Rig Véda ou Livre des hymnes/Section 7/Lecture 2

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Traduction par Alexandre Langlois.
Bibliothèque Internationale Universelle (p. 480-488).

LECTURE DEUXIÈME.
HYMNE I.
À Soma, par Djamadagni, ou Bhrigou, fils de Varouna.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Les (dix) frères[1], (habiles) ouvriers, pour la gloire du grand Indou, lancent ce maître puissant.

2. Ô Dieu pur, viens avec toutes tes splendeurs ; et, à l’appel des Dévas, prends les trésors que nous te présentons.

3. À l’appel des Dévas, (ô Dieu) pur, recueille et nos louanges, et nos ondes et nos cérémonies, qui concourent à augmenter ta force.

4. Tu es généreux, (ô Dieu) pur ; serviteurs pieux, nous t’invoquons, ô toi qui fais briller ton rayon.

5. Apporte-nous le bonheur et la force. Ô Indou, orné de si belles armes, viens en ces lieux.

6. Nos mains te purifient ; tu vas te mêler aux ondes, et ensuite prendre place dans nos coupes.

7. Chantez donc, comme le faisait Vyaswa, en l’honneur du pur et grand Soma, qui a mille yeux.

8. Pour désaltérer Indra, les (prêtres) versent des mortiers le brillant[2] Indou, aux flots limpides, aussi doux que le miel.

9. Avec nos offrandes nous voulons obtenir tous tes présents, et mériter ton amitié.

10. En l’honneur (du dieu) qui est l’allié des Marouts, fais couler ton onde généreuse, ô toi qui donnes la joie, et qui es bienfaisant avec force.

11. Ô (Dieu) pur, tu es le soutien du ciel et de la terre, tu brilles comme le soleil ; je te loue pour que tu montres ta vigueur dans les combats.

12. Sous la pression de notre doigt sors, et viens faire briller ta rosée. Anime au milieu des batailles (Indra) notre auxiliaire.

13. Ô Indou qui éblouis tous les yeux, ô Soma qui connais la voie (sainte), envoie-nous une grande abondance.

14. Ô Indou, le bruit des vases (sacrés) s’est fait entendre ; ton flot (coule) avec force ; viens pour désaltérer Indra.

15. Les (prêtres) tirent de leurs mortiers ton jus fort et enivrant. Viens, ô toi qui triomphes de tes ennemis.

16. Au milieu de nos louanges, ce roi noble et pur traverse l’air, pour se rendre au sacrifice de Manou.

17. Ô Indou, sois notre protecteur ; apporte-nous en présent des centaines de vaches et de chevaux magnifiques.

18. Amène-nous la force et la puissance ; qu’elles nous environnent comme une forme brillante. Coule en l’honneur des dieux.

19. Accours, ô brillant Soma, vers le bassin (du sacrifice), et viens avec bruit, tel que l’épervier, t’asseoir à notre foyer.

20. Soma amène les Ondes, et se présente en l’honneur d’Indra, de Vâyou, de Varouna, des Marouts, de Vichnou.

21. Ô Soma, apporte pour notre fils et pour nous une abondance de biens innombrables.

22. Que les Libations qui se répandent et loin et près de nous, ici même sur les bords du Saryanâvân[3],

23. Dans le pays des pieux Ridjîcas[4], au sein de nos maisons, ou parmi les cinq espèces d’êtres[5],

24. Que ces Libations divines nous fassent tomber du ciel une pluie féconde en produits généreux.

25. L’heureux et brillant (Soma), chanté par Djamadagni, est purifié sur la peau de vache[6].

26. Les pures (Libations) apportent l’abondance ; et lancées, telles que des coursiers fougueux, elles se mêlent aux ondes (et au lait).

27. Tes serviteurs, en l’honneur des dieux, précipitent tes flots. Coule avec splendeur.

28. Nous révérons ta force merveilleuse, qui nous apporte (l’opulence) et le salut, et que le monde désire.

29. (Nous révérons cette force) noble, prudente, fortunée, dans laquelle les sages trouvent leur salut, et que le monde désire.

30. (Nous révérons cette force) sage et riche, ô puissant (Soma), dans laquelle nos corps trouvent leur salut, et que le monde désire.


HYMNE II.
À Soma, à Agni, par les cent richis nommés Vékhanasas.
(Mètres : Gâyatrî et Anouchtoubh.)

1. (Dieu) éclairé, visite toutes les œuvres de nos sages ; (tu es) un ami digne d’être chanté par tes amis.

2. Ô pur Soma, tu règnes sur les deux parties de ce monde, qui se présentent devant toi.

3. Ô sage et pur Soma, avec les Ritous[7] tu visites tous les séjours qui t’appartiennent.

4. Tu produis l’abondance ; viens prendre nos présents, et sois un ami secourable pour tes amis.

5. Ô Soma, tes rayons purs et puissants étendent une (onde) purifiant sur la voûte lumineuse.

