Rig Véda ou Livre des hymnes/Section 2/Lecture 7

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Traduction par Alexandre Langlois.
Bibliothèque Internationale Universelle (p. 179-188).

LECTURE SEPTIÈME.

HYMNE I.

À Indra et à Brahmanaspati[1], par Gritsamada.

(Mètres : Trichtoubh et Djagatî.)

1. Maître (du monde), reçois cette offrande. Nous voulons t’honorer par un hymne nouveau et solennel. Un de tes amis, ô Vrihaspati, en versant la libation et (en l’invoquant) pour nous, commence cet éloge. Daigne exaucer notre prière.

2. Celui qui par sa force a abattu les insolents Rakchasas ; qui dans sa colère a déchiré les nuages ; qui a fait avancer la masse immobile (des eaux), et a pénétré au sein de la montagne où étaient cachés des trésors, c’est le maître de la chose sacrée.

3. Cette œuvre devait être celle du plus grand des dieux. Par lui la force a été brisée, la vigueur est devenue mollesse ; il a délivré les vaches célestes ; par la vertu du sacrifice il a frappé Bala, dissipé les ténèbres et montré la lumière.

4. Le maître de la chose sacrée a ouvert par sa puissance ce (nuage) étendu, dont la force semblait dure comme la pierre, et qui renfermait le miel (de l’abondance). Tous les brillants (Marouts)[2] ont bu cette onde, et l’ont en même temps répandue (sur la terre).

5. Ces mondes éternels ouvrent pour vous leurs portes aux mois et aux années. (Le Jour et la Nuit) se suivent sans interruption. Voilà les œuvres utiles du maître de la chose sacrée.

6. Les Panis avaient amassé et caché dans leur caverne un riche trésor : les sages (Angiras), connaissant leur injustice, se sont rendus à l’endroit (où la victoire les attendait), et ils en sont revenus maîtres de précieuses dépouilles[3].

7. Oui, ces justes avaient vu l’injustice ; ils ont pris le grand chemin (du sacrifice) ; le feu a été soufflé, et les sages (Angiras) ont, de leurs mains, placé dans son foyer (le dieu) dont on ne soupçonnait pas l’existence.

8. Le maître de la chose sainte porte un arc, dont le sacrifice est la corde : il lance ses traits rapides partout où il veut. Les (Prières) ses épouses sont comme les flèches dont il perce les Rakchasas, et qui, placées sous l’œil de l’habile (archer), attendent le long de son oreille l’ordre du départ[4].

9. Le maître de la chose sacrée mérite nos louanges ; il est notre compagnon, notre guide, notre pontife. Il combat avec nous. Lorsqu’en sa qualité de sacrificateur il reçoit et porte les offrandes avec les prières, le Soleil s’échauffe des feux du sacrifice.

10. Vrihaspati donne la pluie, et ses présents sont les plus beaux, les plus grands qu’on puisse obtenir. Ces dons du plus aimable, du plus opulent (des dieux) font le bonheur des prêtres, des pères de famille, de tout le peuple.

11. Le maître de la chose sainte, dans son séjour inférieur, s’étend avec force de tous côtés, et il aime à soutenir la fortune des grands. Dieu, il s’élève vers les dieux, et protége au loin tous les êtres.

12. Tous nos hommages s’adressent à toi et à Maghavan. Les ondes (et tous les autres êtres) ne sauraient entraver vos œuvres. Ô Indra et Brahmanaspati, venez tous deux avec une égale rapidité, à nos offrandes et à nos holocaustes !

13. Les dociles coursiers nous ont entendus. Le sage, accoutumé à nos cérémonies, offre nos prières et nos libations. Ennemi des Rakchasas, cède à ton désir, et viens ici contracter une dette, ô maître de la chose sacrée, que ces mortels assemblés honorent par leurs présents.

14. Le maître de la chose sacrée a reçu de nous, suivant son désir, de justes hommages. Ces (dieux) réunis feront de grandes œuvres. C’est lui qui a délivré les vaches (célestes), et qui les a précipitées du ciel. C’est sa puissance qui a brisé (le nuage), et l’a lancé comme un large torrent.

15. Ô maître de la chose sacrée, puissions-nous chaque jour posséder une heureuse et abondante opulence ! Donne à des héros des héros pour enfants, (dieu) puissant, et reçois mon invocation et mon offrande !

16. Ô maître de la chose divine, toi qui conduis ce (monde), entends mon hymne, et prends ma race sous ta protection ! Qu’il soit fortuné pour nous, ce saint appareil que chérissent les dieux ! Pères d’une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans les sacrifices !


HYMNE II.

À Brahmanaspati, par Gritsamada.

(Mètre : Djagatî.)

1. L’homme qui allume le feu sacré, et qui accomplit les saintes pratiques, perdra ceux qui veulent sa perte. L’homme qui offre l’holocauste prendra de rapides accroissements. Il verra son fils lui donner des petits-fils, celui que le maître de la chose sacrée regarde comme son ami.

2. Avec ses gens il perdra les gens qui veulent sa perte. Il verra croître la fécondité de ses vaches, et connaîtra tous les biens. Il verra se multiplier ses fils et ses petits-fils, celui que le maître de la chose sacrée regarde comme son ami.

