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« Page:Nietzsche - Aurore.djvu/248 » : différence entre les versions

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parer, sans être exaltés eux-mêmes ; l’œil qui, à
parer, sans être exaltés eux-mêmes; l’œil qui, à travers tous les artifices de leur art, voit la pensée telle qu’elle se présentait primitivement devant eux, peut-être comme une ravissante vision de lumière, mais peut-être aussi comme un emprunt à tout le monde, comme une pensée banale qu’il leur fallut délayer, raccourcir, colorier, développer, épicer, pour en faire quelque chose, au lieu que ce soit la pensée qui fait d’eux quelque chose. - Oh! cet aeil qui remarque dans votre ouvrage toute votre inquiétude, votre espionnage et votre convoitise, votre imitation et votre exagération (qui n’est qu’une imitation envieuse), qui connaît la rougeur de votre honte aussi bien que votre art de cacher cette rougeur et de lui donner un autre sens devant vous-mêmes!
travers tous les artifices de leur art, voit la pensée

telle qu’elle se présentait primitivement devant eux,
peut-être comme une ravissante vision de lumière,
mais peut-être aussi comme un emprunt à tout le
monde, comme une pensée quotidienne qu’il leur
fallut délayer, raccourcir, colorier, développer,
épicer, pour en faire quelque chose, au lieu que ce
soit la pensée qui fait d’eux quelque chose. — Oh !
cet œil qui remarque dans votre ouvrage toute
votre inquiétude, votre espionnage et votre
convoitise, votre imitation et votre exagération (qui n’est
qu’une imitation envieuse), qui connaît la rougeur
de votre honte aussi bien que votre art de cacher
cette rougeur et de lui donner un autre sens devant
vous-mêmes !
== 224. ==
== 224. ==
{{sc|Ce qu’il y a d’ « édifiant » dans le malheur du

{{sc|Ce qu’il y a d’ « édifiant » dans le malheur du prochain}}. - Il est dans le malheur et voici qu’arrivent les gens « apitoyés », « compatissants », qui lui dépeignent son malheur. - Lorsqu’ils s’en vont enfin, satisfaits et édifiés, ils se sont repus de l’épouvante du malheureux, comme de leur propre épouvante et ils ont passé une bonne aprèsmidi.
prochain}}. Il est dans le malheur et voici
que s’amènent les gens « apitoyés » qui lui dépeignent
son malheur. Lorsqu’ils s’en vont enfin, satisfaits
et édifiés, ils se sont repus de l’épouvante du
malheureux, comme de leur propre épouvante et ils ont
passé une bonne après-midi.

== 225. ==
== 225. ==

{{sc|Moyen pour être méprisé vite}}. - Un homme
{{sc|Moyen pour être méprisé vite}}. - Un homme
qui parle vite et beaucoup tombe
qui parle vite et beaucoup tombe

Version du 7 janvier 2012 à 08:35

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parer, sans être exaltés eux-mêmes ; l’œil qui, à travers tous les artifices de leur art, voit la pensée telle qu’elle se présentait primitivement devant eux, peut-être comme une ravissante vision de lumière, mais peut-être aussi comme un emprunt à tout le monde, comme une pensée quotidienne qu’il leur fallut délayer, raccourcir, colorier, développer, épicer, pour en faire quelque chose, au lieu que ce soit la pensée qui fait d’eux quelque chose. — Oh ! cet œil qui remarque dans votre ouvrage toute votre inquiétude, votre espionnage et votre convoitise, votre imitation et votre exagération (qui n’est qu’une imitation envieuse), qui connaît la rougeur de votre honte aussi bien que votre art de cacher cette rougeur et de lui donner un autre sens devant vous-mêmes !

224.

Ce qu’il y a d’ « édifiant » dans le malheur du prochain. — Il est dans le malheur et voici que s’amènent les gens « apitoyés » qui lui dépeignent son malheur. — Lorsqu’ils s’en vont enfin, satisfaits et édifiés, ils se sont repus de l’épouvante du malheureux, comme de leur propre épouvante et ils ont passé une bonne après-midi.

225.

Moyen pour être méprisé vite. - Un homme qui parle vite et beaucoup tombe extraordinairement bas dans notre estime après les relations les