Séances de la Société agricole et scientifique de la Haute-Loire/10 février 1881

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SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1881.


Présidence de M. le Dr Langlois.

M. le Président donne lecture d’une lettre de M. le Préfet, approuvant le changement de nom de la Société des amis des sciences, de l’industrie et des arts de la Haute-Loire, en celui de Société agricole et scientifique de la Haute-Loire.

Le Journal de l’agriculture de M. Barral contient deux intéressantes notices. La première est relative à la préservation, contre les atteintes de certains parasites, des graines employées pour la semence. Pour cela, il suffit de les faire tremper, pendant quelques jours, dans une dissolution d’aloès. Le moyen est fort économique et en même temps très efficace.

La seconde notice intéresse au plus haut point la santé publique. Il s’agit en effet de la destruction de la trichine dans les viandes infectées. Dans ce but, après avoir incisé les lards suspects, afin de rendre plus certains les effets de la chaleur, on leur fait subir une coction prolongée (trois heures pour les morceaux pesant moins de 2 kilogrammes et six heures pour les morceaux d’un poids supérieur), dans de l’eau légèrement additionnée de vinaigre.

M. le Président lit un résumé sur les effets de la fièvre aphteuse dans notre département.

M. Moullade annonce à l’assemblée que notre confrère M. Girard-Gory vient de faire don au musée du Puy de nombreux ossements fossiles, appartenant aux genres botriodon, palæotherium, etc., et provenant du gisement miocène de Ronzon.

M. H. Mosnier lit une note sur l’inauguration, en 1687, de l’Hôpital-Général de notre ville[1].

M. le Président appelle l’attention de l’assemblée sur des spécimens de ferrure à glace pour chevaux. Ces ferrures ont, sur celles usitées jusqu’ici, le grand avantage d’être d’un emploi très commode et de ne point détériorer la corne du cheval. Elles consistent dans l’adjonction de trois étampures supplémentaires, percées en biais, ce qui permet de brocher facilement le clou, sans crainte de toucher au sabot de l’animal.

M. Moullade fait une communication sur le gisement paléophytologique de Ceyssac.

M. le Président soumet à la Société quelques échantillons des dentelles fabriquées à l’aide de la dentellière mécanique Milhère. Après avoir sommairement résumé les observations consignées dans le rapport très étendu présenté récemment par M. H. Achard, au nom de la chambre syndicale des dentelles, contre cette invention, M. le Dr Langlois dit que les produits obtenus par le métier Milhère ne sauraient rivaliser avec ceux de notre département. Toutefois, malgré la supériorité incontestable de notre production locale, il engage vivement nos négociants à rechercher avec ardeur de nouvelles améliorations qui assureront pour l’avenir, comme elle existe pour le présent, l’impossibilité d’une comparaison entre la dentelle faite à la main et celle confectionnée par des moyens mécaniques.

Sont admis membres résidants de la Société, sur les rapports conformes des commissions spéciales, MM. Guerrier, inspecteur d’académie, Dussau, directeur de l’École normale, Tolain, juge honoraire, et P. Albert.

L’assemblée décerne à M. Achard le titre de membre correspondant.


A. Jacotin.




  1. Voyez t. III, Mémoires, p. 191.