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« Page:Marie Louise Gagneur Les Forcats du mariage 1869.djvu/119 » : différence entre les versions

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les forçats du mariage

paroles qu’ils avaient rapidement échangées. L’aveu de cette haine, de cette jalousie ardente, le nouvel obstacle que ce mariage allait mettre entre eux, attisaient son amour, excitaient son imagination passionnée pour la lutte.

XII


Robert, en entrant chez lui, apprit que Marcelle était là. Aussi fut-il surpris de ne pas la voir accourir à sa rencontre. Il la trouva dans sa chambre, étendue sur une causeuse, pâle, immobile, l’œil fixe.

Il s’élança vers elle.

— Marcelle, qu’as-tu ?… Réponds-moi, souffres-tu ?

Un flot de larmes jaillit des yeux de la jeune femme.

Il s’agenouilla, lui prit les mains ; mais ces mains froides, au lieu de répondre à son étreinte, le repoussaient.

— Qu’est-il donc arrivé ? Parle, je t’en supplie. Je suis en retard, est-ce cela ? Je n’ai pu m’échapper plus tôt.

— D’où venez-vous ? dit-elle enfin, d’une voix brisée.

— Je quitte à l’instant mon ami Étienne Moriceau.