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« Page:Revue pour les français, T1, 1906.djvu/620 » : différence entre les versions

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en chasser l’autre.
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En 1744 on cru que l’heure de la lutte finale avait sonné. Les
En 1744 on crut que l’heure de la lutte finale avait sonné. Les
coloniaux se préparèrent à attaquer Louisbourg, le Gibraltar
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américain. La forteresse était située dans l’Ile du cap Breton. On
américain. La forteresse était située dans l’île du cap Breton. On
dit que les fortifications, réputées imprenables, avaient coûté
dit que les fortifications, réputées imprenables, avaient coûté
vingt-cinq millions de francs. Mais elles étaient demeurées ina
vingt-cinq millions de francs. Mais elles étaient demeurées ina

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REVUE POUR LES FRANÇAIS

haine que les deux partis en présence ressentaient l’un pour l’autre et l’on s’habituait peu à peu à l’idée que le continent ne pouvait se partager et qu’une des deux races devrait y dominer et en chasser l’autre.

En 1744 on crut que l’heure de la lutte finale avait sonné. Les coloniaux se préparèrent à attaquer Louisbourg, le Gibraltar américain. La forteresse était située dans l’île du cap Breton. On dit que les fortifications, réputées imprenables, avaient coûté vingt-cinq millions de francs. Mais elles étaient demeurées ina chevées de sorte que la place n’était pas aussi forte qu’on le croyait Dans le port se trouvait toute une flotte de bateaux anglais capturés sur les côtes. Le projet sembla d’abord bien osé ; l’assem blée du Massachussetts ne le vota qu’à une voix de majorité. Mais ensuite on se mit à l’oeuvre avec ardeur. Les Pensylv-aniens votèrent une subvention de 100.000 lrancs. Le New-Jersey en donna 5o.ooo et New-York 75.000. Le Connecticut envoya 5oo honmes, Rhode Island et le New Hamphire 600. Chacune des colonies de la Nouvelle Angleterre équipa en outre un navire. Le Massachussetts en fournit 10 et 3.a5o hommes pour sa seule part. Le commandement fut confié à un riche marchand, officier dans la milice, mais qui n’avait ni connaissances spéciales, ni expérience. Sa hardiesse prudente et son intelligence rapide y suppléèrent. Il mena à bien cette colossale entreprise. Le 17 juin Louisbourg capitula. Quelques vaisseaux de renfort avaient été envoyés d’Angleterre mais contribuèrent peu au succès qui fut l’œuvre d’une armée hâtivement formée et de ses chefs impro visés. Les Anglais qui s’en attribuèrent le mérite reçurent plus tard des événements un singulier démenti. Car le colonel améri cain Gridley apprit sous les murs de Louisbourg à diriger les batteries qui tonnèrent trente ans plus tard sur les hauteurs de Bunker Hill et les mêmes trompettes qui sonnèrent l’entrée des vainqueurs dans la forteresse du cap Breton devaient donner ce jour-là le signal de la charge. A la paix d’Aix-la-Chapelle (174°) Louisbourg fut rendu à la France ; cette même année, les Anglais fondèrent Halifax. La restitution de Louisbourg fut vivement res sentie en Amérique ainsi que le refus du duc de Bedford d’autori ser, l’année qui précéda la conclusion de la paix, une expédition contre Québec. Le noble lord était plus inquiet que satisfait de l’exploit des coloniaux et se promettait d’encadrer désormais leurs bataillons avec des « réguliers » anglais.