6. Tes sept torrents, ô Soma, ont coulé à ton ordre. Pour toi courent les vaches (du sacrifice).

7. Ô Soma, viens avec ta rosée pour le bonheur d’Indra, et donne-nous une abondance intarissable.

8. Les sept sœurs[8], ô (Dieu) sage, font entendre leurs voix, et te lancent dans le champ du sacrifice.

9. Les Doigts te purifient, et te jettent sur le filtre de laine. Tu frémis, tu résonnes quand tu passes dans nos (coupes) de bois.

10. Ô (Dieu) sage et rapide, tes flots purs se sont élancés, tels que des coursiers ardents.

11. (Les prêtres) ont versé sur le filtre de laine leur trésor liquide, aussi doux que le miel. Ils ont accompli leurs œuvres.

12. Les Libations se rendent dans la demeure de Rita ; elles (entrent) dans le Samoudra, comme les vaches fécondes dans leur étable.

13. Ô Indou, c’est pour notre bien que coulent ces ondes limpides, et que tu te mêles au (lait) des vaches.

14. Ô Indou, nous voulons conserver ton amitié, et par les œuvres du sacrifice mériter tes secours.

15. Ô Soma, viens t’unir à ces vaches[9] (sacrées) que te présente la sagesse des prêtres. Pénètre dans les entrailles d’Indra.

16. Ô Soma, tu es grand, tu es magnifique. Ô Indou, tu es le plus fort des héros, et sur le champ de bataille tu es toujours vainqueur.

17. Tu es le plus fort parmi les combattants, le plus noble parmi les héros, le plus généreux parmi les bienfaiteurs.

18. Ô Soma, à toi nous devons la jouissance du soleil, notre nourriture, la vie de nos enfants. Nous t’honorons pour obtenir ton amitié et ta protection.

19. Ô Agni, tu es le gardien de notre vie. Envoie-nous l’abondance ; éloigne de nous le mal.

20. Agni est sage et pur ; il compatit aux besoins des cinq espèces d’êtres. C’est un pontife auquel nous recourons dans sa grande demeure.

21. Viens, ô Agni ; livre-toi à tes nobles œuvres. Donne-nous une splendeur toute virile ; (accorde nous) la richesse et la gloire.

22. Tel que le soleil qui brille à tous les yeux, (Soma) pur et triomphant vient chercher nos louanges.

23. Indou est sage et rapide ; purifié par les enfants d’Ayou, il est mêlé avec les mets (sacrés), et devient une boisson (merveilleuse).

24. (Soma, surnommé) Pavamâna, a enfanté la Lumière grande, juste et pure. Il a tué les noires Ténèbres.

25. Les flots rapides et brillants du puissant et splendide Pavamâna coulent avec magnificence.

26. L’impétueux Pavamâna, superbe, éclatant, s’entoure de rayons lumineux, et devient l’allié des Marouts.

27. Que Pavamâna étende ses splendeurs ; qu’il nous accorde une heureuse abondance ; qu’il donne à son chantre une forte famille.

28. Qu’Indou coule dans le filtre de laine. Qu’Indou purifié (vienne) dans Indra.

29. Soma sort du mortier pour passer en se jouant sur la peau de vache[10]. Qu’il honore et enivre Indra.

30. Ô (Dieu) pur, apporte du ciel ton lait nourrissant, et fais-en pour nous un breuvage de vie.


HYMNE III.
À Soma, à Agni, à Savitri, par les sept richis, Bharadwadja, Casyapa, Gotama, Atri, Viswamitra, Djamadagni, Vasichtha.
(Mètres : Gâyatrî, Écapada, Poura, Ouchnih et Anouchtoubh[11].)

1. Ô Soma, ô bienfaiteur puissant, uni à ta (douce) rosée, viens dans le sacrifice au milieu de ces richesses qui font ta gloire.

2. Tes flots apportent l’ivresse et la force. Présenté à Indra, ton breuvage fait son bonheur.

3. Coule avec bruit ; sors du mortier, et revêts toi de toutes tes magnificences.

4. Le brillant Indou est lancé hors du (mortier) ; il vient sur le filtre de laine, et s’unit avec bruit aux mets (sacrés).

5. Ô Indou, coule sur notre filtre ; ô Soma, prends nos mets, nos offrandes, le lait de nos vaches.

6. Ô Indou, ô Soma, amène-nous par centaines, par milliers, des vaches et des chevaux.

7. Les pures Libations s’élancent rapidement hors du vase, et prennent la route qui les conduit vers Indra.

8. La liqueur de Soma monte, et Indou se présente le premier avec empressement à Indra, qui vient à lui.

9. Les (Doigts) diligents, d’accord avec la Prière, font couler le miel du fort et pur Soma.

10. Que Poûchan, (ce dieu) que traînent des chèvres, nous protége en toute occasion. Qu’il nous rende heureux en femmes.

11. Soma livre le miel (de sa rosée), pareil à un (pur) ghrita, à ce (dieu) orné d’une aigrette. Qu’il nous rende heureux en femmes !

12. (Ô seigneur) brillant, Soma coule pour toi ainsi qu’un pur ghrita. Que (ce dieu) nous rende heureux en femmes !

