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LE COMTE DE HORN, 4 vol. in-12, 1834. — Le comte de Horn est un roman historique dans lequel l’auteur passe en revue la fameuse époque du système de Law. Antoine, comte de Horn, tenait par sa naissance aux plus nobles et aux plus puissantes familles du siècle ; escroc, libertin, perdu de dettes, à l’âge de vingt-deux ans il battait le pavé de Paris en compagnie de deux chevaliers d’industrie, nommés Laurent de Mille, capitaine réformé, et de l’Estang, fils d’un banquier de Bruxelles. Ruinés par le jeu, le vin et les femmes, ces trois hommes s’associèrent pour dévaliser un certain agioteur, qui marchait toujours pourvu d’un riche portefeuille. Le 22 mars 1720, un vendredi saint, ils attirèrent cet homme dans un cabaret de la rue de Venise, le bâillonnèrent et l’égorgèrent avec un couteau. Par une imprévoyance inexplicable, les meurtriers n’avaient pas retiré la clef du cabinet où se consommait le crime. Un garçon accourut au bruit, entr’ouvrit la porte, puis voyant un homme râlant sur le plancher, il la referma à double tour, et s’élança dans l’escalier en criant à l’assassin. Des trois meurtriers, le comte de Horn et de Mille étaient seuls dans le cabinet fatal ; de l’Estang faisait le guet. Au premier bruit, au lieu de délivrer ses complices, il s’enfuit et ne fut pas rejoint. Le comte de Horn et Mille furent arrêtés immédiatement, condamnés à être roués vifs en la place de Grève, et exécutés le 26 mars, quatre jours seulement après que le crime eut été commis. — Le caractère du comte de Horn est bien saisi et fortement dessiné. Dans l’impuissance d’en faire un honnête homme, M. Marie Aycard l’a relevé en lui supposant une passion touchante et pure. Amant vénal de mademoiselle de Tencin, dont il veut briser la chaîne dorée, le comte ne respire que pour Catherine Roussay, fille d’un ancien cocher de Law enrichi par le système. Nous n’expliquerons pas comment sa liaison avec une femme spirituellement immorale, comment sa passion pour une fille simple et candide, compliquée d’un goût vif pour le jeu, amènent progressivement le comte à se souiller d’un meurtre : seulement nous dirons que celui qu’il immole est un rival ; que néanmoins le crime se commet malgré lui, par le triste ascendant et le fatal secours d’un complice. — Plusieurs belles scènes se font remarquer dans ce roman : celle de la soirée chez la Duclos reproduit admirablement le pêle-mêle de l’époque ; les scènes du cabaret, de la prison, de l’échafaud, sont aussi fort bien traitées.
Presque tous les romans qui ont paru sous le nom d’Auguste Ricard sont d’une société composée de MM. Mar. Aycard, Rayn, Brucker, Ferd. Flocon et Aug. Ricard. Nous connaissons en outre de M. Aycard les romans suivants : Le Sire de Moret, 4 vol. in-12, 1829. — Marie de Mancini, 3 vol. in-12, 1830. — L’Actrice et le Faubourien, 4 vol. in-12, 1833. — Julienne Petit, ou le Voleur et la Grisette, 2 vol. in-8, 1838.