3. La digue a plus de force que le fleuve, l’homme plus que l’eunuque, le mortel pieux plus que ses ennemis. Agni donne plus de vigueur à l’action de celui que le maître de la chose sacrée regarde comme son ami.

4. Les (ondes) célestes se détachent (du nuage) pour lui. Parmi ceux qui honorent (les dieux), il est toujours le premier pour ses vaches. Il possède une force indomptable et triomphe par sa puissance, celui que le maître de la chose sacrée regarde comme son ami.

5. Pour lui coulent toutes les ondes ; en lui se concentrent des biens aussi nombreux que durables. Heureux sous la protection des dieux, il croît en prospérité, celui que le maître de la chose sacrée regarde comme son ami.


HYMNE III.

À Brahmanaspati, par Gritsamada.

(Mètre : Djagatî.)

1. Le chantre (des dieux) perdra ceux qui veulent le perdre. L’homme pieux triomphera de l’impie. L’observateur (des saintes pratiques) vaincra sur le champ de bataille le héros invincible. Le bon serviteur recueillera la dépouille du méchant.

2. Homme, sacrifie, et préviens tes ennemis. Prépare-toi un triomphe sur tes adversaires. Offre l’holocauste pour t’assurer une heureuse fortune. Nous invoquons le secours du maître de la chose sacrée.

3. Il se trouve dans l’abondance de tous les biens avec ses gens, son peuple, sa famille, ses enfants, ses guerriers, celui qui, plein de foi, honore avec l’holocauste le père des dieux, le maître de la chose sacrée.

4. Le maître de la chose sacrée conduit dans une heureuse voie l’homme qui veut lui plaire par ses libations de beurre. Il le délivre du mal ; il le protége contre le méchant et l’assassin. Pour lui il est un (dieu) généreux et admirable.


HYMNE IV.

Aux Adityas, par Courma, fils de Gritsamada.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. La coupe (sacrée à la main), je présente aux royaux Adityas cette prière, accompagnée de libations de beurre. Écoutez-nous, Mitra, Aryaman, Bhaga, Varouna, Dakcha[5], Ansa, (divinité) multiple.

2. Que Mitra, Aryaman, Varouna, attachés à la même œuvre, accueillent aujourd’hui cet hymne, Adityas brillants, purifiés par l’onde sacrée), saints, irréprochables, invincibles.

3. Ces Adityas grands, profonds, indomptables, ardents au combat, couverts d’yeux innombrables, voient, au milieu du monde, et le bien et le mal. Leur brillante royauté sait, de sa hauteur, se rapprocher de nous.

4. Ces divins Adityas, gardiens du monde entier, soutiennent tous les êtres animés et inanimés ; pleins de grandes pensées, conservant l’esprit vital, et débiteurs équitables (envers les mortels).

5. Ô Adityas, faites que je connaisse votre secours : qu’il me seconde merveilleusement dans la crainte que m’inspirent les Rakchasas ! Ô Aryaman, Mitra et Varouna, sous votre direction que j’évite le malheur, comme (on évite) des fossés (dangereux) !

6. Ô Aryaman, Mitra et Varouna, la route que vous ouvrez est bonne, agréable, sans épines. Ô Adityas, menez-nous par cette route, et prêtez-nous un secours tout-puissant !

7. Qu’Aditi, qui a pour fils ces royaux (Adityas), éloigne nos ennemis ; qu’Aryaman (nous conduise) par d’heureux chemins. Puissions-nous compter sur la grande protection de Mitra et de Varouna ! puissions-nous avoir des compagnons courageux, et rester invincibles !

8. Ils contiennent les trois mondes[6], les trois atmosphères[7], les trois œuvres[8] saintes. Avec le sacrifice, ô Adityas, votre gloire est grande ; elle est éclatante, ô Aryaman, Varouna et Mitra !

9. En faveur du mortel juste ils soutiennent les trois feux divins, et brillent de l’éclat de l’or, purifiés par l’onde (sacrée), invincibles, chantés par la piété ; leur œil toujours ouvert ne succombe jamais au sommeil.

10. Ô Varouna, ô toi qui donnes la vie[9], tu es roi des dieux et des mortels. Accorde-nous de voir la lumière pendant cent automnes. Que notre vie soit heureuse et pleine !

11. (En ce moment) je ne distingue rien[10], ni le midi, ni le septentrion, ni l’orient, ni l’occident. Ô (dieux) qui constituez (le monde), est-ce donc l’imprudence ou la sagesse qui préside à vos conseils ? Que je sois rassuré par la lumière.

12. L’homme qui honore les royaux (Adityas), chefs du sacrifice, voit sans cesse augmenter sa fortune. Il va, riche et renommé, porté sur un char, répandant ses largesses, et vanté dans les sacrifices.

13. Brillant et invincible, possesseur de gras pâturages et d’abondantes récoltes, entouré d’une belle famille, il est favorisé de pluies heureuses. Il n’a à craindre ses ennemis ni de loin ni de près, celui que les Adityas daignent diriger.

14. Ô Aditi, ô Mitra et Varouna, pardonnez-nous les fautes que nous avons pu commettre ! Pour prix de nos offrandes, Indra, donne-nous la jouissance d’une lumière tranquille : épargne-nous les longues et mortelles nuits !

