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Version du 2 janvier 2012 à 11:39
279.
En quoi nous devenons des artistes. - Celui qui fait de quelqu’un son idole essaie de se justifier devant lui-même en l’élevant dans l’idéal; il se fait artiste, sur la personne de son idole, pour avoir bonne conscience. S’il souffre il ne souffre pas de son ignorance, mais du mensonge qu’il se fait à soi-même en affectant l’ignorance. - La misère et la joie intérieures d’un pareil homme - et tous ceux qui aiment avec passion son ainsi faits - ne peuvent s’épuiser avec des seaux de dimension normale.
280.
Enfantin. - Celui qui vit comme les enfants - celui donc qui ne lutte pas pour gagner son pain et ne croit pas que ses actions aient une signification finale - celui-là reste infantile.
281.
Le « moi » veut tout avoir. - Il semble que l’homme n’agisse en général que pour posséder : du moins les langues qui ne considèrent toute action passée que comme aboutissant à une possession permettent-elles cette supposition (« j’ai parlé, lutté, vaincu », cela veut dire : je suis maintenant en possession de ma parole, de ma lutte, de ma victoire). Comme l’homme apparaît avide! Ne pas même laisser échapper le passé, désirer l’avoir encore, lui aussi !