13. Ô Soma, ô toi, qui enfantes la prière des sages, viens avec ta rosée au milieu des Dévas. Tu possèdes tous les trésors.

14. Comme l’épervier vole à son nid, Soma placé dans nos vases passe en résonnant dans nos coupes.

15. Ô Soma, ta liqueur versée dans le vase (du sacrifice) vient, telle que l’épervier, et remplit (nos coupes).

16. Ô Soma aussi doux que le miel, accours pour réjouir Indra !

17. En l’honneur des dieux, les Libations arrivent semblables à des chars remplis de provisions.

18. Ces liqueurs répandent la joie ; elles brillent, et remplissent l’air de leurs sons.

19. Ô Soma, broyé dans le mortier, et chanté par nos voix, tu entres dans le vase (du sacrifice), et tu donnes à ton serviteur une forte lignée.

20. Broyé (dans le mortier) et chanté par nos voix, (Soma) passe du filtre de laine dans le vase purifiant, et frappe à mort les Rakchasas.

21. Si la crainte d’un danger prochain ou éloigné me tourmente, ô (Dieu) pur, daigne y mettre un terme.

22. Que le sage Pavamâna nous purifie aujourd’hui par la vertu purifiante de ce vase (où il siége).

23. Ô Agni[12], de ton pur rayon, qui s’échappe du vase où le sacrifice t’enferme, purifie-nous.

24. Purifie-nous par la pureté rayonnante de ce vase ; purifie-nous avec les libations saintes.

25. Ô divin Savitri, par la vertu de cette liqueur, soit qu’elle reste dans ce vase, soit qu’elle en sorte, purifie-nous.

26. Que tu sois le divin Savitri, Agni ou Soma, purifie-nous par tes trois corps[13] aussi étendus que puissants.

27. Que les saints Dévas me purifient ; que les Vasous me purifient par leur œuvre. Ô Viswadévas, purifiez-moi ! Ô Djâtavédas[14], purifie-moi !

28. Ô Soma, viens avec les dieux, et augmente par tous tes rayons la grandeur de notre holocauste.

29. Nous venons apporter nos offrandes à ce (dieu) jeune et chéri, qui résonne avec éclat, et que nos invocations grandissent.

30. La hache de l’ennemi nous menace. Attaque-le, ô divin Soma ! (attaque) ce méchant, ô divin Soma !

31. (L’homme) qui avec les Richis récite les (prières) de la purification, recueille une libation pure et complète, que Mâtariswan a rendue plus douce.

32. Pour (l’homme) qui avec les Richis récite les (prières) de la purification, Saraswatî rassemble tout le jus de la libation, le lait, le caillé, l’onde aussi douce que le miel.


HYMNE IV.
À Soma, par Vatsapri, fils de Bhalandana.
(Mètres : Djagatî et Trichtoubh.)

1. Telles que des vaches fécondes, les Libations donnent en l’honneur du dieu leur liqueur aussi savoureuse que le miel. Disposées sur le gazon (sacré), ces vaches livrent en mugissant le lait pur qui découle de leurs mamelles.

2. Le dieu brillant résonne et frémit en perdant le bout des tiges de sa plante. Il prend une douce saveur ; extrait (du mortier), il s’étend dans le vase des purifications, dépose ses souillures, et reçoit un plus beau (corps).

3. (Soma), avec son ivresse, a créé ce couple (du Ciel et de la Terre), qui marchent et croissent ensemble ; de son lait il nourrit ces deux immortels. Il a séparé ces deux grands et immenses corps, et leur a communiqué une force indestructible.

4. Ce (dieu) sage s’élance entre les deux (grands) parents (du monde) ; il donne de la vigueur aux Eaux, et nourrit le (saint) foyer. Soma, précipité par les prêtres, épaissit avec l’orge ; écrasé sous la (pression) des (dix) frères, il a sauvé le jus de ses baies[15].

5. Par l’effet des œuvres saintes, naît alors le sage enfant du Sacrifice, que les rites (des prêtres) introduisent dans la région supérieure : (ou plutôt) en ce moment naissent deux jumeaux, dont l’un se place au foyer, et l’autre s’élève (dans le ciel)[16].

6. Les sages reconnaissent la forme de ce (dieu) fortuné, quand l’épervier (poétique)[17] apporte de loin l’offrande (sainte). Ils purifient dans les ondes cet adorable Soma, qui coule avec plaisir pour le bonheur (du monde).

7. Ô Soma, les dix frères[18] te purifient ; les Richis, au milieu des prières et des rites, te versent dans les vases (divers du sacrifice). En invoquant les dieux, ils te jettent sur le filtre de laine ; ils te reprennent (dans leurs coupes) ; et toi, (du sein des nuages) déchirés, tu envoies l’abondance.

8. La Prière et l’Hymne célèbrent Soma, cet ami qui circule (dans nos coupes) et qui tient sa place (à nos fêtes), cet immortel qui, pour mériter nos louanges, nous donne (ici) sa douce rosée, et, du haut du ciel, fait descendre avec les eaux les richesses qu’il a conquises.

