« Double Rêve » : différence entre les versions

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{{Centré|<big>''DOUBLE RÈVE''</big>}}
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J'ai cru qu'on m'enfermait au couvent : c'est un rêve !
''J’ai cru qu’on m’enfermait au couvent : c’est un rêve !''
Je suis morte, il est mort aussi : je bénis Dieu !
''Je suis morte, il est mort aussi : je bénis Dieu !''
Là-bas, sur sa tombe une ombre se lève :
::''Là-bas, sur sa tombe une ombre se lève :''
Viens, mon bien-aimé, viens me dire adieu.
::''Viens, mon bien-aimé, viens me dire adieu.''


J'ai cru qu'on m'enchaînait dans la tour, sur la pierre,
''J’ai cru qu’on m’enchaînait dans la tour, sur la pierre,''
Seul, loin d'elle et du jour ; mais non, ce cachot noir,
''Seul, loin d’elle et du jour ; mais non, ce cachot noir,''
C'était mon tombeau dans le cimetière.
::''C’était mon tombeau dans le cimetière.''
Que Dieu soit béni, je vais la revoir !
::''Que Dieu soit béni, je vais la revoir !''


C'est toi ! Je savais bien qe tu m'aurais suivie,
''C’est toi ! Je savais bien qe tu m’aurais suivie,''
Tu me l'avais promis. Cette félicité
''Tu me l’avais promis. Cette félicité''
Q'on nous refusait pendant notre vie,
::''Q’on nous refusait pendant notre vie,''
La mort nous la rend pour l'éternité.
::''La mort nous la rend pour l’éternité.''


— Je rêvais de prison, et toi de monastère :
''— Je rêvais de prison, et toi de monastère :''
Un baiser ! oublions et mon rêve et le tien.
''Un baiser ! oublions et mon rêve et le tien.''
Dieu, qui sépara nos cœurs sur la terre,
::''Dieu, qui sépara nos cœurs sur la terre,''
Les unit au ciel : je le savais bien !
::''Les unit au ciel : je le savais bien !''


— Ecoute ! un son de cloche a retenti : c'est l'heure
''— Ecoute ! un son de cloche a retenti : c’est l’heure''
Du dernier jugement pour tous les trépassés ;
''Du dernier jugement pour tous les trépassés ;''
Faut-il nous quitter si tôt ? — Non, demeure :
::''Faut-il nous quitter si tôt ? — Non, demeure :''
Qu'importe le ciel ? restons embrassés ! —
::''Qu’importe le ciel ? restons embrassés ! —''


La cloche du matin sonne pour la prière ;
''La cloche du matin sonne pour la prière ;''
A travers les barreaux glisse un rayon du jour,
''A travers les barreaux glisse un rayon du jour,''
Tous deux à lajois ouvrent leur paupière,
::''Tous deux à lajois ouvrent leur paupière,''
Elle en sa cellule, et lui dans la tour.</poem>
::''Elle en sa cellule, et lui dans la tour.''
</poem>

Version du 4 octobre 2010 à 12:01


__MATCH__:Page:Ménard - Poèmes et Rèveries d’un paien mistique, 1895.djvu/165




DOUBLE RÈVE



 
J’ai cru qu’on m’enfermait au couvent : c’est un rêve !
Je suis morte, il est mort aussi : je bénis Dieu !
Là-bas, sur sa tombe une ombre se lève :
Viens, mon bien-aimé, viens me dire adieu.

— J’ai cru qu’on m’enchaînait dans la tour, sur la pierre,
Seul, loin d’elle et du jour ; mais non, ce cachot noir,
C’était mon tombeau dans le cimetière.
Que Dieu soit béni, je vais la revoir !

— C’est toi ! Je savais bien qe tu m’aurais suivie,
Tu me l’avais promis. Cette félicité
Q’on nous refusait pendant notre vie,
La mort nous la rend pour l’éternité.

— Je rêvais de prison, et toi de monastère :
Un baiser ! oublions et mon rêve et le tien.
Dieu, qui sépara nos cœurs sur la terre,
Les unit au ciel : je le savais bien !

— Ecoute ! un son de cloche a retenti : c’est l’heure
Du dernier jugement pour tous les trépassés ;
Faut-il nous quitter si tôt ? — Non, demeure :
Qu’importe le ciel ? restons embrassés ! —

La cloche du matin sonne pour la prière ;
A travers les barreaux glisse un rayon du jour,
Tous deux à lajois ouvrent leur paupière,
Elle en sa cellule, et lui dans la tour.