bien piquant ; et malgré les innombrables aventures de l’héroïne, ce livre a le grand défaut d’être dénué d’intérêt.

On a encore de cet auteur : Le nouveau Roman comique, 2 vol. in-12, 1799. (Nouv. éd.) 4 vol. in-12, 1801. — Madame Botte, 4 vol. in-12, 1800. — *Les quatre Cousins, 2 vol. in-12, 1800. — Les Amants du faubourg Saint-Marceau, 4 vol. in-18, 1801. — *Ma Tante Geneviève, 4 vol. in-18, 1801. — Ménage diabolique, 2 vol. in-12, 1801. — Les Mille et un guignons, 4 vol. in-12, 1806.