Rymes/J’ay esté par un long temps

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J’ay esté par un long temps
Deceue de l’esperance :
Et si encor point n’attens
D’elle plus grand’asseurance,
Que celle là, que ma foy
Me peult promettre de soy.

Je voy les uns fort contents,
Les autres pleins de souffrance :
De ceulx là les rys j’entens,
De ceulx cy la douleance :
Ces passions j’apperçoy
Regner toutes deux en moy.

Je rys du bien, ou je tens
En tresgrand’ resjouyssance :
Et pleure, que je pretens
Qu'un autre en ayt jouyssance :
Ce que de mes yeulx je voy,
Et a grand peine le croy.

Toutesfois tel passetemps

Me donne encor confiance,
Qu'un jour je verray le temps,
Que cil fera la vengeance
Du mal qu'il m'à faict de soy
Au bien, ou je me deçoy.