9. Soma, du haut du ciel, nous envoie tous les trésors de l’air. Il est purifié, et siége dans les vases (du sacrifice). Mêlé aux ondes et au (lait) de nos vaches, extrait des mortiers, Indou s’épure, et nous donne les biens que nous aimons.

10. Coule donc (dans nos coupes), ô Soma, et viens nous apporter l’abondance la plus variée. Invoquons le Ciel et la Terre, qui ne connaissent point d’ennemis. Ô Dieux, donnez-nous l’opulence et la force des héros !


HYMNE V.
À Soma, par Hiranyastoupa, fils d’Angiras.
(Mètres : Trichtoubh et Djagatî.)

1. Telle que la flèche placée sur l’arc ; telle que le veau attaché à la mamelle de sa mère, telle est notre prière (devant le dieu). Elle vient à lui, apportant son lait comme la vache aux larges mamelles. Soma prend part aux œuvres (du sacrifice).

2. La prière commence ; l’offrande est présentée. L’heureuse libation est jetée dans la bouche (d’Agni). (Soma) doux et pur, aussi rapide que la flèche du guerrier, s’élance sur le filtre.

3. Jeté sur le filtre de laine, il s’unit ensuite aux Ondes ses épouses : en faveur du sacrificateur, il laisse écraser les petites-filles d’Aditi[19]. Sous la forme d’un breuvage enivrant le dieu passe (dans les coupes), exaltant ses forces et brillant comme un prince.

4. Le taureau a mugi, et les vaches[20] divines arrivent dans la demeure du dieu. Soma est descendu sur le feutre de laine blanche, dont il s’est enveloppé comme d’une cuirasse pure.

5. L’immortel purifié s’est couvert d’un vêtement magnifique et brillant. En faveur de (l’homme) juste et pur, il avait étendu entre les deux plateaux du pressoir les fibres de ses côtes brillantes[21].

6. Rapide comme les rayons du soleil, les lueurs légères (de Soma) s’échappent de l’enveloppe qui les recouvre, et vont porter le bonheur (à leurs amis), la mort (à leurs ennemis). Elles s’unissent aux splendeurs d’Indra.

7. Telles que les ondes qui descendent dans la plaine, les Libations, en sortant des vases (du sacrifice), courent rapidement (vers Indra). Que dans nos maisons les hommes et les animaux soient heureux ! Que l’abondance soit parmi nous, ô Soma ! Que notre famille soit vigoureuse !

8. Donne-nous l’abondance en or, en chevaux, en vaches, en orge, en enfants. Les Angiras, mes pères, et toi, Soma, vous êtes les auteurs de la Lumière et les maîtres de l’holocauste.

9. Les pures Libations se précipitent au-devant d’Indra, comme des chars qui (courent) à la victoire. En sortant (du mortier), elles vont sur le filtre de laine, où elles laissent leur corps, et se convertissent en une pluie brillante.

10. Ô Indou, (dieu) irréprochable, terrible pour tes ennemis, viens faire le bonheur du grand Indra. Apporte à celui qui te chante des biens magnifiques. Ô Dieux, et vous, Ciel et Terre, conservez-nous !


HYMNE VI.
À Soma, par le radjarchi Rénou, fils de Viswamitra.
(Mètres : Trichtoubh et Djagatî.)

1. Vingt et une vaches[22] viennent dès le matin dans la demeure (du sacrifice) apporter à Soma le lait de la pieuse offrande. Il s’accroît par l’œuvre (sainte), et forme pour (l’homme) pur quatre mondes[23] nouveaux et superbes.

2. Le dieu produisant, à la prière (du prêtre), sa merveilleuse ambroisie, et (secondé) par l’œuvre des sages, a séparé le Ciel et la Terre. Il a, autour (de nous), étendu avec grandeur les Ondes brillantes, dès l’instant que sa demeure a été visitée par l’offrande.

3. Que ses rayons immortels et vainqueurs couvrent les deux espèces d’êtres[24], et purifient les mets désignés aux hommes et aux dieux. Que l’hymne l’honore du nom de roi.

4. Purifié par les dix ministres du sacrifice, il est étendu au milieu des (Ondes), mères (des êtres)[25]. Il poursuit l’œuvre qui produit sa merveilleuse ambroisie ; et il porte ses regards clairvoyants sur les hommes comme sur les dieux.

5. (De plus en plus) épuré, il acquiert une force qui le rend le soutien (du monde). Placé entre le ciel et la terre, dont il est le charme, ce (dieu) généreux déploie sa vigueur contre la folie (des Asouras), et, tel qu’un archer, lance ses traits enflammés.

6. En voyant les deux grands parents (du monde), semblable au veau (qui aperçoit sa mère), il a crié. Sa voix a retenti comme celle des Marouts. Sachant par quelle œuvre pieuse il peut nous donner le bonheur, il se hâte de l’accomplir pour obtenir nos louanges.

