Séances de la Société agricole et scientifique de la Haute-Loire/6 janvier 1881

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EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX
DES SÉANCES
DE LA
SOCIÉTÉ AGRICOLE ET SCIENTIFIQUE
DE LA HAUTE-LOIRE

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SÉANCE DU 6 JANVIER 1881.


Présidence de M. le Dr Langlois.

M. le Président donne lecture d’une lettre de M. Aymard, qui remercie ses confrères de lui avoir conféré le litre de Président honoraire et promet, comme par le passé, à notre Société, le concours le plus actif et le plus dévoué.

M. Couderchet s’est mis en rapport avec M. Michelet, un des principaux agronomes de France, et lui a offert d’expérimenter sur sa propriété d’Aiguilhe les engrais chimiques de la manufacture de Javel : il a reçu, à ce sujet, de l’un des administrateurs de cette usine une lettre dont il donne communication.

L’assemblée décide qu’une commission sera pour faire un rapport sur les résultats produits par ces essais, et félicite M. Couderchet de son ardeur et de son initiative dans les améliorations agricoles. « Nous sommes, dit M. Langlois, dans un siècle de progrès. Pour bien cultiver, l’agriculteur doit raisonner, faire rendre au sol son maximum, et c’est en se basant sur les découvertes scientifiques qu’il peut arriver à des résultats utiles et avantageux. »

M. le Trésorier rend compte de la situation de la caisse. Cet exposé dénote l’état prospère de nos finances, l’existence de sommes suffisantes pour parer aux besoins futurs, ce qui nous permettra dorénavant de donner à nos concours plus d’extension et plus d’éclat. La régularité des écritures de M. Alix, l’économie de sa gestion et le dévouement qu’il apporte dans l’exercice de ses fonctions laborieuses lui valent les félicitations de la réunion.

Au nom du conseil d’administration, et sur l’observation faite par MM. les Président et Vice-présidents du Comice agricole, que le titre de notre Société ne faisait point mention de l’agriculture, M. le Président propose de substituer au titre actuel celui de Société agricole et scientifique de la Haute-Loire. Après une discussion où MM. Balme, Besse, Louis Paul, etc., prennent la parole, la proposition de M. Langlois est adoptée. Il est, en outre, décidé que MM. les Président et Vice-présidents du Comice agricole feront partie, de droit, du conseil d’administration ; que les réunions dudit Comice et de la Société qui, suivant le règlement, se tenaient à des jours différents, auront lieu le premier jeudi de chaque mois, dans le même local, sous la réserve toutefois que les membres du Comice non agrégés à la Société n’auraient, en cas de vote sur une question en dehors de l’agriculture, que voix consultative.

On procède ensuite au scrutin sur l’élection d’un membre du conseil d’administration, aux lieu et place de M. Lascombe, l’un des secrétaires et membre de droit dudit conseil. M. le docteur Récipon ayant réuni la majorité des suffrages, est proclamé membre du conseil d’administration.

Un projet de loi tendant à aliéner une partie des diamants de la Couronne au profit des musées nationaux ayant été déposé à la Chambre des députés, la Société émet le vœu que le produit de cette aliénation soit aussi affecté aux musées départementaux.

Par une lettre du 24 décembre dernier, M. Léon Grobon, demeurant au Puy, sollicite l’honneur de faire partie de notre Société, à titre de membre résidant, et présente à l’appui de sa demande un rapport détaillé sur les diverses opérations de la Société anonyme des coupons commerciaux dont il est représentant pour la Haute-Loire. Une commission composée de MM. Tolain, Beylot et Besse est nommée pour faire le rapport sur celle candidature. MM. Henry Mosnier, Langlois et Jacotin sont chargés d’une mission semblable à l’égard de M. Paul Albert, propriétaire, demeurant au Puy, qui sollicite la même faveur que M. Grobon.

Dans sa dernière réunion, le conseil d’administration a formulé un vœu, celui de voir la Société se mettre en rapport avec les Sociétés savantes et agricoles de France, les plus importantes et les plus sérieuses, afin d’établir avec elles des liens de confraternité. Une pareille mesure, dont l’utilité n’échappera à personne, aurait encore pour résultat de faire connaître au loin l’existence de notre Société, la valeur de ses publications et d’obtenir, par l’échange de nos annales, l’ensemble des travaux de ces sociétés où nous pourrions puiser pour notre propre compte d’utiles renseignements.

Le vœu du conseil d’administration est soumis par M. le Président à l’assemblée qui y donne sa plus complète adhésion.

M. Achard, ancien agent comptable de la Ferme-Ecole de Nolhac, aujourd’hui instituteur à Vazeille-Limandres, transmet à M. le Président une monographie manuscrite de cette commune et demande à faire partie de la Société. Le rapport sur cette candidature est confié à une commission composée de MM. Besse, Moullade, Henry Mosnier, Récipon et Nicolas. De plus, cette commission veut bien se charger de rédiger un programme ou questionnaire en prenant pour base, si elle le juge opportun, la lettre écrite à ce sujet par M. Nicolas à M. Langlois le 21 décembre 1880. Ce questionnaire, envoyé à tous les instituteurs du département, provoquerait, de la plupart d’entre eux, un travail analogue à celui de M. Achard, et ces monographies constitueraient les éléments d’une statistique agricole, historique, industrielle et scientifique de la Haute-Loire. M. le Président s’est entendu avec M. l’Inspecteur d’académie et ce dernier, en l’assurant de son concours le plus empressé, a mis à sa disposition le Bulletin scolaire de la Haute-Loire avec promesse d’y insérer le questionnaire qui parviendrait ainsi à tous les instituteurs.

La commission examinera s’il n’y aurait pas lieu, pour récompenser le zèle de ces modestes fonctionnaires, de conférer à ceux qui répondraient à l’appel de la Société, le titre de membre correspondant et de décerner des médailles aux plus méritants.


A. Lascombe.
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