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cette corruption, les mœurs de la famille instable. Or l’organisation vicieuse de la famille entraîna souvent la désorganisation de l’Etat. En partageant leurs royaumes entre leurs fils, les premiers rois franks obéissaient aux mêmes sentiments qui portaient leurs auxiliaires à partager les domaines qu’ils avaient conquis.
cette corruption, les mœurs de la famille instable. Or l’organisation vicieuse de la famille entraîna souvent la désorganisation de l’État. En partageant leurs royaumes entre leurs fils, les premiers rois franks obéissaient aux mêmes sentiments qui portaient leurs auxiliaires à partager les domaines qu’ils avaient conquis.


Mais ces inconvénients eurent de larges compensations. Les Franks apportèrent des éléments de régénération qui manquaient depuis longtemps aux Gaulois et aux Romains. Ils méprisèrent le séjour des villes, où était née surtout et où se perpétuait la corruption des anciens gouvernants. Ils s’établirent dans les campagnes, et ils inculquèrent ainsi le goût des résidences rurales aux nouvelles classes dirigeantes formées par la lente fusion des diverses races<ref>''L'organisation du Travail'', p . 73 et 77.</ref>. Ils restaurèrent parmi ces mêmes classes les sentiments d’indépendance, de personnalité et d’initiative individuelle qui avaient fait la force des Gaulois et qui avaient été étouffés par l’envahissement des villes, puis par !a centralisation de Rome. Ces sentiments produisirent aux deux époques, sur le même sol, des conséquences fort différentes. Chez les Gaulois, l’initiative des hommes éminents restait sans aliment sur le sol morcelé des bourgades, sous le régime communiste du clan. Elle n’aurait pu alors
Mais ces inconvénients eurent de larges compensations. Les Franks apportèrent des éléments de régénération qui manquaient depuis longtemps aux Gaulois et aux Romains. Ils méprisèrent le séjour des villes, où était née surtout et où se perpétuait la corruption des anciens gouvernants. Ils s’établirent dans les campagnes, et ils inculquèrent ainsi le goût des résidences rurales aux nouvelles classes dirigeantes formées par la lente fusion des diverses races<ref>''L’organisation du Travail'', p. 73 et 77.</ref>. Ils restaurèrent parmi ces mêmes classes les sentiments d’indépendance, de personnalité et d’initiative individuelle qui avaient fait la force des Gaulois et qui avaient été étouffés par l’envahissement des villes, puis par la centralisation de Rome. Ces sentiments produisirent aux deux époques, sur le même sol, des conséquences fort différentes. Chez les Gaulois, l’initiative des hommes éminents restait sans aliment sur le sol morcelé des bourgades, sous le régime communiste du clan. Elle n’aurait pu alors

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cette corruption, les mœurs de la famille instable. Or l’organisation vicieuse de la famille entraîna souvent la désorganisation de l’État. En partageant leurs royaumes entre leurs fils, les premiers rois franks obéissaient aux mêmes sentiments qui portaient leurs auxiliaires à partager les domaines qu’ils avaient conquis.

Mais ces inconvénients eurent de larges compensations. Les Franks apportèrent des éléments de régénération qui manquaient depuis longtemps aux Gaulois et aux Romains. Ils méprisèrent le séjour des villes, où était née surtout et où se perpétuait la corruption des anciens gouvernants. Ils s’établirent dans les campagnes, et ils inculquèrent ainsi le goût des résidences rurales aux nouvelles classes dirigeantes formées par la lente fusion des diverses races[1]. Ils restaurèrent parmi ces mêmes classes les sentiments d’indépendance, de personnalité et d’initiative individuelle qui avaient fait la force des Gaulois et qui avaient été étouffés par l’envahissement des villes, puis par la centralisation de Rome. Ces sentiments produisirent aux deux époques, sur le même sol, des conséquences fort différentes. Chez les Gaulois, l’initiative des hommes éminents restait sans aliment sur le sol morcelé des bourgades, sous le régime communiste du clan. Elle n’aurait pu alors

  1. L’organisation du Travail, p. 73 et 77.