15. Le ciel et la terre s’entendent pour combler de biens votre serviteur. La pluie tombe pour lui du haut des airs, et augmente sa prospérité. Il va, dans les combats, conquérant deux heureuses demeures, qui lui sont également assurées[11].

16. Ô Adityas dignes de nos hommages, puissé-je, comme un écuyer sur son char, passer à travers les embûches magiques que tend votre ennemi, à travers ces chaînes que prépare sa haine ! Que (des dieux) invincibles comme vous nous prennent sous leur vaste protection !

17. Ô royal Varouna, que je n’aie point à déplorer la perte d’un ami, d’un parent tel que toi riche et magnifique, ni la funeste ruine de ma fortune ! Pères d’une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans les sacrifices !


HYMNE V.

À Varouna, par Courma.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Mon hommage s’adresse au sage et puissant Aditya, qui par sa grandeur s’élève au-dessus de tous les êtres, à ce dieu qui fait la joie de son adorateur. Je veux chanter la gloire de l’illustre Varouna.

2. Ô Varouna, puissions-nous être heureux de te servir, de te prier, de te louer ! Chaque jour, au lever des fécondes Aurores, nous te chantons, allumant en ton honneur les feux d’Agni.

3. Ô Varouna, toi qui es notre guide, nous nous plaçons sous la protection d’un (dieu) qui est entouré de tant de puissance et orné de tant de louanges. Fils d’Aditi, dieux invincibles, ayez pitié de vos amis.

4. Déjà de tout côté l’Aditya, soutien (du monde), a fait naître le feu du sacrifice ; en l’honneur de Varouna s’épandent les libations. Sans fatigue, sans relâche, elles coulent, et vont rapidement, comme pour le nourrir, au sein du (dieu) qui tourne autour (de la terre)[12].

5. Délivre-moi des liens du mal. Ô Varouna, puissions-nous recueillir le fruit de notre sacrifice ! Que cette toile qu’a tissue la prière ne soit pas déchirée ! Que le résultat de nos œuvres passées ne se trouve pas perdu !

6. Ô Varouna, ô roi juste, éloigne ma crainte, et traite-moi avec faveur ! Délivre-moi du mal, comme (on délivre la vache) de son veau. Personne ne saurait te faire baisser les yeux.

7. Varouna, toi qui donnes la vie, ne m’accable pas de ces traits destinés à l’impie. Ne nous laisse pas aller jusqu’aux frontières extrêmes de la lumière. Assure notre vie en brisant nos ennemis.

8. Ô Varouna, toi qui si souvent as manifesté ta puissance, nous t’avons jadis adressé nos hommages ; nous venons encore te les adresser. (Dieu) invincible, nos œuvres s’appuient sur toi comme sur un roc solide.

9. Acquitte les dettes que tu as contractées avec moi. Ô roi, je ne demande pas le fruit de ce qu’un autre a pu faire ! Ô Varouna, bien des aurores doivent encore se lever, pour lesquelles je te prie de nous conserver !

10. Ô royal Varouna, qu’un parent ou un ami ait pu m’épouvanter en songe ; qu’un brigand, qu’un malfaiteur ait le dessein de me nuire, protége-moi contre eux !

11. Ô royal Varouna, que je n’aie point à déplorer la perte d’un ami, d’un parent, tel que toi riche et magnifique, ni la funeste ruine de ma fortune ! Pères d’une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans les sacrifices !


HYMNE VI.

Aux Viswadévas, par Courma.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Rapides Adityas, qui êtes fermes dans vos œuvres, éloignez de moi le mal, comme la malheureuse mère éloigne d’elle son fruit illégitime. Varouna et Mitra, et vous, dieux, qui m’entendez, je vous appelle à mon secours ; c’est à vous qu’un sage demande le bonheur.

2. Dieux secourables, vous êtes la sagesse et la force mêmes : faites disparaître nos ennemis ; soyez, et aujourd’hui et dans la suite, pleins de bonté et de pitié pour nous.

3. Ô Vasous, que ne pouvons-nous pas, aidés aujourd’hui de votre secours, et sûrs à jamais de ce même secours ? Ô Mitra et Varouna, ô Aditi, Indra, et vous, Marouts, accordez-nous votre bénédiction !

4. Ô dieux, qui êtes nos amis, écoutez favorablement mon invocation : que votre char arrive promptement à notre sacrifice ; que nous trouvions les autres dieux fidèles, comme vous, dans leur amitié !

5. Je suis sans doute coupable envers vous de bien des fautes ; mais vous m’aimez comme un père aime (le fils) qu’il a perdu. Ô dieux, loin de moi les chaînes et les maux ! Ne faites pas de moi ce que (le chasseur) fait d’un oiseau qu’il livre à un enfant.

6. Venez aujourd’hui, dieux adorables ; je suis tremblant de crainte : que votre bonté me rassure. Sauvez-nous de la méchanceté du brigand ; sauvez-nous de ses atteintes cruelles. Venez, et soyez honorés !

7. Ô royal Varouna, que je n’aie point à déplorer la perte d’un ami, d’un parent, tel que toi riche et magnifique, ni la funeste ruine de ma fortune ! Pères d’une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans les sacrifices !


HYMNE VII.

