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Version du 16 mars 2012 à 12:06
LE DERNIER SALUT
Vivant, cet homme était une âme basse & vile :
Il avait insulté, calomnié, menti,
Vendu sa conscience & trahi son parti ;
Ses mains gardaient le sang de la guerre civile.
Rien n’avait fatigué sa lâcheté servile.
Le mépris sur son nom s’était apesanti,
Et, debout sous la honte, il n’avait rien senti.
Nul ne saluait plus l’infâme par la ville.
Dans l’ombre s’est éteint le sinistre vieillard ;
Là-bas furtivement s’enfuit le corbillard :
Pas un ami ne suit sa mémoire abhorrée.
Mais, — ô respect des morts, culte grave & profond ! —
Au milieu des saluts la dépouille ignorée
S’avance, & les plus purs se découvrent le front !