Revue des Romans/Jean Edme Paccard

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Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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PACCARD (J.-Edme), né à Paris en 1777.


DIEU, L’HONNEUR ET LES DAMES, 6 vol. in-12, 1813. — Ce roman n’offre point d’unité d’intérêt ; c’est une collection d’épisodes qui ne sont liés que par un fil très-léger : nous nous bornerons à l’analyse d’un de ces épisodes les plus intéressants. — Adémar faisait partie des nombreux guerriers qui accompagnaient Godefroy de Bouillon à la première croisade. Il était parti avec le brave Rosemond, son vieux père, qui périt glorieusement en combattant les Sarrasins. Parmi ses autres compagnons d’armes brillait le jeune Brunelion, malade d’une blessure qu’il avait reçue en Palestine. Dans la traversée, Adémar reçoit les derniers soupirs du jeune chevalier, qui lui fait promettre en mourant de rendre ses cheveux à son amante et ses armes à ses parents. L’arrivée d’Adémar au château de Brunelion, son hésitation pour y entrer, les discours qu’il tient aux parents de son ami avant de leur annoncer la fatale nouvelle, la manière dont elle lui échappe involontairement, tout cela est éminemment pathétique. Il est fâcheux qu’un pareil morceau soit noyé dans un ouvrage trop long et passablement défectueux.

L’ABBAYE DE LA TRAPPE, ou les Révélations nocturnes, 3 vol. in-12, 1821. — Si M. Paccard eût réfléchi qu’un moine pour être intéressant doit être vieux, humble et pauvre, il eût renoncé à l’idée de ramener une seconde fois, après Baculard, l’amour sous les ogives de la Trappe ; un cénobite amoureux, bien portant, frais tondu, n’est plus, pour les gens du monde, qu’un beau cha noine propre à figurer dans les contes de Boccace ou de la reine de Navarre. Il faut pourtant convenir que le roman de M. Paccard offre tant d’événements, tant de passions éteintes, refroidies, rallumées, que la lecture en est fort attachante, et qu’on ne s’aperçoit pas, avant la fin du troisième volume, que cette retraite du silence est le lieu de la terre où l’on parle le plus.

Nous connaissons encore de cet auteur : Clémence et Julien, 2 vol. in-12, 1808. — Judith la Française, 2 vol. in-12, 1810. — Eugène et Alvina, 2 vol. in-12, 1811. — Le Parisien et les Illusions de la jeunesse, 3 vol. in-12, 1811. — Les Médicis, 4 vol. in-12, 1812. — Mélusine, ou les Tombeaux des Lusignan, 4 vol. in-12, 1815. — Le Donjon et la forêt de Beauregard, 2 vol. in-12, 1816. — Louise de Vergy, 2 vol. in-12, 1816. — Pétrarque solitaire, 2 vol. in-18, 1816. — Édelmone et Lorédan, 2 vol. in-12, 1817. — Le Château du lac, 5 vol. in-12, 1819. — *L’Ermite du marais, 2 vol. in-12, 1819. — Fénélon, ou les Vertus chrétiennes, in-18, 1828. — L’Annonciade, 4 vol. in-12, 1823. — Marthe, ou la Sœur hospitalière, 3 vol. in-12, 1826. — La Grande Chartreuse, 3 vol. in-12, 1826. — L’Invisible au milieu de Paris, 4 vol. in-12, 1833. — Scènes de la vie malheureuse, in-8, 1835.