À Indra et autres, par Gritsamada.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. En l’honneur de Savitri, auteur de la lumière ; en l’honneur d’Indra, vainqueur d’Ahi, les ondes (du sacrifice) coulent sans relâche. Chaque jour voit ce torrent se renouveler. (Qui sait) à quelle époque il a commencé ?

2. En faveur du sage qui apporte ici une offrande pour obtenir (l’eau) de Vritra, Aditi dit à son fils : « Les ondes rapides, qui se creusent une voie, doivent chaque jour, pour ce mortel, couler heureusement. »

3. (Vritra) s’élève et s’arrête dans l’air ; (Indra) prend sa foudre pour lui donner la mort. (L’ennemi) vêtu du nuage s’est avancé, et Indra, de ses traits aigus, l’a percé.

4. Ô Vrihaspati, ta foudre brûlante a consumé les forces de l’Asoura, qui tenait le nuage fermé. De ton (arme) victorieuse tu as frappé jadis cet (Asoura), ô Indra ; frappe également notre ennemi.

5. Envoie du haut du ciel cette foudre dont tu as, excité par nos chants, terrassé ton rival. Augmente, ô Indra, le nombre de nos enfants, le nombre de nos troupeaux.

6. Certes, vous pouvez faire la fortune de celui dont vous approuvez le sacrifice. Par l’espoir de vos bienfaits, vous engagez votre dévot serviteur, ô Indra et Soma ! Protégez-nous donc, et donnez-nous la sécurité au milieu de nos craintes.

7. (Indra) n’est point capable de nous accabler de travaux, de fatigues, de vexations. (Il ne nous contraindra jamais) à dire : « Abstenez-vous de lui offrir le soma ! » mais il me préviendra de ses secours, de ses présents, de ses bontés ; il me donnera des troupeaux de vaches pour prix de nos libations.

8. Ô Saraswatî, sauve-nous ! Unie aux Marouts, tu peux victorieusement repousser nos ennemis. Indra a donné la mort à ce chef de brigands qui osait l’insulter, et s’avançait avec l’apparence de la force.

9. Ô Vrihaspati, surveille l’ennemi caché qui veut notre mort, et perce-le d’un trait aigu. Tu as des armes contre ceux qui nous attaquent ; ô roi, environne-les de tes (feux) meurtriers !

10. Ô héros, accomplis avec les héros qui nous appartiennent les œuvres merveilleuses dont tu es capable ! (Nos ennemis) sont depuis longtemps éblouis par les fumées (de l’orgueil). Donne-leur la mort, et que leurs dépouilles soient à nous.

11. Avec des libations et des chants, j’implore votre puissance, ô Marouts, ô race divine ! Puissions-nous obtenir une fortune soutenue par une vaillante race de fils et de guerriers, (une fortune) de plus en plus mémorable !


HYMNE VIII.

Aux Viswadévas, par Gritsamada.

(Mètres : Trichtoubh et Djagatî.)

1. Ô Mitra et Varouna, accourez vers notre char[13], et unissez-vous aux (autres) Adityas, aux Roudras, aux Vasous. Venez avec l’empressement de l’oiseau sauvage, que la faim attire près de nos habitations.

2. Ô dieux, accourez tous de concert vers ce char qu’en présence du peuple nous chargeons de présents, au moment où les rayons (de nos libations), prenant leur essor, vont dans l’air se rencontrer, sur les hauteurs de la terre, avec les rayons (du soleil).

3. Que le sage Indra, honoré par nos sacrifices, (vienne) du ciel avec la troupe des Marouts. Qu’il monte sur ce char avec ces heureux auxiliaires, pour répandre sur nous ses abondantes faveurs.

4. Que le dieu amour de la terre, que Twachtri vienne avec ses épouses goûter les joies (du sacrifice), et précipiter la marche de ce char. (Qu’il soit dans cette œuvre secondé par) Ilâ, Bhaga, le Ciel et la Terre entourés de tant d’éclat, Poûchan aux sages pensées, et les puissants Aswins.

5. (Venez) aussi pousser notre char, heureuses et divines jumelles, Aurore et Nuit, qui donnez le mouvement à tous les êtres animés. Je vous chante, ainsi que la Terre ; et avec mon hymne je vous présente la triple offrande de la prière, des mets sacrés et du soma.

6. Pour vous, nous voulons chanter un hymne tel que celui des (anciens) Ousidjs[14]. Qu’Ahirboudhnya[15], Adja[16], Ecapâd[17], Trita[18], Ribhoukchâs[19], Savitri, reçoivent nos offrandes. Que le fils des Ondes (sacrées)[20], à la marche rapide, prenne plaisir à notre prière.

7. (Dieux) adorables, tels sont les souhaits que je forme ; les enfants d’Ayou les expriment dans un hymne composé en votre honneur. Ils désirent l’abondance et la force. Tels qu’un coursier emporte un char, que les dieux aussi emportent nos vœux (pour les exaucer) !


HYMNE IX.

Aux Viswadévas, par Gritsamada.

(Mètres : Anouchtoubh et Djagatî.)

1. Ô Ciel et Terre, je vous honore par cette prière : protégez le serviteur qui vous implore ! (Dieux), objets de tant de louanges, un enfant d’Ayou, l’offrande à la main, accumule ici pour vous les présents.

