« Page:Henry - Lexique étymologique du breton moderne.djvu/296 » : différence entre les versions

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'''Tann''', s. m., chêne : cf. fr. tan « écorce de chêne » et al. tanne « sapin » (jadis aussi « chêne »). Empr. germanique par intermédiaire roman.
'''Tann''', s. m., chêne : cf. fr. tan « écorce de chêne » et al. tanne « sapin » (jadis aussi « chêne »). Empr. germanique par intermédiaire roman.


'''Tanô''', adj., contracté de tanaô, variante de tanav.
'''Tanô''', adj., contracté de tanaô, variante de ''tanav''.


'''Taṅtad''', s. m., feu de joie, cf. cymr. tandod « conflagration », vir. tentide « enflammé » : soit un dér. {{abréviation|celt.|celtique}} *tenotati-. V. sous tàn.
'''Taṅtad''', s. m., feu de joie, cf. cymr. tandod « conflagration », vir. tentide « enflammé » : soit un dér. {{abréviation|celt.|celtique}} *tenotati-. V. sous tàn.
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'''Tarar'''<ref>Aussi talar, par contamination de taladur. V. ce mot.</ref>, s. m., tarière, {{abréviation|mbr.|moyen-breton}} tarazr, {{abréviation|corn.|cornique}} tardar, cymr. taradr, vbr. tarater, vir. tara-thar, gaul. latinisé tara-tram qu’atteste Isidore et que suppose fr. tarière, etc. ; cf. {{abréviation|gr.|grec}} {{lang|grc|τέρε-τρο-ν}} et {{abréviation|lat.|latin}} tere-bra id. : tous issus d’une rac. TERÄ « percer » (lat. ter-ere « user par frottement » et pf. trî-vi, vsl. tïr-a, « je frotte » et infin. trè-ti), dont relèvent aussi les mots qu’on trouvera sous kontron et sous dré.
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'''Targaz''', s. m., matou : pour tarv-kaz. V. ces mots.
'''Targaz''', s. m., matou : pour ''tarv-kaz''. V. ces mots.


'''Tariel''' (C.), s. f., niaiserie : variante altérée de c’hoariel. — Conj.
'''Tariel''' (C.), s. f., niaiserie : variante altérée de ''c’hoariel''. — Conj.

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TANÉ-TÀRIEL


Tané : adj., écarlate ; s. m., cochenille : dér. de tân (couleur de feu)[1].

Tann, s. m., chêne : cf. fr. tan « écorce de chêne » et al. tanne « sapin » (jadis aussi « chêne »). Empr. germanique par intermédiaire roman.

Tanô, adj., contracté de tanaô, variante de tanav.

Taṅtad, s. m., feu de joie, cf. cymr. tandod « conflagration », vir. tentide « enflammé » : soit un dér. celt. *tenotati-. V. sous tàn.

Taṅva, vb., tâter, goûter, mbr. tqffhaff, corn. taoa id. : d’un radical celt. *tam et *tab-, presque isolé, qu’on retrouve aussi dans téôd.

Taô, s. m., silence, cymr. taw id. : soit un celt. *ta-wo-, dér. d’une racine qui parait être la même qu’on retrouve, amplifiée d’une gutturale, dans lat. ta-c-èreet got. tha-h-an « se taire ». Cf. técel.

1 Taol, s. m., coup, jet (d’où le vb. taoli > teûrel), corn. toula t jeter »^ cymr. tajl « jet » et taflu « jeter », vir. tabal, ir. iabhall et gael. tabhal « fronde » : d’un celt. *tab-allo-, auquel on ne connaît pas d’équivalent (Mcb. rapproche ag. to stab « percer » ?? ?).

2 Taol, s. f., table, cymr. tafol « balance ». Empr. lat. tabula.

Taouarch, s. m., tourbe, motte, cymr. tywarchen, vbr. pl. tuorchennou. Celtique d’origine probable[2], mais étym. inc.

Taouz (T.), s. m., yeuse : dér. d’empr. lat. taxas « if ».

Taran, s. m., feu follet, corn. et cymr. taran « tonnerre », gaul. Taranis « Jupiter tonnant », vir. torand « tonnerre », ir. toran « fracas », gael. torrunn « tonnerre » : d’un celt. *tor-anno- « tonnerre »[3], dont on rapproche ir. tair-m « bruit », gr. τορ-ό-ς « à haute voix », lit. tàr-ti « dire » et tar-mè « dicton », vieux-pruss. târ-in « voix ».

Tarar[4], s. m., tarière, mbr. tarazr, corn. tardar, cymr. taradr, vbr. tarater, vir. tara-thar, gaul. latinisé tara-tram qu’atteste Isidore et que suppose fr. tarière, etc. ; cf. gr. τέρε-τρο-ν et lat. tere-bra id. : tous issus d’une rac. TERÄ « percer » (lat. ter-ere « user par frottement » et pf. trî-vi, vsl. tïr-a, « je frotte » et infin. trè-ti), dont relèvent aussi les mots qu’on trouvera sous kontron et sous dré.

Targaz, s. m., matou : pour tarv-kaz. V. ces mots.

Tariel (C.), s. f., niaiserie : variante altérée de c’hoariel. — Conj.

  1. Plus vraisemblable que la dérivation par tann (coccus du chêne).
  2. Malgré la quasi-homophonie de l’ags. turf > ag. turf.
  3. Le sens primitif n’est altéré qu’en br., où l’évolution sémantique a dû être « tonnerre > éclair > météore ».
  4. Aussi talar, par contamination de taladur. V. ce mot.