Rosalie de Constant, sa famille et ses amis/3

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Eggimann (IIp. v-vii).
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PRÉFACE


L’HISTOIRE de Rosalie de Constant durant ses vingt-cinq premières années a eu, on me l’assure, l’heur de plaire à quelques personnes. Je leur en exprime ici ma gratitude tout en leur avouant que je hasardais ces pages un peu en tremblant.

Quelques têtes blanches ou grises, me disais-je, y prendront plaisir en souvenir de récits légués par un aïeul, mais les jeunes ! ils ont bien d’autres affaires ! Si je me suis trompée, j’en présente mes excuses à qui de droit, et, puisque nous en sommes au pecavi, je veux demander pardon aussi d’une erreur que je n’ai point commise. Le prote qui transcrira ces lignes aura la bonté de n’y rien changer, quoique lui ou ses compagnons y soient pris à partie. Le fait est qu’à la suite de la dernière phrase de mon petit volume j’avais inscrit ces mots :

Fin de la première partie.

Quel ne fut pas mon étonnement mêlé d’indignation lorsqu’en recevant le volume frais broché je ne les trouvai plus ! Immédiatement je prévis les reproches qui m’accableraient : « Vous ne concluez pas ! Pourquoi vous arrêtez-vous brusquement en 1782 quand la couverture du volume est surmontée des dates 1758-1834 ? »

Telle est en effet l’observation qui me fut présentée maintes fois. À chacun je contai le tour qui m’avait été joué et j’ajoutai : « À la première page du volume, la date 1758-1782 se trouve bel et bien précédée d’une étoile ; mais cette étoile, cette sous-date personne ne les remarque. C’est dommage, car, dans ma pensée, l’étoile unique signifiait : Première partie et laissait entrevoir une seconde partie. La voilà cette seconde partie, même beaucoup plus considérable que la première !

Chers lecteurs, agréez ici les excuses de l’ouvrier en faute, daignez ne pas trouver ma seconde partie trop volumineuse, (il fallait bien conduire notre héroïne jusqu’à la tombe !) et, puisque vous regrettez d’avoir quitté Rosalie si brusquement, rejoignons-la, sans plus tarder.

Encore un mot cependant. Que toutes les personnes qui m’ont aidée et encouragée dans mon travail reçoivent ici mes vifs remerciements. Quelques-unes sont déjà nommées dans le premier volume, d’autres seront citées au fur et à mesure des pages qui vont suivre.

Ici, je placerai un seul nom, celui de ma mère Mme  Achard née Rigaud de Constant qui bien souvent a éclairci tels ou tels points d’histoire obscurs pour moi, et qui constamment m’a guidée par ses conseils imprégnés d’un grand bon sens, héritage de ses ancêtres.

Pregny-la-Tour, Octobre 1902.