2. Garde-nous chaque jour contre les attaques secrètes d’un mortel (dangereux, ô Indra) ! Ne nous abandonne pas au milieu de nos traverses ; ne nous prive pas de nos amis. Sois toi-même uni à nous par ce lien d’amitié. Nous venons à toi, te demandant le bonheur.

3. Sois clément pour nous, et amène la vache (céleste), bienfaisante et grasse, partageant ses membres entre nous. Ô (dieu) partout invoqué, je t’implore, toi qui marches rapidement, et dont nos voix pressent le pas.

4. J’adresse également l’hommage de ma prière à l’adorable Râcâ[21]. Écoute-nous, heureuse (déesse), et sois sensible à nos vœux. Que l’aiguille avec laquelle tu couds notre vêtement d’honneur, n’aille point se briser. Fais que nous ayons pour rejeton un héros généreux et digne d’être chanté.

5. Ô belle Râcâ, viens aujourd’hui à nous avec toutes ces faveurs, tous ces présents que tu réserves à ton favori ! Que ta bonté, heureuse (déesse), se manifeste à nous par mille bienfaits.

6. Ô Sinîvâlî[22], toi dont le sein est destiné à grossir, et qui es la sœur des dieux, accepte notre holocauste, et donne-nous, ô déesse, une race (fortunée) !

7. À cette (déesse) aux beaux bras, aux doigts charmants, mère féconde de biens innombrables, à Sinîvâlî, protectrice du peuple, offrez l’holocauste.

8. J’invoque Goungoû[23], Sinîvâlî, Râcâ ; j’appelle à mon secours Indrânî[24] ; je demande la bénédiction de Varounânî[25].


HYMNE X.

À Roudra, par Gritsamada.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô père des Marouts, viens prendre notre offrande. Ne nous prive pas de la vue du soleil. Que l’homme qui nous attaque te trouve pour adversaire. Ô Roudra, que notre race se multiplie !

2. Que les plantes salutaires données par toi, ô Roudra, prolongent mes jours jusqu’à cent hivers ! Repousse loin de nous les méchants, les fautes, et les diverses maladies si variées.

3. Ô Roudra, tu es, par ta richesse, le premier des êtres, le fort des forts. Ta main est armée de la foudre. Tu nous fais traverser heureusement le fleuve du mal. Préserve-nous des atteintes du méchant.

4. Ô Roudra, nous ne voulons pas t’indisposer par des hommages (imparfaits), par des hymnes inconvenants, par un partage (indiscret) de nos invocations. Donne, par le moyen des plantes (salutaires), la force à nos guerriers. Tu es, en effet, le médecin des médecins.

5. J’invoque Roudra, qui se plaît à recevoir nos holocaustes et nos louanges. Charmé de nos libations et de nos hymnes, que ce (dieu) beau et fort accueille notre prière.

6. Que (ce dieu) bienfaisant, uni aux Marouts, exauce les vœux que je lui adresse en même temps que ces brillantes offrandes. Je veux honorer Roudra ; et, de même que l’homme brûlé par le soleil se réfugie à l’ombre, de même je viens, fort de mon innocence, me mettre à l’abri de votre protection.

7. Qu’est devenue, ô Roudra, cette main bienfaisante et légère dont tu guéris (les maux humains) ? Tu effaces les torts causés par les autres dieux : généreux (défenseur), sois clément pour moi.

8. Au (dieu) protecteur, libéral, et qui se revêt de couleurs blanches, j’adresse cet hymne solennel. Pénétrés d’une profonde vénération, nous chantons l’éclatante et adorable puissance de Roudra.

9. Roudra, terrible à la fois et bienfaisant, apparaît, multipliant les formes de ses membres d’or, solides et brillants. L’esprit vital est inhérent à ce (dieu), maître du monde qu’il soutient.

10. Avec une majesté digne de toi tu portes un arc et des flèches, un adorable collier orné diversement ; tu protéges avec honneur tout ce vaste univers. Ô Roudra, personne n’est plus puissant que toi.

11. Chante donc ce (dieu) jeune et renommé, porté sur un char (brillant), fléau (de ses ennemis), terrible et redoutable comme le lion. Ô Roudra, favorise le chantre qui te loue ! Que tes compagnons exterminent tout autre que nous.

12. Je m’approche de toi, ô Roudra, et je te salue avec le respect qu’un jeune fils a pour son père. Je célèbre le (dieu) magnifique et maître de la piété. Pour prix de nos éloges, accorde-nous des plantes salutaires.

13. Ô bienfaisants Marouts, ces plantes qui viennent de vous, pures, salutaires, merveilleuses, (ces plantes) que Manou notre père a préférées, je les demande pour nous à l’heureux Roudra.

14. Que le trait de Roudra nous épargne. Que la fureur de ce (dieu) brillant aille s’exercer ailleurs. Sois généreux pour nous, comble-nous de biens solides, et protége notre race.

15. Dieu fort, libéral et prudent, retiens ta colère et tes coups. Écoute notre invocation, ô Roudra ! sois sensible à nos hommages. Pères d’une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans le sacrifice !


HYMNE XI.

Aux Viswadévas, par Gritsamada.

(Mètres : Anouchtoubh et Djagatî.)

