Sonnet au lieu de sa naissance

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Seconde partie des Muses françoises, Texte établi par Despinelle, chez Matthieu Guillemot (p. 275).


SONNET AV LIEV
de sa naissance
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 ROchers entrecouppez où ie prins ma naiſſance,
Que ne fondiſtes-vous ſur mon triſte berceau ?
Heureux & plus qu’heureux ſi i’euſſe eu mon tombeau
Auant que d’eſleuer tant de tombeaux en France.
 Nymphes qui trepignez ſoubs la viue cadance,
Dont voz flots argentins entrecoupent leur eau,
Que n’oppoſaſtes vous voz flots en un monceau
Contre moi, qui quittois ma vieille demeurance :
 Mais ces regrets ſont vains, dites moi ſeulement,
O Nymphes auez-vous quelque ſoulagement
Contre le feu d’amour qui deuore mon ame :
 Et vous rochers haultains, auez-vous rien de dur,
Qu’on lui puiſſe oppoſer ? las : defendez mon cœur,
Et le foudre & l’eſté iamais ne vous diffame.


A. D. V.