7. Taureau terrible, dans l’impatience de prouver sa force, il mugit, il aiguise ses cornes brillantes. Le sage Soma vient se reposer dans le bassin qui l’attend, après avoir passé sur la peau de vache et le filtre de laine.

8. Pur et purifiant, le (dieu) brillant a placé son corps irréprochable sur le filtre de laine. Préparé pour le bonheur de Mitra, de Varouna, de Vâyou, il devient par les soins (des prêtres) un doux miel composé de trois substances[26].

9. Viens, ô généreux Soma, pour orner le culte des dieux. Ô Soma, pénètre dans le cœur d’Indra ! (Comme) autrefois (délivre-nous) de la mort, et fais-nous heureusement traverser le mal. (Sois pour nous tel qu’un guide) qui connaît le pays, et qui nous indique le chemin.

10. Ainsi qu’un coursier bien dirigé, viens à nos offrandes. Ô Indou, descends dans les entrailles d’Indra. (Dieu) sage, fais-nous comme sur un navire traverser les flots (de la vie). Tel qu’un héros, combats nos ennemis.


HYMNE VII.
À Soma, par Richabha, fils de Viswamitra.
(Mètres : Trichtoubh et Djagatî.)

1. Le sacrifice commence. Le (dieu) fort vient dans sa demeure, et sa vigilance nous garde contre le méchant Rakchasa. En faveur de (l’homme) purifié par la piété, ce (maître) brillant couche, entre les deux plateaux du pressoir, les fibres (de sa plante) pour en extraire le suc[27].

2. Tel qu’un guerrier farouche, le (dieu) vigoureux s’avance en criant. Il dépose la couleur qui le fait ressembler à l’Asoura ; il quitte son (premier) corps, et, pour passer dans la coupe du père (du sacrifice), il prend une forme qui s’allonge et jaillit.

3. Du mortier, les mains (du prêtre) le versent dans la coupe. Il s’agite comme un taureau, et, (excité) par la prière, il se débarrasse de ses fibres. Il va plein de joie ; il se perfectionne par la prière, il se purifie dans les ondes, il s’emploie dans le service (divin).

4. Les douces et puissantes (Libations) arrosent le céleste (Indra), qui grossit le nuage et brise les palais (des Asouras). C’est pour le grand (Indra) que les vaches de l’holocauste emplissent leurs mamelles ; c’est pour lui que se fait le précieux mélange (du soma).

5. Ainsi qu’un char, les dix frères ont lancé (Soma), qui est arrivé près d’Aditi[28]. Il s’approche du siége mystérieux de la vache (du sacrifice), lui qui doit aussi sa naissance aux prêtres.

6. Tel qu’un épervier, le dieu vient vers ce foyer que la piété a construit ; (il vient) vers ce trône d’or. Les (prêtres) au bruit de la prière lancent leur (nourrisson) sur le gazon (sacré), et, comme un cheval, cet (être) adorable accourt vers les dieux.

7. Sage, brillant, généreux, (Soma) descend par les airs[29]. Trois fois il présente son dos aux libations[30], et vient goûter le lait[31] de la louange. Il suit mille et mille voies ; il tombe (dans les coupes), il en sort. Il fait entendre sa voix, et brille au milieu des fécondes Aurores.

8. Il prend une forme resplendissante ; et sa couleur, du siége où il est assis, éloigne les ennemis au moment du combat. Il est le maître des ondes ; il apporte la swadhâ à la race divine. Il s’unit à l’Hymne, ami des libations.

9. Comme le taureau (mugit) au milieu de son troupeau, lui il résonne (au milieu des Louanges). Il se revêt de la splendeur du soleil. Oiseau céleste[32], Soma regarde la terre d’en haut ; (armé) de sa force, il voit autour de lui tous les êtres.


HYMNE VIII.
À Soma, par Harinanta, fils d’Angiras.
(Mètre : Djagatî.)

1. Le (dieu) brillant est purifié. Tel qu’un rapide coursier, il vient s’unir au (lait) de la vache ; Soma est jeté dans le vase (du sacrifice). Il fait entendre sa voix ; les (prêtres) aussi font résonner la prière avec sa louange. Par combien de présents il répond à leur amour !

2. Une troupe nombreuse de sages élève la voix. Ils précipitent Soma dans les entrailles d’Indra. Les prêtres aux mains brillantes, avec le ministère des dix frères, purifient l’aimable et douce libation.

3. Sans retard (Soma) vient se mêler au (lait de) la vache. Le bruit qu’il fait étouffe le bruit de la fille du Soleil[33]. La voix du prêtre le charme ; mais ses (mains), ces deux sœurs diligentes, le saisissent (pour le fatiguer).

4. Agité par les prêtres, extrait des mortiers, l’aimable Indou, le maître brillant des vaches (sacrées) est placé sur le gazon. Entouré des Rites, consommant le sacrifice de Manou, le pur Soma vient à toi, ô Indra, avec la Prière.