1. Les Marouts amènent la pluie ; et, doués d’une force victorieuse, aussi redoutables que des lions, adorables pour leur puissance, brillants de vives clartés, amis des libations, ils soufflent la tempête, et poussent les vaches (célestes).

2. De même que les airs s’animent du feu des étoiles, ces terribles (combattants), qui lancent la pluie, s’illuminent du feu des éclairs. Ô Marouts ornés d’un collier d’or, Roudra vous a enfantés dans le sein brillant et fécond de Prisni[26].

3. Ils lancent leurs rapides coursiers, qui semblent se couvrir d’écume, et ils se précipitent par les brèches qu’ils font au (nuage) retentissant. Ô Marouts à la face dorée, pressez vos daims légers, et venez, d’un concert unanime, recueillir nos offrandes.

4. En échange de ces offrandes, ils nous apportent les trésors des mondes (supérieurs), prodiguant à leur ami tous leurs bienfaits et leurs constantes faveurs, dirigeant (vers lui) sans hésitation leurs daims rapides, et chargés du fardeau des biens qu’ils répandent.

5. Ô Marouts, animés tous d’un même esprit, et armés de traits resplendissants, (venez) avec ces vaches brillantes qui frémissent sous le bruit (du tonnerre) ; et, suivant une heureuse voie, accourez à nos enivrantes libations comme les cygnes à leurs lacs favoris.

6. Ô Marouts, remplis des mêmes sentiments, venez à nos offrandes avec un zèle égal à celui qui nous amène à l’hymne du sacrifice. De même que vous remplissez la mamelle de la vache céleste, de même rendez la prière féconde pour votre chantre.

7. Ô Marouts, faites que le char de ce sacrifice suive chaque jour une heureuse carrière. Donnez l’abondance à vos chantres ; (donnez) au maître de maison la richesse, la prudence, le bonheur et la force invincible.

8. Quand les Marouts, parés de leurs colliers d’or, attellent leurs coursiers à leur char, et se disposent à répandre leurs trésors, comme la vache dans le pâturage donne son lait à son nourrisson, ils versent leurs bienfaits sur le peuple qui offre l’holocauste.

9. Ô Marouts, qui pouvez consolider (notre bonheur), défendez-nous contre le mortel dangereux qui médite notre perte ! Ô Roudras, percez-le de votre trait brûlant ; détruisez l’arme de ce perfide !

10. Ô Marouts, telle est votre puissance, telle est votre bonté, lorsque, en faveur de vos amis, vous pressez la mamelle de Prisni[27] ; ou bien lorsque vous (venez), invincibles fils de Roudra, venger Trita[28] qui vous invoque, et perdre les ennemis qui l’outragent.

11. Pleins de confiance dans la vertu de nos libations, nous vous invoquons, grands et puissants Marouts. Élevant la coupe (des offrandes) et chantant vos louanges, nous venons demander les nobles faveurs de ces (dieux) à la face dorée et au cœur généreux.

12. Les Angiras[29] les premiers, ont offert le sacrifice. Que les (Marouts)[30] viennent à nous avec l’Aurore. Voilà que l’Aurore, de ses lueurs rougeâtres, repousse la Nuit, et précède l’astre éclatant qu’entoure la troupe des vaches (célestes).

13. Les Roudras, parés de leurs ornements rougeâtres et retentissants, s’étendent au milieu des régions lumineuses. Avec une force rapide, ils pénètrent au sein des nuages, et s’y revêtent d’une forme magnifiquement brillante.

14. Ils sont nos protecteurs ; nous venons leur apporter nos hommages et réclamer leurs secours. Ceux que Trita appelait autrefois sous le nom des cinq sacrificateurs[31], je les presse également d’accourir à notre aide.

15. Ô Marouts, cette protection qui fait passer votre serviteur à travers le fleuve du mal, qui le délivre des atteintes de son ennemi, qu’elle descende vers nous ; que votre faveur devienne pour nous comme une vache nourricière !


HYMNE XII.

À Agni (appelé l’enfant des Ondes)[32], par Gritsamada.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Je me présente avec des offrandes et des hymnes. Qu’il reçoive et mes libations et mes prières, ce fils des Ondes (sacrées), qui se plaît au bruit de nos fêtes et dont la marche est si rapide, et qu’il nous accorde le bonheur et la beauté !

2. Nous voulons lui adresser cette prière, qui est bien l’œuvre de notre cœur : qu’il daigne l’écouter. L’enfant des Ondes (sacrées), par sa grandeur et sa force vitale, a donné naissance à tous les mondes dont il est le maître.

3. Parmi les Ondes, les unes vont avec lui, les autres viennent à lui : toutes le traitent comme le feu Oûrva[33]. Les Ondes pures environnent leur enfant, pur comme elles, et brillant avec éclat.

4. Les Ondes, jeunes et respectueuses, viennent l’honorer comme le jeune (héritier du trône). Le voilà : richement orné de ses aigrettes éclatantes, il resplendit à nos yeux ; ou bien il attend, pour se manifester, la libation du beurre sacré.

5. À ce dieu clément trois déesses[34] offrent la nourriture. Elles se présentent à lui avec les libations, et il est allaité par des Ondes nouvellement nées[35].

