Sonnets Gaillards et Priapiques/Icy nâquit un homme et mourut tout soudain,

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Sonnets gaillards et priapiquesBibliothèque internationale d’édition (p. 21).


Icy naquit un homme et mourut tout soudain,
Icy de son berceau il fit sa sépulture,
Un Bougre, qui forçant les lois de la Nature
Fit tenir lieu de c. à sa lubrique main.

Un instant fut son âge, et le Père inhumain
Qui put voir d’un œil sec périr sa créature
L’exposa dans ce champ, où la terre moins dure
Que ce cœur de rocher, le receut dans son sein.

Passant, si la pityé a d’assez puissans charmes
Pour te faire verser en ce lieu quelques larmes,
Arrouse de tes pleurs le tombeau que tu vois ;

Et s’il te prend jamais une pareille envie,
Souvien-toy d’arrêter la fureur de tes doigts,
Puis-qu’ils donnent ensemble et la mort et la vie.