AMOUR ET DEVOIR, trad. par Mme de Saint-Brice, 2 vol. in-12, 1825. — Hook appartient à la classe des romanciers que l’on pourrait appeler comiques, puisqu’ils se proposent dans le roman un but semblable à celui de la comédie. Le commencement du roman d’Amour et Devoir est cependant assez pathétique. Francis Weltsed et Fanny Rodney, les deux principaux personnages qui figurent dans l’ouvrage, sont deux amants que le sentiment sévère de leurs devoirs envers un bienfaiteur oblige à se séparer ; mais à peine Francis a-t-il quitté sa bien-aimée, qu’il se trouve introduit dans un monde nouveau, où il semble oublier et où le lecteur oublie en effet les vingt ou trente pages pathétiques qui ont précédé, en faveur des nouveaux acteurs appelés à jouer un rôle dans une suite d’événements presque tous d’une nature plutôt gaie que triste. C’est vers la fin du second volume seulement que Fanny et Francis se rencontrent après une longue absence ; l’auteur change alors de ton, et termine leur histoire par un dénoûment tragique, qui, bien qu’il ne soit pas en harmonie avec le reste du roman, n’en est pas moins fort intéressant.
MONSIEUR D’ANVERS, ou le Dire et le Faire, trad. par Mme Aragon, 2 vol. in-12, 1825. — Ce livre offre le miroir complet de la vie de Londres : affectations de toute espèce, recherches, frivolités, vanités bourgeoises ; tout ce qu’il y a de factice dans la Cité, Grosvenor Square et Pall-Mall, fausses politesses, faux toupets, embonpoint mensonger, prétentions ridicules, simulacre de bon ton et de bon goût ; le gros négoce de Londres, enfin son économie systématique et ses accès d’ostentation, sa morgue et ses faiblesses ; toutes ces misères ont en lui un fidèle analyste. Nul aussi bien que lui ne saisit, n’explique, ne dégage de toutes ses enveloppes le riche marchand de la cité ; il le tourne, le retourne, lui ôte sa cravate et son habit, vous ouvre son portefeuille, vous associe à toutes ses craintes, à toutes ses espérances basées sur son capital fixe ou flottant. Vous le suivez dans ses bureaux, marchant comme un potentat au milieu de ses maigres commis, appuyant sur un pupitre chargé de chiffres son abdomen proéminent, examinant avec un soin religieux la balance de ses comptes, souriant à un actif représenté par six ou sept colonnes de beaux chiffres, opposant à ce vénérable résultat sa vénérable signature ; enfin prenant le bras de son premier commis, montant lourdement dans sa calèche dont les ressorts crient et gémissent sous son poids, et se laissant emporter par deux chevaux fringants vers sa belle maison de campagne, où, pendant une semaine, l’image de ses spéculations heureuses bercera sa pensée endormie. — Hook a passé toute sa vie à Londres ; tout son style est imprégné des mœurs et des idées de la capitale de l’Angleterre ; le dialecte qu’il emploie est une langue étrangère pour le fermier, pour l’artisan, pour le prolétaire et le campagnard. En le lisant, on déplore cette société artificielle qui attache tant de valeur aux coutumes les plus puériles, aux modes les plus passagères, qui regarde comme importantes les moindres minuties de l’étiquette sociale.
Nous connaissons encore de Hook : Pen Owen, 4 vol. in-12, 1823. — Percy Mallaroy, 4 vol. in-12, 1824. — L’homme d’affaires, 2 vol. in-12, 1825. — Les Amis du grand monde, 2 vol. in-12, 1827. — Destinée, 2 vol. in-12, 1828. — Jackson, 2 vol. in-12, 1828. — Merton, scènes de la vie anglaise, 4 vol. in-12, 1828.