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Saint-Thégonnec. L’Église et ses annexes/2/Appendice

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APPENDICE[1]


FAMILLES NOBLES DE SAINT-THÉGONNEC.



§I. — Seigneurie de Penhoat.


La famille de Penhoat qui portait : d’or à la fasce de gueules, avec pour devise : Red eo (il faut), était l’une des plus anciennes du Léon et prétendait descendre du chef ou tyern Witur qui accueillit saint Pol Aurélien et lui donna le vieil oppidum de Castel-Pol et l’île de Batz.

En l’an 1160, Guillaume sire de Penhoat, fils de Hamon, épousa Julienne de Montrelais. De ce mariage naquit Hamon, qui eut pour fils Guillaume sire de Penhoat. C’est ce dernier qui bâtit, au retour de la septième croisade (1248-1254) le château dont on voit encore aujourd’hui les ruines. Son fils Hervé épousa, en 1282, Anne du Châtel, et de cette union naquit Guillaume dit le Tort-Boiteux. Il prit pour femme Jeanne, vicomtesse de Fronsac et devint capitaine de Rennes en 1356.

Le fils de Guillaume fut Jean, sire de Penhoat, amiral de Bretagne en 1401. Jean eut de sa première femme Jeanne du Perrier un fils, Jean sire de Penhoat qui se maria à Marguerite de Malestroit et mourut sans enfant. Son second mariage avec Marguerite de Rougé lui donna un autre enfant, Guillame baron de Penhoat, vicomte de Fronsac, etc… Guillaume épousa Françoise du Maillé et devint chambellan du duc de Bretagne. Il ne laissa qu’une fille, Françoise de Penhoat, dame de Penhoat, etc…, chevalière de l’Hermine, qui porta aux Rohan les immenses biens de sa maison en épousant en 1475 Pierre de Rohan, sire de Gié, maréchal de France.

En 1522, leur fils, Charles de Rohan, était seigneur de Penhoat.

Ses descendants vendirent ce fief aux Rosmadec. Les Kerhoent de Coatanfao l’achetèrent ensuite et le laissèrent en héritage au vicomte Du Rumain. Enfin en 1752, Jacques de Kérouartz l’acheta au prix de 160.000 livres de principal et 1.200 livres d’épingles ou pot de vin.

Les seigneurs de Penhoat étaient hauts justiciers, premiers prééminenciers et fondateurs des églises paroissiales de Saint-Thégonnec, Taulé, Plouvorn, Plougar, de l’église tréviale de Sainte-Sève, ainsi que de l’église et collégiale de Notre-Dame du Mur.

§ II. — Seigneurie du Quélennec.

À la montre de 1503, on trouve : « Nicolas Quélennec, par Jehan son fils. » Cette terre passa ensuite à Jacques de la Boixière qui en était propriétaire en 1557.

Louis Le Borgne sieur de Kérhaval, troisième fils d’Adrien Le Borgne seigneur de Lesquiffiou et de Marie de la Motte, épousa vers 1600 Jeanne de la Boixière, dame de Quélennec.

Leur fils, Alexandre Le Borgne seigneur de Quélennec, se marie à Jeanne de Kernault.

Ce dernier fait une fondation de 20 livres de rentes pour fournir le vin aux féries de Pâques. Les paroissiens seront exhortés à dire un Pater et un Ave à son intention.

Les Le Borgne portent : d’azur à trois huchets d’or (cors de chasse) liés et virolés de gueules.

La terre du Quélennec passa vers 1640 aux Kerhoaz qui étaient en même temps seigneurs de Coatgoulouarn. La seigneurie de Coatgoulouarn, avant d’appartenir aux Kerhoaz, était au nom de Jean Le Gal. (Réformation de 1443. Saint-Thégonnec).

Les Le Gal portaient : d’azur à trois poires d’or les queues en haut, et les Kerhoaz : d’azur à trois étoiles d’or.

La dernière représentante de la famille des Kerhoaz est ouvrière à Morlaix.

Les seigneurs du Quélennec avaient un banc dans l’aile droite de l’église et en face un enfeu avec tombe. Cet enfeu existe encore aujourd’hui, au-dessous de l’autel de Notre-Dame de Bon-Secours, et près de la porte d’entrée du côté nord. Les armoiries qui se trouvaient gravées sur les écussons ont été effacées pendant la Révolution (1791).



§ III. — Seigneurie de Penfao.


Cette seigneurie, après avoir appartenu aux du Plessix, passa vers 1669 aux Le Bihan, puis au xviiie siècle jusqu’à la Révolution aux Coëtlosquet qui étaient en même temps seigneurs de Kérannot et du Hellin.

