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Revue des Romans/Johann Gottwerth Müller

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Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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MULLER (J. Gottwerth), romancier allemand.


FRÉDÉRIC BRACK, ou l’Élève des Bohémiens, traduit par Mlle Dudrezène, 6 vol. in-12, 1822. — Ravi dans son enfance à sa famille, par des Bohémiens qui cherchent en vain à lui inculquer leurs principes pervers, Frédéric Brack parvient enfin à s’échapper de leurs mains. Il est accueilli par le pasteur d’une petite ville, par le bon M. Lewentz, qui se plaît à former son esprit et son cœur, mais dont la femme cache une âme corrompue ; Frédéric a de la peine à se soustraire aux avances de cette nouvelle Putiphar, qui parvient à faire chasser l’orphelin comme voleur ; il trouve un nouveau protecteur dans le médecin Steinbeck, qui lui apprend les secrets de son art, et lui laisse en mourant une somme considérable. Après diverses aventures, Frédéric acquiert de la fortune et une réputation méritée ; il épouse une jeune fille sans biens, née de parents honnêtes, et croit avoir trouvé le modèle des femmes ; la sienne possède tous les vices ; il s’en sépare, perd sa fortune, et se trouve réduit à un état voisin de la misère. Reconnu enfin par ses parents, qui sont riches et puissants, au moment de jouir du bonheur, il descend au tombeau. — Ce roman est bien écrit et fort attachant.

L’AUTOCRATE DE VILLAGE, ou l’Art de devenir ministre ; chronique de la Poméranie suédoise, traduit par Mlle Dudrezène, 4 vol. in-12, 1828. — Le titre de ce roman laisse facilement deviner qu’il s’agit d’un de ces petits souverains de l’Allemagne, qui, au milieu des révolutions survenues autour d’eux, ont conservé les coutumes féodales. Le contraste des prétentions orgueilleuses de l’Autocrate de village, avec le peu d’étendue du territoire et le nombre minime de sujets soumis à ses lois, est présenté avec esprit et avec gaieté. Les portraits des ministres qui le secondent dans ses grandes entreprises ne sont pas dénués d’originalité. Ce sont un Ludi-magister, ancien maître d’école bardé de sentences latines, bouffi d’ambition, plein d’astuce et de ruses ; un Grand-justicier faisant de petits vers et de grandes iniquités ; un M. Fix, homme à projets, voulant établir les finances de l’État sur les produits de l’imprimerie, appliquée à des contrefaçons d’ouvrages et à des journaux, etc., etc. Le traducteur s’est permis des retranchements et quelques additions ; c’est à elle, dit-on, qu’est dû le dénoûment, qui présente le seigneur de Lindenberg abaissant son orgueil devant une jeune femme pleine de grâce et de simplicité.

On doit encore à Muller : *Le nouveau Paris, ou la Malice de trois femmes, in-8, 1786. — *Emmerich, 6 vol. in-12, 1810. — *Le Comte de Waldheim et son intendant Wildman, frère d’Emmerich, 4 vol. in-12, 1812.