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LA NOUVELLE CHRONIQUE

— La découverte remonte à un an, dit miss Burnet, qui s’était redressée, et qui, maintenant, suivait avec une ardente curiosité notre conversation. Une fois déjà on avait attenté à sa vie, mais quelque esprit méchant le protégeait. Aujourd’hui encore, le noble, le chevaleresque Garcia est tombé ; le meurtrier est libre et respire. Mais un autre viendra, puis un autre, jusqu’à ce que justice soit faite ; cela est sûr, comme il est sûr que le soleil se lèvera demain.

Les mains de la gouvernante se contractaient, sa figure fatiguée avait blêmi de fureur et de haine.

— Comment se fait-il, dit Holmes, que vous, miss Burnet, vous, une Anglaise, on vous trouve dans une pareille affaire d’assassinat ?

— C’est qu’il n’y a pas au monde d’autre moyen que l’assassinat pour punir justement cet homme. Qu’importe à vos lois que, pendant des années, il ait noyé San Pedro sous des torrents de sang et chargé de trésors volés tout un navire ? utant vous parler de crimes commis dans une autre planète ! Nous, du moins, nous savons. Nous avons appris la vérité dans la souffrance et les larmes. Pour nous, l’enfer n’a pas de démon comparable à Jean Murillo, et nous ne saurions vivre en paix tant que ses victimes crieront vengeance.

— Vous avez certainement raison, dit Holmes, j’ai ouï dire que Murillo était un homme atroce. Mais en quoi vous a-t-il donné des griefs personnels ?

— Je vais vous le dire. La police de ce bandit avait l’ordre de tuer, sous un prétexte quelconque, tout homme qui promettait de devenir pour lui un rival dangereux. Mon mari — car, de mon vrai nom, je suis la signora Victor Durando — était ministre de San Pedro à Londres. C’est là qu’il me connut et m’épousa.