Armoiries. — Les du Plessix : de sable au cygne d’argent becqué et membre de sable. — Le propriétaire actuel du manoir a trouvé dans son jardin une bague portant ces armoiries. — Leur devise était : Plezant eo (il est agréable).

Les Le Bihan portaient d’or au sautoir de gueules issant d’une mer d’azur. — Devise : Amour en Dieu, Espoir en Dieu.



§ IV. — Seigneurie du Hellin.


La seigneurie du Hellin, après avoir appartenu aux Daniel, passa aux Quintin, puis aux Coestlosquet qui en demeurèrent propriétaires jusqu’à la Révolution.

Lors de la Réformation de 1443, nous trouvons Jean Daniel, sieur du Hellin, mentionné parmi les nobles de Saint-Thégonnec.

Son fils Alain épousa Marguerite Le Guichoux, et son petit-fils Jean, sergent de Lesneven en 1503 se marie à Marguerite de Kérincuff.

François, sieur du Hellin, issu de ce dernier mariage, épouse Anne de Kerbic, et son fils Jean prend pour femme Hélène de Kerscan. À la mort de Jean, sieur du Hellin, cette seigneurie passe aux Quintin par le mariage de Marie Daniel, dame du Hellin, avec Gilles Quintin, sieur du Kerscan.

Leur fille, Bonaventure Quintin, dame du Hellin, épouse en 1671 Robert de Coëtlosquet, sieur de Kérannot.

Les armes des Daniel du Hellin étaient d’azur à deux coupes d’or et relevées en bosse. Les Quintin portaient : d’argent au lion de sable accompagné de trois molettes d’éperon de même, avec pour devise : Calcaribus recalcitrans (Rebelle à l’éperon).



§ V. — Seigneurie de Kérannot.


La terre de Kérannot a appartenu à trois familles depuis le xve siècle jusqu’à la Révolution : aux Denys aux Simon et aux Coëtlosquet.

Alain Denys est cité parmi les nobles de Saint-Thégonnec, à la Réformation de 1443. Guillaume Denys épouse vers 1560 Fiacre de Kérouartz. Il approuve, en 1557, avec le sieur du Hellin, la transaction

conclue entre le seigneur de Coazvout et les paroissiens de Saint-Thégonnec au sujet de la chapelle de Notre-Dame de Vrai-Secours. Barbe Denys, héritière de Kérannot, épouse François Simon, seigneur de la Palue, et leur fille, Louise Simon, dame de Kérannot et de la Palue, se marie à Guillaume de Coëtlosquet, chevalier seigneur du dit lieu en Plounéour-Ménez. Leur second fils Robert a en partage Kérannot et acquiert le Hellin par son mariage avec Bonaventure Quintin, dame du Hellin.

Les Simon portaient : d’argent au lion d’azur, armé et lampassé de gueules. Leur devise était : C’est mon plaisir.

Les armes des Coëtlosquet étaient : d’argent semé de billettes de sable au lion de même sur le tout.

Les seigneurs de Kérannot et du Hellin possédaient une tombe plate de pierre grise dans la nef de l’église paroissiale, du côté de l’évangile, près de l’autel de la Trinité, ainsi qu’une tombe plate dans le sanctuaire. Ils avaient aussi une chapelle sur leurs terres à Kérannot et au Hellin.

L’église de Saint-Thégonnec possède encore un calice qui a appartenu à cette dernière chapelle.



§ VI. — Manoir de Coasvoult.


Ce manoir avait tout d’abord appartenu aux seigneurs de Penhoat. Il était au xvie siècle à la famille de Kéroignant ou Kéronyant.

En 1557, Messire Kéronyant demande le consentement du roi et des paroissiens pour bâtir une chapelle dans l’église paroissiale. Cette chapelle est située du côté de l’évangile et est dédiée à Notre-Dame de Bon- Secours.

Cette seigneurie passe aux Guergorlay vers 1560 par le mariage de Guillaume de Guergorlay et de Marie de Kéroignant.

Leur petit-fils, Claude, épouse Anne Quintin dont il a René, sieur de Coasvoult, marié en 1665 à Françoise de Kersauzon. — Coasvoult passa plus tard aux Bourg-blanc.

Armoiries. — Kéroignant : d’azur au gantelet de fauconnier mis en pal.

Guergorlay : vairé d’or et de gueules, avec devise : Ayde-toi, Guergorlay et Dieu t’aydera.

Bourgblanc : de gueules à une tour crénelée d’or, sommée d’un tourillon de même.



§ VII. — Seigneurie de Lannivinon.


