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Sonnet. « Un ange chez moi »

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Sonnet

 

Un ange chez moi parfois vient le soir
Dans un domino d’Hilcampt ou Palmyre,
Robe en moire antique avec cachemire,
Voilette et chapeau faisant masque noir.

Ses ailes ainsi, nul ne peut les voir,
Ni ses yeux d’azur où le ciel se mire ;
Son joli menton que l’artiste admire,
Un bouquet le cache ou bien le mouchoir.
 
Mon petit lit rouge à colonnes torses
Ce soir-là se change en bleu paradis ;
Un rayon d’en haut dore mon taudis.

Et quand le plaisir a brisé nos forces,
Nonchalant entr’acte à la volupté,
Nous fumons tous deux en prenant le thé.