5. Versé par la main des prêtres, Soma coule en rosée, et vient à toi, ô Indra, pour être ta Swadhâ. Tu accomplis les œuvres (saintes), tu amènes les prières[34] dans le sacrifice. Tel qu’un oiseau dans son (nid), tel il brille entre les deux plateaux du pressoir.

6. Les sages, ouvriers prudents, prennent le lait du sage et immortel Soma, qui fait entendre sa voix. Aussitôt les Vaches (du sacrifice), les Prières, se rassemblent à l’envi dans la demeure de Rita.

7. Le (Dieu) qui soutient le vaste ciel habite le foyer de Prithivî[35], le flot des Ondes, les (saintes) Rivières. Fort, généreux, opulent, il va porter la gaieté au cœur d’Indra.

8. Accours dans ce monde terrestre, ô (Dieu) puissant ; sois un bienfaiteur pour ton chantre qui te verse (avec piété). Ne nous prive pas des richesses que nous avons pu obtenir. Puissions-nous arriver à une vaste opulence !

9. Donne-nous, ô Indou, des chevaux, des troupeaux, de l’or ; (apporte-nous) une riche abondance. Comble-nous de cent, de mille présents. (Dieu) pur, viens (à la voix) de notre hymne.


HYMNE IX.
À Soma, par Pavitra, fils d’Angiras.
(Mètre : Djagatî.)

1. Des lèvres[36] de (Soma), qui respire avec bruit, coulent tous ces (flots) qui sont frères, et s’assemblent au foyer de Rita. Le (divin) et pieux Asoura apparaît avec ses trois têtes[37] ; et ses vaisseaux transportent le sacrificateur.

2. Les grands (Richis) se réunissent ; ils lancent le (dieu), qu’avec empressement ils mêlent au torrent des ondes. Pères de l’hymne, ils augmentent avec le miel de la libation le vaste corps d’Indra.

3. Les (flots) sont entrés aux vases des purifications à la voix (de l’hymne qui les appelle). Le père antique[38] surveille leur œuvre. Le grand (dieu, surnommé) Varouna[39], quitte le Samoudra[40], et les sages consomment ses (ondes) protectrices.

4. Sur le dos du brillant (Agni)[41] coulent de tous côtés les mille torrents (de ce dieu), dont la langue est aussi douce que le miel. Ses splendeurs rapides éclatent tout d’un coup, et vont de place en place (sur le foyer) s’attacher par mille chaînes[42].

5. (Ces rayons) brillants arrivent au son des hymnes ; ils brûlent les impies ; ils repoussent par leur (sainte) magie cette race, à peau noire, ennemie d’Indra, et (la chassent) loin du Ciel et de la Terre, ces deux grands parents (du monde).

6. Nés à la voix de l’hymne, doués d’une heureuse rapidité, ils s’étendent jusque dans l’antique domaine (de l’air)[43]. Privés de la vue et de l’ouïe, les impies s’éloignent de la voie du sacrifice, et se gardent d’en approcher.

7. Les sages éclairés élèvent leurs voix en l’honneur de ce (dieu) pur, qui lance de tout côté ses mille torrents. Touchés de leurs accents, les rapides enfants de Roudra, nobles protecteurs des hommes, se montrent sous des formes brillantes.

8. Le puissant gardien du Sacrifice ne saurait faillir : il contient en lui les trois êtres purifiants[44]. Ce (dieu) sage voit tous les mondes ; il frappe les impies et détruit leurs œuvres.

9. Les Ondes tombées de la langue de Varouna[45] dans le vase des purifications ont formé, par une (pieuse) magie, la longue toile du sacrifice. Les sages, qui ont produit cette merveille, ne l’ont obtenue (que par leur piété). (L’homme) impuissant dans ses œuvres doit faillir ici-bas.


HYMNE X.
À Soma, par Cakchivan, fils de Dirghatamas.
(Mètres : Djagatî et Trichtoubh.)

1. (Soma) naît, et, tel que le nourrisson, il crie dans le (vase) de bois qui le contient. Rapide et superbe, il apporte le bonheur. Il vient du ciel s’unir au lait vivifiant (de la bouche). Adressons nos prières à ce (dieu) noble et protecteur.

2. Étendu et ferme, Soma soutient le ciel ; et le voilà qui remplit (nos coupes), et circule dans notre sacrifice. L’hommage dont ce (dieu) sage honore ces deux grands compagnons de voyage, le Ciel et la Terre, a la puissance de déchirer (le nuage) pour en faire descendre l’abondance.

3. La grande et douce libation de soma a été préparée. Une large voie (est ouverte à Indra), s’il veut visiter le foyer d’Aditi[46]. Car (Indra) est le maître de la pluie ; il est généreux et digne de nos éloges ; accompagné des Vaches (célestes), il conduit les Ondes, et se montre prompt à nous secourir.

4. La tige[47] pleine du jus de soma a été broyée. Il en naît un beurre divin, un lait (merveilleux), immortelle essence de Rita. Les prêtres, gardiens généreux de l’holocauste, s’empressent de fêter le (dieu), et de répandre la libation.

