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On vous prête, prussiens, un autre projet. Ce serait de cerner Paris sans |
On vous prête, prussiens, un autre projet. Ce serait de cerner Paris sans |
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l’attaquer, et de réserver toute votre bravoure contre nos villes sans défense, |
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contre nos bourgades, contre nos hameaux. Vous enfonceriez héroïquement |
contre nos bourgades, contre nos hameaux. Vous enfonceriez héroïquement |
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ces portes ouvertes, et vous vous installeriez là, rançonnant vos captifs, |
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les cavernes. La civilisation stupéfaite assisterait à un banditisme gigantesque. |
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On verrait cette chose : un peuple détroussant un autre peuple. Nous |
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n’aurions plus affaire à Arminius, mais à Jean |
n’aurions plus affaire à Arminius, mais à Jean l’Écorcheur. Non ! nous ne |
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croyons pas cela. La Prusse attaquera Paris, mais l’Allemagne ne pillera pas |
croyons pas cela. La Prusse attaquera Paris, mais l’Allemagne ne pillera pas |
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les villages. Le meurtre, soit. Le vol, non. Nous croyons à l’honneur des |
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Attaquez Paris, prussiens. Bloquez, cernez, bombardez. |
Attaquez Paris, prussiens. Bloquez, cernez, bombardez. |
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Essayez. |
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Tous au feu, citoyens ! Il n’y a plus désormais que la France ici et la |
Tous au feu, citoyens ! Il n’y a plus désormais que la France ici et la |
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Prusse là. Rien n’existe que cette urgence. Quelle est la question d’aujourd’hui ? |
Prusse là. Rien n’existe que cette urgence. Quelle est la question d’aujourd’hui ? |
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combattre. Quelle est la question de demain ? vaincre. |
combattre. Quelle est la question de demain ? vaincre. Quelle est la |
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question de tous les jours ? mourir. Ne vous tournez pas d’un autre côté. |
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Le souvenir que tu dois au devoir se compose de ton propre oubli. Union |
Le souvenir que tu dois au devoir se compose de ton propre oubli. Union |
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Il n’y a plus de personnalités, il n’y a plus d’ambitions, il n’y a plus rien |
Il n’y a plus de personnalités, il n’y a plus d’ambitions, il n’y a plus rien |
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dans les mémoires que ce mot, salut public. Nous ne sommes qu’un seul |
dans les mémoires que ce mot, salut public. Nous ne sommes qu’un seul |
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français, qu’un seul parisien, qu’un seul |
français, qu’un seul parisien, qu’un seul cœur ; il n’y a plus qu’un seul |
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citoyen qui est vous, qui est moi, qui est nous tous. Où sera la brèche |
citoyen qui est vous, qui est moi, qui est nous tous. Où sera la brèche |
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seront nos poitrines. Résistance aujourd’hui, délivrance demain j tout est là. |
seront nos poitrines. Résistance aujourd’hui, délivrance demain j tout est là. |
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Comme elle va être belle, notre cité ! Que l’Europe s’attende à un spectacle |
Comme elle va être belle, notre cité ! Que l’Europe s’attende à un spectacle |
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impossible, qu’elle s’attende à voir grandir Paris ; qu’elle s’attende à |
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voir flamboyer la ville extraordinaire. Paris va terrifier le monde. Dans ce |
voir flamboyer la ville extraordinaire. Paris va terrifier le monde. Dans ce |
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charmeur il y a un héros. Cette ville d’esprit a du génie. Quand elle tourne |
charmeur il y a un héros. Cette ville d’esprit a du génie. Quand elle tourne |
Version du 12 janvier 2016 à 09:58
On vous prête, prussiens, un autre projet. Ce serait de cerner Paris sans l’attaquer, et de réserver toute votre bravoure contre nos villes sans défense, contre nos bourgades, contre nos hameaux. Vous enfonceriez héroïquement ces portes ouvertes, et vous vous installeriez là, rançonnant vos captifs, l’arquebuse au poing. Cela s’est vu au moyen-âge. Cela se voit encore dans les cavernes. La civilisation stupéfaite assisterait à un banditisme gigantesque. On verrait cette chose : un peuple détroussant un autre peuple. Nous n’aurions plus affaire à Arminius, mais à Jean l’Écorcheur. Non ! nous ne croyons pas cela. La Prusse attaquera Paris, mais l’Allemagne ne pillera pas les villages. Le meurtre, soit. Le vol, non. Nous croyons à l’honneur des peuples.
Attaquez Paris, prussiens. Bloquez, cernez, bombardez.
Essayez.
Pendant ce temps-là l’hiver viendra.
Et la France.
L’hiver, c’est-à-dire la neige, la pluie, la gelée, le verglas, le givre, la glace. La France, c’est-à-dire la flamme.
Paris se défendra, soyez tranquilles.
Paris se défendra victorieusement.
Tous au feu, citoyens ! Il n’y a plus désormais que la France ici et la Prusse là. Rien n’existe que cette urgence. Quelle est la question d’aujourd’hui ?
combattre. Quelle est la question de demain ? vaincre. Quelle est la
question de tous les jours ? mourir. Ne vous tournez pas d’un autre côté. Le souvenir que tu dois au devoir se compose de ton propre oubli. Union et unité. Les griefs, les ressentiments, les rancunes, les haines, jetons ça au vent. Que ces ténèbres s’en aillent dans la fumée des canons. Aimons-nous pour lutter ensemble. Nous avons tous les mêmes mérites. Est-ce qu’il y a eu des proscrits ? je n’en sais rien. Quelqu’un a-t-il été en exil ? je l’ignore. Il n’y a plus de personnalités, il n’y a plus d’ambitions, il n’y a plus rien dans les mémoires que ce mot, salut public. Nous ne sommes qu’un seul français, qu’un seul parisien, qu’un seul cœur ; il n’y a plus qu’un seul citoyen qui est vous, qui est moi, qui est nous tous. Où sera la brèche seront nos poitrines. Résistance aujourd’hui, délivrance demain j tout est là. Nous ne sommes plus de chair, mais de pierre. Je ne sais plus mon nom, je m’appelle Patrie. Face à l’ennemi ! Nous nous appelons tous France, Paris, muraille !
Comme elle va être belle, notre cité ! Que l’Europe s’attende à un spectacle impossible, qu’elle s’attende à voir grandir Paris ; qu’elle s’attende à voir flamboyer la ville extraordinaire. Paris va terrifier le monde. Dans ce charmeur il y a un héros. Cette ville d’esprit a du génie. Quand elle tourne