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« Page:La Nouvelle Revue - 1899 - tome 117.djvu/219 » : différence entre les versions

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LE ROMAN D’UN RALLIÉ[1]




PREMIÈRE PARTIE

(Suite.)



Il avait vécu toute cette soirée en partie double, ne s’intéressant pas réellement à ce qu’il voyait ou disait. Dans ce décor familier il avait causé presque machinalement de sujets connus ; sa pensée était demeurée attachée au seul objet qui pût la retenir. Que faisait Mary à cette heure ? Il se la représentait dans sa jolie chambre de jeune fille, assise pensivement devant le feu. Il connaissait cette chambre, Mary lui ayant fait visiter toute la maison. Elle était tendue d’une cretonne à tons neutres où de larges fleurs blanchâtres enchevêtraient leurs longues tiges ; les meubles en simple pitch-pin, le tapis uni rosé, les aquarelles et les photographies, quelques fleurs coupées dans un cornet en verre de Venise, une table-bureau, une étagère tournante pleine de livres à souples reliures rouges et bleues, tous ces détails s’étaient immédiatement incrustés dans la mémoire du jeune homme. La visite, d’ailleurs, s’était prolongée grâce à la brusque irruption d’Ada Simpson qui avait voulu faire beaucoup plus complètement que son amie les honneurs du sanctuaire. Étienne avait été convié à admirer principalement la cheminée établie à l’européenne et se chauffant au feu de bois. « Le bois est indispensable, disait la rieuse Ada, pour celles qui aiment à rêvasser avant de s’endormir. On ne peut se chercher un amoureux dans les tuyaux d’un calorifère à eau chaude, ni même à travers les barreaux d’une grille à coke ! » Dans cette même chambre Mary se trouvait ce soir : il le sentait.

  1. Voir la Nouvelle Revue des 15 février et 1er mars 1899.