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de M. Castelli pour les intérieurs et costumes, d’après les croquis
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et les photographies de M. de Moustier.


<p>Les vues de Smyrne et d’Éphèse sont faites d’après les photographies
<p>Les vues de Smyrne et d’Éphèse sont faites d’après les photographies
de M. Svoboda, de Smyrne.</p></ref>.
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Version du 14 juillet 2021 à 09:17

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Pont de Sophon, construit par Justinien sur le Sangarius, entre Sabandja et Ada Bazar (voy. p. 231)


VOYAGE DE CONSTANTINOPLE À ÉPHÈSE, PAR L’INTÉRIEUR DE L’ASIE MINEURE, BITHYNIE, PHRYGIE, LYDIE, IONIE,


PAR M. LE COMTE A. DE MOUSTIER.
1862. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS[1].


I


Grandeurs passées de l’Asie Mineure. Intérêt qu’elle offre encore aux voyageurs. — Le firman. — Départ de Constantinople. — Le golfe d’Izmid. — Chalcédoine. — Nicomédie. — Sabandja.

De toutes les provinces soumises au sceptre du sultan, l’Anatolie est celle où le voyageur peut le mieux étudier les mœurs de la race turque sans aboutir à ces conclusions extrêmes que l’on voit formuler tous les jours. À Constantinople, il se trouve entre les hommes de la vieille roche, plus méfiants et plus inabordables là que partout ailleurs, et les raffinés qui ont, à Paris ou à Londres, dépouillé l’originalité du caractère national pour en rapporter, avec un grand fond de scepticisme, un goût plus prononcé pour nos plaisirs que pour nos travaux. Les masses populaires s’y ressentent du contact continuel des étrangers.

En Syrie, en Bulgarie, dans les provinces grecques, les Turcs vivent pour ainsi dire en pays ennemi ; on ne saurait les y bien juger, pas plus que les Anglais en Irlande ou aux Indes.

Dans l’Anatolie, au contraire, ils sont chez eux, et leur naturel y apparaît, exempt de contrainte, avec ses qualités et ses défauts.

Le cadre de cette revue ne me permet pas de tracer ici l’esquisse morale dont j’ai pu recueillir les éléments ; j’ai voulu expliquer seulement pourquoi, en quittant Constantinople, je me suis dirigé vers des contrées que les étrangers négligent le plus souvent de visiter.

Et d’ailleurs l’attrait des grands souvenirs ne suffisait-il pas pour m’attirer vers cette Asie Mineure, où depuis les premiers âges historiques, plus de peuples fameux et d’hommes illustres ont passé qu’en aucun autre pays ?

Là, Sésostris, l’Égyptien, se heurta, il y a plus de trois mille ans, contre les Scythes venus des steppes du Nord ; là, les dieux et les héros ont accompli leurs fabuleux exploits. Homère qui chanta cette épopée, le sage Thalès, l’ingénieux Ésope, Hérodote, Apelles, sont des enfants de l’Asie Mineure.

La Grèce y trouva comme une seconde vie dans ses colonies qui, pour la splendeur des arts et des lettres, ne le cédèrent en rien à la mère patrie, et Rome se plaisait à y rencontrer son berceau.

  1. Dessins de M. Guiaud pour les paysages et les monuments, de M. Castelli pour les intérieurs et costumes, d’après les croquis et les photographies de M. de Moustier.

    Les vues de Smyrne et d’Éphèse sont faites d’après les photographies de M. Svoboda, de Smyrne.