5. Soma s’unissant aux Ondes pousse un cri ; il livre à Manou son corps, qu’il a dévoué aux dieux. Il dépose au sein d’Aditi[48] un enfant[49] qui un jour nous fera obtenir une heureuse lignée.

6. Que (les Eaux) fécondes des quatre Régions célestes[50] tombent à l’envi sur ce troisième monde où coulent les mille torrents (de Soma). Que ces flots, aussi doux qu’un pur ghrita, nous apportent du ciel l’holocauste et l’ambroisie (divine).

7. Soma prend une forme blanche. Quand le (divin) Asoura veut être généreux, il l’est d’une manière souveraine. Il s’unit à la prière et à l’œuvre sainte, et va dans le ciel déchirer ce grand corps dont il fait jaillir les ondes.

8. Tel qu’un coursier bondissant, (Soma) se jette dans le bassin où brille la blancheur du lait. Les prêtres continuent leurs prières, et, à la voix de ce Cakchîvân qui a vécu cent hivers, ils entourent (Soma) des produits de la vache.

9. Ô Soma, ô (Dieu) pur, ton suc, mêlé aux ondes, passe sur le filtre de laine. Ô (Dieu) pur, source de bonheur, versé par (la main) des sages, deviens la douce boisson d’Indra !


HYMNE XI.
À Soma, par Cavi, fils de Bhrigou.
(Mètre : Djagatî.)

1. Le noble (Soma), entouré de nos offrandes, s’approche de nos prières qu’il aime et qui font sa gloire. Ce (dieu) grand et sage monte au char du grand Soûrya, qui parcourt le monde.

2. (Soma) est la langue de Rita ; il coule sous la forme d’un miel délicieux ; maître indomptable de la prière, il fait entendre sa voix. Enfant (du Ciel et de la Terre), et produisant l’astre qui brille dans les airs, il ajoute à leur titre de père, à leur titre de mère, un troisième nom mystérieux[51].

3. Le (dieu) brillant descend avec bruit dans les vases (sacrés). Il est conduit par les prêtres dans sa demeure, où luit l’or (de ses rayons). Les maîtres du sacrifice célèbrent (Soma), qui présente son dos aux trois Libations[52], et se montre avec les Aurores.

4. Extrait des mortiers, entouré des offrandes et des prières, le (dieu) pur éclaire le Ciel et la Terre, ces deux (grands) parents. Il passe sur le filtre de laine ; chaque jour voit couler ses flots, aussi doux que le miel.

5. Ô Soma, purifié par les prêtres, traverse heureusement les airs pour venir te mêler à notre lait. Ces libations sont grandes, et leur ivresse est victorieuse. Ô Indra, elles t’appartiennent. En récompense, comble-nous de les dons.

