« Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1901.djvu/14 » : différence entre les versions

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la chronique

la perte ait surpassé le profit. C’est qu’à de nombreuses reprises, l’idée générale a débordé puissamment du domaine de la pensée sur celui de l’action. Dans les écrits du grand historien anglais, Sir John Robert Seeley, nulle page n’est plus saisissante que celle où se trouvent analysées les causes de la révocation de l’Édit de Nantes. La part qui, dans cette œuvre néfaste, revient à l’initiative despotique de Louis XIV ne doit pas faire perdre de vue l’adhésion sympathique de la grande majorité de ses sujets, fanatisés par la logique bien plus que par la foi et poursuivant, à travers l’unité religieuse, la chimère d’une unité politique absolue. Plus tard, quand se produit une révolution légitimée par tant d’abus à redresser et de besoins à satisfaire, ce sont les idées générales qui l’égarent, la perdent et empêchent que ses bienfaits ne soient prompts et complets. Notez que peu auparavant, les Américains, peuple en enfance et sans renommée, ont accompli une révolution plus considérable encore, puisqu’ils ont su créer leur indépendance nationale en même temps qu’ils réalisaient l’émancipation de l’individu. Pourtant, ils n’ont pas prétendu rénover l’univers. La France, tout de suite se pose en champion de l’humanité ; on