6. Telle est la naissance de ce (dieu), connu par sa rapidité[36]. Qu’il défende les seigneurs contre l’ennemi qui prétend attaquer leur félicité. Jamais l’avarice ni l’impiété ne peuvent se flatter d’obtenir la faveur de l’invincible (Agni) par de mesquines offrandes.

7. Le (dieu) accepte et fait fructifier une pieuse offrande ; il a toujours dans sa demeure une vache féconde, dont il nous donne le lait. Cet enfant des Ondes (sacrées) agit avec puissance, et brille, au milieu des Ondes mêmes, pour le bonheur du serviteur qui a été généreux envers lui.

8. Le dieu éternel et juste, qui, au milieu de ces Ondes, brille avec tant d’éclat et de pureté, reçoit des autres éléments les branches, les plantes, les substances qui forment sa nourriture.

9. L’enfant des Ondes (sacrées) s’élève dans la région voisine (de l’air), et s’établit au milieu des (rayons) agités qui se couvrent d’une enveloppe lumineuse. Les grandes (flammes) s’amassent autour de lui, supportant dans leur sein doré la grandeur suprême (du dieu).

10. Et cet enfant des Ondes (sacrées), au corps, aux couleurs, aux formes dorées, étend au loin son ventre doré, d’où s’échappe l’or de ses rayons bienfaisants. On lui accorde la nourriture (qu’il réclame).

11. Cependant ce grand et beau corps dans lequel est renfermé l’enfant des Ondes, croît et s’augmente. Les jeunes (libations) allument ses couleurs dorées, le beurre (sacré) est sa nourriture.

12. À cet ami que nous avons ici-bas, adressons des sacrifices, des invocations, des holocaustes. Je lui élève un trône, que je compose de ramée ; je le nourris d’offrandes, je l’honore par des hymnes.

13. Ainsi, ce (dieu) généreux a trouvé un berceau dans ces (Ondes saintes) ; enfant, il y est nourri ; elles le touchent de leurs flots caressants. Et l’enfant des Ondes, entouré de vives couleurs, semble briller ici-bas avec le corps de l’astre céleste.

14. Sur le siége élevé où il se tient environné chaque jour de doux rayons, les Libations viennent d’elles-mêmes apporter au fils des Ondes leur tribut de boissons, d’offrandes et de beurre sacré.

15. Ô Agni, qui occupes une si belle demeure et qui peux nous protéger, je viens vers toi, (t’implorant) et pour ce peuple et pour ses maîtres. Qu’il soit fortuné pour nous, ce saint appareil que chérissent les dieux ! Pères d’une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans le sacrifice.


HYMNE XIII.

À divers dieux, par Gritsamada.

(Mètre : Djagatî.)

1. Le (Soma) vient à toi avec ces offrandes que fournit la vache. Nos hommes ont tiré de leurs mortiers de pures libations. Bois de ce soma que te présente notre coupe, accompagné des invocations Swâhâ et Vachat, ô Indra, toi qui es notre premier maître.

2. Ô (Marouts), (venez) vous mêler à nos sacrifices ; (venez) du ciel briller ici avec vos daims, vos traits et vos parures. Chers et vaillants fils d’un (dieu) qui soutient le (monde), placez-vous sur ce gazon, et buvez le soma, contenu dans ce vase[37].

3. (Dieux) qui méritez nos invocations, accourez promptement vers nous ; prenez place sur ce gazon, et livrez-vous au plaisir. Goûte aussi le même bonheur, ô Twachtri, avec les dieux et leurs épouses. (Viens) entouré de cette troupe vénérable.

4. (Dieu) sage et sacrificateur, amène ici les dieux. Commence l’œuvre sainte, accepte nos offrandes, et brille dans tes trois foyers. Reçois le doux breuvage du soma ; bois, et, dans ta demeure sainte, sois satisfait de ton partage.

5. Ce (soma) doit augmenter la vigueur de ton corps. Cette coupe, entre tes mains, a toujours fait ta force, ta grandeur. Maghavan, c’est pour toi que ce (soma) est versé ; c’est à toi que nous l’offrons. Réjouis-toi de cette sainte offrande, et bois.

6. Couple (divin)[38], reçois mon sacrifice, et entends mon invocation. Le prêtre est à sa place, et poursuit les antiques prières. Royales (divinités), l’offrande vous est présentée. Le sacrificateur l’a dit : Buvez de notre doux soma.

