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La merveille du règne de Guillaume ne fut point la conquête de l’Angleterre, mais bien la préparation de cette audacieuse entreprise. Il y dépensa des trésors d’ingéniosité, de prudence et de persévérance. Un autre se fut trouvé satisfait de circonstances aussi propices car, d’une part, la succession anglaise, faute d’héritiers directs, pouvait assez naturellement être réclamée par Guillaume, proche parent {{corr|d’Edouard|d’Édouard}} le Confesseur et, de l’autre, l’Angleterre était déjà en passe de devenir une terre-sœur pour les Normands dont beaucoup y ayant émigré, occupaient dans ce royaume les fonctions les plus importantes. {{corr|Edouard|Édouard}} {{tiret|lui|-même}}
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études historiques

le roi de France devait peu après réannexer. Quant à la Savoie érigée en 1027, en comté séparé, le germanisme n’y progressa pas mieux… Telle fut cette « première bataille de Bourgogne » qu’on a le tort de considérer comme un à-côté de l’histoire. Elle en constitue, au contraire, un des plus importants carrefours, l’un de ceux où s’est le mieux affirmé et fortifié le destin de la civilisation celto-romaine.


Guillaume le conquérant.

Tout le prestige acquis en Normandie par le gouvernement ducal, t oute la force qui s’était accumulée autour de lui en un siècle faillirent sombrer lor sque le duc Robert mourut à Nicée, l ’an 1035, au cours d’un pieux pélerinage, laissant pour héritier un enfant de huit ans, issu d’un mari age inégal contracté en dehors des lois. Mais l’enfant promis à de si hautes destinées se fortifia au cours de sa t ragique adolescence. Sa précocité était faite, comme on l’a dit, de « force, d’équilibre et de rayonnement ». 10n le vit, à q uinze ans, parcourir la Normandie à pied, s’arrêtant dans les manoirs et dans les chaumières, conversant avec les agriculteurs et avec les marins, plaisant et inspirant con :fü.a.noe à tous. Au même âge, il présida à Caen un concile qui sanctionna. cette bienfaisante « Trêve de Dieu », par laquelle il était interdit, sous la double menace d’amende et d’excommunication, de se faire justice p-3..r violence du mercr edi soir au lundi ma.tin de chaque semaine ; étrange compromis qui fait sourire aujourd’hui, mais commença de réfréner les brutalités d’une société à peine éclose de la barbarie.

La merveille du règne de Guillaume ne fut point la conquête de l’Angleterre, mais bien la préparation de cette audacieuse entreprise. Il y dépensa des trésors d’ingéniosité, de prudence et de persévérance. Un autre se fut trouvé satisfait de circonstances aussi propices car, d’une part, la succession anglaise, faute d’héritiers directs, pouvait assez naturellement être réclamée par Guillaume, proche parent d’Édouard le Confesseur et, de l’autre, l’Angleterre était déjà en passe de devenir une terre-sœur pour les Normands dont beaucoup y ayant émigré, occupaient dans ce royaume les fonctions les plus importantes. Édouard lui-