Revue des Romans/François Barbé-Marbois

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Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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BARBÉ-MARBOIS (le comte), né en 1745, mort en 1837.


JOURNAL D’UN DÉPORTÉ NON JUGÉ, 2 vol. in-8, 1835. — Le 25 septembre 1797, la corvette la Vaillante quitta Rochefort, en destination pour la Guyane, ayant à bord M. Barbé-Marbois et quinze autres proscrits, victimes comme lui du coup d’État du 18 fructidor ; mais ces malheureux, que rapprochait une commune adversité, étaient loin d’appartenir à la même opinion : c’étaient MM. Pichegru, Berthelot, Lavilleheurnois, l’abbé Brottier, Delarue, Rovère, d’Ossonville, Willot, Bourbon de l’Oise, Barthélemy, Laffon-Ladebat, le général Murinais, Aubry, Tronçon-Ducoudray, et Ramel. Tels étaient les hommes que le Directoire déportait à la Guyane, où plusieurs devaient mourir, et d’où les autres ne furent rappelés qu’au bout de deux ans. Ces deux ans composent la durée de l’histoire écrite jour par jour, dans la sincérité de ses impressions et de ses souffrances, par M. Barbé-Marbois. Après quarante-huit jours de traversée, pendant lesquels les déportés eurent à subir d’horribles privations et des souffrances inouïes, la corvette arriva devant Cayenne. Les déportés descendirent à l’hôpital, où ils reçurent les soins dont ils étaient privés depuis longtemps. Quinze jours après, ils furent transférés à Sinnamari. Il faut lire dans l’ouvrage de M. Barbé-Marbois le récit des souffrances que les déportés endurèrent dans ce désert, souffrances auxquelles succombèrent Murinais, Tronçon-Ducoudray, Bourbon de l’Oise, Lavilleheurnois, Rovère, l’abbé Brottier ; la relation de l’évasion de sept d’entre eux, sur une frêle embarcation que Pichegru parvint à conduire à Surinam ; enfin, les malheurs qui affligèrent MM. Barbé-Marbois et Laffon-Ladebat, restés seuls à Sinnamari.