  1. C’est un nom d’Agni, qui, dans cet hymne, quelquefois, se trouve confondu avec Indra.
  2. Le commentaire pense qu’il est ici question des rayons du soleil. Je serais assez porté à considérer le mot swardris comme signifiant une portion de l’atmosphère.
  3. Voy. page 44, col. 1, note 7.
  4. Ces mots sont la paraphrase de l’épithète carnayoni, à laquelle on peut trouver un autre sens. D’après ce sens, la prière repose dans l’oreille du dieu.
  5. Les Adityas sont au nombre de douze. Dakcha n’est pas ordinairement dans ce nombre.
  6. Ces trois mondes (le texte dit : les trois terres) sont la terre, l’air et le ciel.
  7. Le texte emploie le mot dyou, auquel le commentaire donne plusieurs sens. Ces trois dyous sont sans doute les trois régions de l’air qu’on nomme en anglais heaven, sky, ether ; ou bien ce sont les mondes que les Indiens appellent maharloka, swarloka, pitriloca. Voy. page 64, col. 1, note 2. Le mot dyou signifie brillant, et le commentaire propose encore de voir dans les trois dyous, Agni, Vâyou et le Soleil.
  8. Ce sont les trois savanas ; ou ce sont trois rites, nommés rasâdâna, dhârana et virsadjana.
  9. Asoura.
  10. C’est l’heure du sacrifice du matin.
  11. J’entends, par ces deux demeures, la demeure terrestre et la demeure céleste, obtenues l’une par ses armes, l’autre par sa piété.
  12. Le commentateur entend tout ce passage des eaux de la pluie que Varouna envoie du ciel. Ce dieu qui tourne autour de la terre, c’est Agni (Parigman). C’est aussi une épithète de l’air, et l’on pourrait dire que les libations s’élèvent dans l’air, sous la forme de vapeurs : car, au lieu de ces mots comme pour le nourrir, on peut dire aussi comme un oiseau. Le commentateur, dans son système, veut que parigman s’entende de la terre.
  13. C’est-à-dire, le sacrifice.
  14. Voy. page 168, col. 1, note 1.
  15. Voy. page 161, col. 2, note 1.
  16. Nom d’Indra ou du soleil, non natus.
  17. Nom d’Indra ou du soleil, quasi unipes. Les mots Adja et Ecapâd ont été réunis pour former un nom de Roudra.
  18. Nom d’Agni. Voy, page 74, col. 1, note 4 ; page 104, col. 2, note 3.
  19. Nom d’Indra.
  20. C’est-à-dire, Agni.
  21. C’est la pleine lune : la nouvelle lune s’appelle Couhoû ; le jour qui la précède, Sinîvâlî.
  22. Voy. la note précédente.
  23. Le commentateur dit que c’est le même personnage que Couhoû.
  24. Épouse d’Indra.
  25. Épouse de Varouna.
  26. Prisni (voy. page 53, col. 1, note 5 ; page 66, col. 1, note 1 ; page 153, col. 2, note 1) est un nom que l’on donne à la terre, et même à l’air. Mais il me semble ici que ce mot, qui signifie multicolor, doit se rapporter au nuage. C’est au sein du nuage que Roudra, c’est-à-dire l’air, enfante les vents. Deux mots de cette phrase, vrichan, qui signifie taureau, et oudhan, qui veut dire mamelle, ont donné lieu à une légende. On suppose que Roudra, changé en taureau, a eu les Marouts de la Terre, changée en vache.
  27. C’est-à-dire, du nuage, comme l’indique la note précédente, page 185, col. 2.
  28. Nous avons vu, page 74. col. 1, note 4 ; page 104, col. 2, note 3, que Trita est la libation personnifiée. Outrager Trita est donc le fait de l’impie.
  29. Le texte porte le mot dasagwa. Voy. page 80, col. 1, note 6. Le commentaire suppose que les Marouts, après des pratiques de dix mois, ont pris la forme des Angiras, et offert eux-mêmes le sacrifice. Il raconte une querelle survenue entre les Angiras et les Adityas ; querelle dans laquelle les Angiras obtinrent l’avantage par le moyen du sacrifice. Il serait fâcheux que, pour expliquer ce passage, on fût obligé de recourir à ce conte, inventé pour donner raison de ce vers. Nous avons vu ailleurs que les Angiras et les Marouts sont des agents du sacrifice. Les feux d’Agni doivent précéder et même engendrer les feux du soleil. Il est donc naturel que les Adityas soient vaincus par les Angiras.
  30. Dans le système du commentateur, ces mots seraient les paroles des Marouts offrant le sacrifice, et disant aux Adityas : « Que les Adityas ne viennent à nous qu’avec l’aurore. »
  31. Ces cinq sacrificateurs sont, à ce qu’il paraît, les cinq prânas, ou les cinq esprits vitaux (pantchaprânas).
  32. C’est-à-dire, Agni, né des libations, apâm napât. Le commentaire, traduisant ces mots plus littéralement, aquarum nepos, forme cette généalogie d’Agni. L’eau du ciel fait naître le bois, le bois donne la vie au feu ; le feu est ainsi le petit-fils des eaux.
  33. Agni est considéré comme Vêdyouta ou feu des nuages, et il habite alors au milieu des eaux. Il est encore considéré comme feu du sacrifice, et il est, sous cette forme, honoré par les eaux des libations qui viennent le trouver. Le feu nommé Oûrva est le feu des volcans sous-marins.
  34. Ilâ, Saraswatî et Bhârati.
  35. Ce sens n’est pas celui du commentaire ; cependant il m’avait paru qu’il était assez dans l’esprit de l’auteur d’établir une antithèse entre la fonction de nourrice et l’état de fille, et de dire que le dieu était nourri par ses filles. Agni est le fils nourricier de ces ondes qu’il a enfantées en sa qualité de Vêdyouta.
  36. La phrase contient le mot aswa (equus) ; et le commentaire croit y voir une mention du fameux cheval Outtchésravas, qu’il donne comme étant le soleil.
  37. Plus haut la coupe s’appelait hotra ; ici le vase se nomme potra. Un autre nom est nechtra.
  38. Il est question des Aswins, ou bien de Mitra et Varouna.