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sûreté de l’État, qui se passaient aux Cayes, » en donnant à entendre que le général Marion conspirait : sa demande était formulée par écrit. Le Président qui connaissait les antécédens de cet avocat, avisé d’ailleurs par ce général des causes de l’emprisonnement, ne voulut pas lui accorder l’audience qu’il sollicitait : il chargea le grand juge Voltaire, le général Inginac et un autre fonctionnaire public dont le nom nous échappe, de l’entendre sur ce qu’il avait à dire et d’en dresser « procès-verbal. »

Mais, invité à se trouver à l’hôtel du grand juge, Giraudié se refusa à toute déclaration, en disant que ce qu’il avait à faire savoir ne pouvait être confié qu’au Président lui-même ; et il lui adressa une nouvelle lettre où il disait : qu’il ne pouvait rien dire du général Marion, au grand juge qui était son beau-frère, ni au secrétaire général, son intime ami. Alors le Président chargea les commissaires du gouvernement au tribunal de cassation et au tribunal civil de l’appeler et de l’entendre, toujours en dressant « procès-verbal » de ce qu’il déclarerait ; mais Giraudié refusa de nouveau de rien dire, en avouant à ces fonctionnaires qu’étant avocat, il savait qu’il ne fallait pas avoir affaire au ministère public[1]. Désormais, il se croyait dans l’impossibilité de retourner aux Cayes ; car, s’il ne fit aucune déclaration aux autorités, il ne se retint pas pour insinuer dans le public les choses les plus malveillantes contre le général Marion. C’était aux opposans surtout qu’il tenait ces propos, parce qu’il se jeta de leur côté, du moment que le Président ne voulut point l’entendre. L’Opposition exploita sa malveillance, en répandant le bruit que le département du Sud allait opérer une nouvelle scission avec le gouver-

  1. Les deux commissaires du gouvernement étaient MM. Pierre André et B. Ardouin. Ils offrirent vainement à Giraudié de n’écrire que sous sa dictée.