Souvenirs d’outre-mer/05

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LE CARACTÈRE ANGLAIS.



Avant de laisser la capitale de l’empire britannique, disons un mot du caractère anglo-saxon, car c’est là qu’on peut l’étudier plus à l’aise.

L’Anglais est remarquable par son urbanité, sa droiture dans les relations civiles, son énergie, son infatigable activité.

Il est pétri de “go head” et de “pushing”.

Rien ne résiste à sa patience et à sa persévérance.

Sa devise est : “Where is a will, there is a way.

Il est patriote, fier de sa race, et toujours prêt à secourir et relever ceux qui sont ses frères par la nationalité.

Il a l’esprit pratique et réfléchi ; le sang-froid, aide et seconde son jugement, ses projets et ses entreprises.

Naturellement conservateur et ami de l’ordre, il est attaché à ses institutions, et les défendra pouce par pouce contre l’envahissement de la révolution et de la démagogie.

Il tient à l’observance du dimanche : l’étranger qui passe à Londres le jour du Seigneur, s’y repose réellement, et pourrait se croire dans un paisible village de campagne.

Le fils d’Albion poussera quelquefois le sens et le talent des affaires jusqu’à l’égoïsme et l’ambition, mais il faut reconnaître qu’il a fondé des colonies prospères sur toute la surface du globe, et que partout où l’on voit flotter l’« Union Jack », l’on voit fleurir l’industrie, le commerce et le progrès.

Il pousse parfois l’amour des affaires jusqu’à la passion, jusqu’à l’excès, jusqu’au monopole ; en cela, il est un peu excusable, car s’il amasse des millions promptement, il ne les laisse pas dormir dans ses coffres, et sait en faire bénéficier les classes ouvrières ; et ses entreprises gigantesques leur procurent un travail constant et rémunérateur.

L’Angleterre aime la paix, mais lorsqu’elle entre en guerre, ce n’est pas pour la vaine gloire ou par dévouement pour aider à des nations plus faibles, mais avant tout pour protéger ses propres intérêts et son commerce, ou pour agrandir ses domaines.


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