Souvenirs d’outre-mer/08

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LE CARACTÈRE FRANÇAIS.


Paris, c’est la France, et c’est bien là qu’on peut mieux étudier le type de la race française.

Le Français est poli, aimable dans ses paroles, ses gestes et ses manières.

Son langage, le plus beau de toutes les langues humaines, brille par sa douceur, sa clarté, son harmonie, sa souplesse, ses nuances, échos fidèles de tous les sentiments.

Le Français est très intelligent et a toujours excellé dans tous les arts et dans toutes les sciences :

C’est à bon droit que Paris est surnommé « la Ville Lumière ».

C’est un foyer lumineux dont les rayons éclairent le monde.

Le Parisien est gai, spirituel et prime-sautier ; il n’a pas son égal pour lancer le bon mot, l’anecdote, la chanson, la note joyeuse ; le couplet ou le mot pour rire, parti d’un café-concert, fait en un clin d’œil le tour de Paris.

La plus belle qualité de l’âme française est, sans contredit, le patriotisme.

La France, son drapeau et sa gloire : ces trois mots résument les aspirations du patriotisme français, qui, dans tous les siècles a brillé d’un vif éclat.

Pour les nobles enfants de la France :

« Mourir pour la Patrie, »
« C’est le sort le plus beau, »
« Le plus digne d’envie. »

Le Français est hospitalier, généreux, dévoué : Il a versé son sang, non seulement pour conquérir ses libertés, mais aussi pour aider d’autres peuples à combattre la tyrannie.

Les Français sont vifs, avides de nouveauté et de changement :

Ils ont souvent révolutionné la forme de leur gouvernement.

Ils mènent les choses rondement, ayant déjà fait une révolution en trois jours.

Maintenant l’on dirait qu’ils prennent plaisir à changer de ministère.

Sous le rapport religieux, il nous semble que la foi se refroidit dans notre ancienne mère-patrie ; mais si nous réfléchissons que les gouvernants sont en grande partie des francs-maçons, des juifs ou des libres-penseurs, il nous est permis de croire l’esprit des masses encore imbu de l’esprit religieux d’autrefois.

En voici la preuve :

La France n’est-elle pas encore la première quand il s’agit de contribuer au denier de St-Pierre, ou de donner des fonds et de glorieux martyrs pour la propagation de la foi et les missions étrangères ?

Le Parisien qui cause avec vous, peut vous paraître sceptique et incrédule :

Ne le jugez pas d’après les apparences : il ne vous dit pas toujours ce qu’il pense, et son amour propre le poussera peut-être à paraître penser autrement que le commun des mortels.

Ce qui distingue surtout le caractère français, c’est le courage et la bravoure :

Nous en voyons la preuve à chaque page de l’histoire, sur tous les champs de bataille, et c’est encore la France qui sacrifie le plus grand nombre de victimes pour les progrès de l’aviation, et pour les expériences hardies des savants et des inventeurs.