  1. Le texte porte sœurs.
  2. Je ferai remarquer qu’une des épithètes fréquentes de Soma est le mot hari.
  3. Lac dont il a été question plusieurs fois déjà, dans la contrée de Couroukchétra.
  4. Voy. page 404, col. 1.
  5. Voy. page 45, col. 1, note 1.
  6. Il paraît qu’il y a deux espèces de filtres, ou une peau de vache percée de trous, ou un feutre de laine. Cependant il est possible que la peau de vache ne serve qu’à recevoir les tiges écrasées.
  7. Dieux des saisons, des moments favorables pour les sacrifices.
  8. Ce sont les sept espèces de mètres.
  9. Je suppose que ce sont les flammes du sacrifice, ou les prières.
  10. Un autre sens peut être donné à ces mots : au lieu de regarder la peau de vache comme un filtre, on verrait dans ces vaches dont parle le texte les vaches du sacrifice, les flammes du bûcher, sur lesquelles est jeté le soma.
  11. Le manuscrit du texte interpole ici un long passage, qui renferme des formules de purification.
  12. Nous avons déjà dit que Soma était une forme d’Agni, Agni Vasichtha.
  13. Le commentaire rappelle ici la trinité d’Agni, Vâyou, Soûrya.
  14. Nom d’Agni.
  15. Je donne ce sens au mot Siras-Sirnabhoûtadjâtam.
  16. Le commentaire entend ce passage du soleil et de la lune. J’y ai vu la naissance d’Agni et la production du soleil.
  17. Ainsi se trouve personnifiée la Gâyatrî.
  18. Le texte porte toujours dix femmes, le mot sanscrit qui signifie doigt étant du féminin.
  19. Aditi ou la Terre est la mère des plantes, ou du moins leur aïeule, si l’on regarde le soleil (Aditya) comme leur père. Les tiges de Soma sont écrasées pour former sa boisson.
  20. Le commentateur dit que ces vaches, ce sont les hymnes, stoutayah. Je pense que l’auteur désigne les ondes de la libation : le taureau, c’est Soma, à moins que ce ne soit le mortier.
  21. Le commentaire entend cette phrase tout différemment, à tel point que Tchamvoh signifierait le ciel et la terre.
  22. Nous avons déjà parlé du nombre vingt et un, considéré comme mystérieux. Voy. page 387, col. 1, note 1. Les vingt et une vaches, dont il est ici question, peuvent être les sept invocations ou les sept offrandes employées dans les trois sacrifices. Cependant le commentaire dit que ces vingt et une vaches représentent les douze mois, les six Ritous (il met cinq Ritous et un Aditya), et les trois mondes.
  23. Le texte porte le mot bhouvanam, qui ordinairement signifie monde, et que le commentaire explique ici par le mot oudacam (eau). Malgré cette autorité, j’ai traduit par le mot monde : en effet, l’autel a quatre côtés correspondant aux quatre points de l’horizon ; et Soma par sa lumière semble créer ces quatre régions de l’air, que l’on peut appeler quatre mondes, de même qu’ailleurs il crée le ciel et la terre. À l’occasion de ce nombre quatre, je rappellerai qu’aux trois feux les Ribhous en ont ajouté un quatrième. Au reste, un passage du commentaire placé plus loin indique que des libations ont lieu au nombre de trois, de quatre, de cinq, de sept. Un autre passage parle aussi de quatre vases de libations. Consultez aussi pour la question des quatre mondes, plus bas, page 500, col. 1, note 1.
  24. Animés et inanimés.
  25. Le commentaire entend ce passage comme ayant rapport à l’atmosphère. Je pense qu’il est question des eaux du sacrifice.
  26. L’offrande du soma se compose de différentes substances, de trois entre autres, de jus de soma, d’eau, de caillé.
  27. Voy. page 484, col. 2, note 2.
  28. Aditi est le nom de la terre ; et la terre ici, c’est la terre du sacrifice, ou plutôt le foyer de terre, autrement Prithivî. J’avais pensé jusqu’à présent que les Adityas étaient fils d’Aditi, dans ce sens que le soleil, à l’horizon, semblait naître de la terre. Mais il me semble aujourd’hui que les Adityas sont ainsi appelés, parce qu’ils naissent du sacrifice, dont Aditi est le foyer.
  29. Le commentateur explique ces mots en disant que la libation traverse l’air, quand elle tombe dans les vases divers du sacrifice.
  30. Traduction de l’adjectif triprichtha.
  31. Cette traduction essaye de reproduire le sens du mot vaches qui est dans le texte. Car nous savons que la louange est aussi pour le poëte une vache.
  32. Il ne faut pas oublier que Soma est une forme d’Agni, et qu’Agni est dans le ciel le soleil, l’oiseau céleste.
  33. Les hommes s’agitent en parlant au lever de l’Aurore : le bruit des mortiers qui écrasent le soma s’élève au-dessus de tout ce tumulte.
  34. Le commentaire donne un autre sens. Il veut que matih soit synonyme de satrouh (ennemi).
  35. Autrement le foyer qui est fait de terre, et qui est appelé l’ombilic de Prithivî.
  36. Le poëte désigne ainsi le pressoir.
  37. Je suppose que ces têtes sont une allusion aux trois Savanas, et qu’il faut donner au mot moûrdhnah le sens de sources : cependant le commentaire traduit ce même mot par lokân (monde).
  38. J’entends ces mots du Sacrifice personnifié. Le commentaire les fait rapporter à Soma lui-même.
  39. C’est ici un nom de Soma, qui couvre tout de son éclat.
  40. Nous savons que c’est le nom du vase qui contient les libations. Le commentaire croit qu’il est ici question de l’Océan céleste (antarikcha).
  41. Le commentaire persistant dans l’idée précédente, pense que le poëte représente ici les flots de Soma couvrant le ciel pour retomber en pluie. J’ai vu dans ce passage la peinture de la libation coulant sur le foyer.
  42. Ce sens, qui m’appartient, diffère essentiellement de celui du commentateur, qui dit que les rayons de Soma lient et attachent les pécheurs.
  43. Ce sens est celui du commentaire, qui rend le mot mânât par antarikchât.
  44. Ce sont, suivant le commentaire, Agni, Vâyou, Soûrya.
  45. Nom de Soma. Voy. ci-contre, col. 1, note 4.
  46. Nous avons vu qu’Aditi est la terre du sacrifice.
  47. Le lecteur a pu remarquer que déjà plusieurs fois j’ai traduit le mot nabhas par tige, fibre, traduction hasardée que la force des choses m’a fait adopter, et qui peut se justifier déjà en partie par le no 5 des sens attribués à ce mot nabhas dans le dictionnaire de M. Wilson.
  48. C’est-à-dire au foyer.
  49. Cet enfant est Agni, dont l’heureuse influence est féconde pour l’espèce humaine.
  50. Voy. plus haut, page 485, col. 1, note 1.
  51. Ce passage obscur et embarrassant rappelle un peu celui qu’on lit page 141, col. 1, note 3. J’ai pensé qu’Agni-Soma, en créant par le sacrifice la lumière du soleil, devenait père, et donnait ainsi au Ciel et à la Terre la qualité d’aïeul. L’auteur réunit dans le même vers les trois idées de père, de fils et de petit-fils, ou plutôt celles de père, de mère et d’aïeul.
  52. Triprichtha.