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« Page:Noailles - Les Éblouissements, 1907.djvu/352 » : différence entre les versions

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Je souffre. Le soir est léger.
Je souffre. Le soir est léger.

Version du 28 juin 2020 à 10:35

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DOULEUR


Je souffre. Le soir est léger.
Il est comme dans mon enfance,
Mais toute l’humaine souffrance
Fane le monde et le verger.

Hélas ! comme le corps est triste !
Quel sombre dieu vient l’étrangler ?
À peine peut-on avaler ;
Pourquoi faut-il que l’on existe ?

II semble que tout l’univers,
L’odeur, le frisson, le ramage,
Ne sont que la plaintive image
Du sang coulant d’un cœur ouvert.

Des parfums de rose ottomane,
De jasmins, foulés par l’été,
De pollen touffu, duveté,
Tombent comme une molle manne.