Le manoir de Lannivinon appartenait en 1486 à Jehan de Kersauzon, capitaine du navire de guerre La Figue de Brest, époux d’Anne Quintin de Coatamour. Il fut inhumé dans l’église de Saint-Thégonnec le 18 janvier 1494.

Sa fille, Françoise de Kersauzon, dame de Lannivinon, épousa François de Coetquelfen, seigneur de Kergournadec’h. Elle mourut en 1537.

Des Coetquelfen, Lannivinon a passé par alliance aux Kerhoent de Coatanfao, puis au vicomte du Rumain qui vendit cette seigneurie au sieur de Quélen, syndic des États de Bretagne.



§ VIII. — Manoir de Kervily.


Il appartenait en 1540 à une famille Le Hézou qui portait d’argent à une croix échiquetée de gueules et d’argent.

Il passa au xviiie siècle à Olivier Croizé sieur de la Maillardière, maire de Morlaix en 1647 et mort en 1694.

Il avait épousé Madeleine Siochan et eut d’elle plusieurs enfants, entr’autres, Bernard Croizé, sieur de Kervily, conseiller du roi et son sénéchal au présidial de Quimper en 1669.



§ IX. — Seigneurie du Herlan.


Les premiers seigneurs du Herlan étaient, croit-on, des cadets de la maison de Penhoat. Isabelle de Herlan, héritière du lieu, épouse vers 1420, Hervé Huon seigneur de Trohéon en Sibiril, fils de Eon Huon chevalier seigneur de Trohéon tué à Azincourt en 1415 et d’Annette du Chastel. Cet Hervé Huon est cité parmi les nobles de Pleiber-Saint-Thégonnec à la réformation de 1443. On trouve un autre Hervé Huon seigneur du Herlan, homme d’armes à la montre de 1503. C’est à lui que, le 7 décembre 1494, les paroissiens de Saint-Thégonnec accordent droit de tombe dans l’église, moyennant vingt deniers monnois par an.

Son fils, Olivier, épouse Isabeau Foucault. De ce mariage naît une fille, Louise Huon dame du Herlan, qui se marie à Pierre de Kerhoent seigneur de Kerhoent en Saint Pol de Léon. Le second fils de Pierre de Kerhoent, Jean, seigneur du Herlan, épouse vers 1537 Gillette Le Restre. Jacques du Herlan issu, de cette union, allie les armes du Herlan et celles de Kergournadec’h par son mariage avec Marie de Kergournadec’h. Leur fille Françoise de Kerhoent dame du Herlan épouse Charles de la Forest seigneur de Kéranroux en Ploujean. Ces derniers n’ont qu’une fille, Françoise de la Forest, héritière de Kéranroux, Coatgrall, Kergariou, le Herlan, Guicquelleau, qui se marie vers 1600 à François du Parc seigneur de Lézerdot.

La seigneurie du Herlan resta dans la famille du Parc jusqu’en 1732, époque où elle fut vendue par Charlotte de Rogon, veuve de Claude du Parc. L’acquéreur des terres, fief et seigneurie du Herlan fut Messire François Provost Douglas, chevalier seigneur de Boisbilly. Il demeurait en son hôtel à Morlaix, quai de Tréguier, paroisse de Saint-Melaine.

Les armes du Herlan sont parti au premier d’argent à trois jumelles de gueules qui est du Parc ; au second d’or au lion rampant de sable chargé d’une fasce de gueules qui est Huon de Herlan. Ces armes sont une combinaison des armes de Léon et de Penhoat, familles dont se prétendaient issus les Huon et les Herlan.



§ X. — Seigneurie de Luzec.


Cette terre appartenait au xvie siècle à la famille de la Haye. Yves de la Haye seigneur des Roches, Kerlaudy, Luzec, etc., épousa en 1612 Anne Le Sparler. Leur fils, Yves, se maria en 1646 à Claudine de Launay dame de Chastellenec. La fille issue de ce dernier mariage, Marie-Anne de la Haye, dame de Kerlaudy, les Roches, Luzec, épousa en 1670 Jean du Dresnay seigneur de Kerbaul et Lohennec. Joseph-Marie du Dresnay, chevalier seigneur des Roches et de Kérir-Luzec, était en 1700 gouverneur pour le roi de la ville de Saint-Pol-de-Léon.

Les seigneurs de Luzec possédaient un banc dans la nef de l’église paroissiale et une tombe dans le sanctuaire. Les armes de Luzec étaient d’argent au rameau de sinople posé en bande accompagné de trois quintefeuilles de gueules.

  1. Les renseignements contenus dans cet Appendice sont dûs pour la plupart à M. L. Le Guennec, de Morlaix.