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III


Les miens, couchés en file au fond de la ravine,
Ruminent sourdement l’herbe morte ou l’épine ;
Leurs longs cous sur le sol rampent comme un serpent ;
Aux flancs maigres de lait leur petit se suspend,
Et, s’épuisant d’amour, la plaintive chamelle
Les lèche en leur livrant le suc de sa mamelle.
Semblables à l’escadre à l’ancre dans un port,
Dont l’antenne pliée attend le vent qui dort,
Ils attendent soumis qu’au réveil de la plaine
Le chant du chamelier leur cadence leur peine,
Arrivant chaque soir pour repartir demain,
Et comme nous, mortels, mourant tous en chemin !

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